Un foyer de grippe aviaire H5N8 a été confirmé dans le département du Lot-et Garonne, a indiqué samedi le ministère de l'Agriculture. Plus de 2000 canards provenant de cette salle de gavage ont déjà été abattus la veille afin d'éviter toute propagation du virus. Situé dans un élevage de Monbahus, ce foyer a été avéré par le laboratoire départemental, a précisé Loic Evain, directeur général adjoint de l'Alimentation au ministère de l'Agriculture. Il a ajouté que les résultats définitifs du laboratoire national seront transmis dimanche. Détecté initialement vendredi dans le Tarn, de nouveaux cas de grippe aviaire ont été également identifiés dans les départements du Gers et des Haute-Pyrénées. Quelque 7000 canards avaient été abattus de manière préventive. Par ailleurs, un périmètre de dix kilomètres bloquant tous les mouvements de volailles a été mis en place sur les zones affectées par le virus, a affirmé le responsable du ministère. Une suspicion de contamination à la grippe aviaire a été en outre détectée dans un troisième élevage du Tarn. Elle a entraîné l'extension des périmètres de sécurité. "Nous appelons les éleveurs et professionnels à signaler tout signe ou symptôme leur paraissant anormal dans leur élevage, car il faut que nous soyons très vigilants et réactifs", a exhorté M. Evain. Les opérations d'abattage ont été effectuées ou se poursuivaient samedi dans les trois départements du Gers, du Lot-et-Garonne et des Hautes-Pyrénées. Quelques exploitations y ont été livrées en canards prêts à gaver provenant d'une exploitation tarnaise contaminée. Le foie gras pourrait se faire rare sur les tables à Noël Un foyer de grippe aviaire H5N8 a été détecté dans un élevage de canards du Tarn dans le sud-ouest de la France. Le pays reste donc privé d'exporter hors d'Europe son foie gras, très prisé pendant les fêtes de fin d'année. Ce virus, "inoffensif pour l'homme" mais "hautement pathogène" pour les oiseaux, a été repéré dans la commune tarnaise d'Almayrac, a annoncé vendredi le ministère français de l'Agriculture dans un communiqué. Le virus avait déjà été détecté le 26 novembre dans le Pas-de-Calais sur des canards sauvages. Dans l'élevage du Tarn, une forte mortalité des canards (2000 sur les 5000 que comptait l'exploitation) avait été signalée et a entraîné des prélèvements pour analyse en début de semaine. L'Anses, l'agence de sécurité sanitaire de l'alimentation, a confirmé jeudi la présence d'un "premier foyer d'influenza aviaire hautement pathogène H5N8". De nombreux cas ont été déclarés en Europe ces dernières semaines. "Le rôle des oiseaux migrateurs apparaît prépondérant dans la diffusion de ce virus", explique le ministère, soulignant que ces nouveaux cas ne présentent aucun lien avec l'épisode survenu l'an dernier dans le Sud-Ouest de la France. Mesures de protection La Direction départementale de la protection des populations du Tarn a immédiatement mis en place les mesures de gestion et de protection prévues par la réglementation européenne, souligne le communiqué. Une zone de protection de 3 km et une zone de surveillance de 10 km sont mises en place autour de l'élevage. Quelque 18'000 canards ont été abattus dans le Tarn. Le virus se propage également dans les départements du Gers, du Lot-et-Garonne et des Hautes-Pyrénées, où un cas a été décelé, a-t-on appris auprès des préfectures. "Toutes les bêtes ont été abattues, soit 18'000", dans deux élevages distincts de la commune d'Almayrac, a indiqué le préfet du Tarn, Jean-Michel Mougard, lors d'une conférence de presse. Perte de 25% de la production La présence du virus dans un élevage "ne permettra pas à la France de recouvrer le 3 décembre, comme envisagé, son statut indemne d'influenza aviaire", indique le ministère. Or ce statut est indispensable pour exporter volailles et foie gras hors de l'Union européenne, notamment vers le Japon, premier importateur mondial de foie gras. La France, premier producteur mondial de foie gras, a perdu le statut de zone indemne vis-à-vis de la grippe aviaire à la suite d'une épizootie fin 2015. Elle espérait le récupérer en fin de semaine. Cette épidémie avait durement touché les professionnels du foie gras. Elle avait entraîné une perte de 25% de la production et une hausse structurelle des coûts de production liée aux nouvelles mesures de biosécurité appliquées dans les élevages. Les exportations de volaille représentent environ 6% des ventes totales de la filière française.