Quand bien même les augmentations de salaire consenties, certes de faible ampleur, sont destinées, à quelque peu rattraper le retard pris par le pouvoir d'achat à suivre la hausse des prix, il n'en demeure pas moins que les agriculteurs et les producteurs de services s'arrangent pour annuler l'effet de ces augmentations sans que les pouvoirs publics puissent s'interposer en vertu de ce qui ressemble à la loi de l'offre et de la demande. Prenons comme exemple le cas de la pomme de terre. Ce n'est pas la production qui serait défaillante mais cela procéderait de la décision concertée entre les producteurs de laisser séjourner la pomme de terre sous terre, c'est-à-dire de ne pas l'en extraire afin d'organiser une relative pénurie de façon à ce que la demande puisse de beaucoup dépasser l'offre. Il s'agit ainsi d'une manœuvre destinée à faire augmenter les prix de la pomme de terre. Puisque nous nous réclamons du principe de l'économie de marché pour expliquer qu'il y a un déséquilibre du marché qui explique que la pomme de terre soit plus chère que la banane, convenons qu'il n'y a pas de concurrence, du moment qu'il apparaît que tous les producteurs se sont entendus pour agir ensemble de la même façon. Si ainsi les producteurs se sont entendus pour “plumer” les consommateurs, d'évidence il n'y a pas une organisation chargée de défendre ces derniers. Il revient alors aux pouvoirs publics de le faire et qu'au mois il apparaisse que ces derniers se soucient du maintien du pouvoir d'achat des citoyens. Serait-il possible que les pouvoirs publics obligent les producteurs à ne pas manipuler les prix, et de faire en sorte que la défense du pouvoir d'achat du consommateur soit également une prérogative de l'Etat dans un contexte où nous ne sommes pas encore dans une véritable économie de marché ? Où est la concurrence entre producteurs quand ces derniers s'entendent parfaitement bien pour faire augmenter les prix et appauvrir davantage une grande partie des populations ? La même question se pose également en direction des producteurs de service, les transports urbains par exemple, quand les propriétaires des bus s'entendent pour organiser une grève des transports afin de contraindre les pouvoirs publics à accepter que les tarifs soient revus à la hausse. Il n'y a pas de véritable concurrence par les prix, mais un véritable monopole qui s'exerce par l'intimidation, à savoir la paralysie du secteur.