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Ils peuvent être mortels
Maladies des rayons
Publié dans Le Midi Libre le 20 - 03 - 2011

Comment savoir ce que vous risquez ? A l'intérieur du nuage radioactif, ce sont d'invisibles et modernes Janus, à la fois utiles (la médecine nucléaire) et potentiellement dangereux, parfois mortels. C'est dire si les rayonnements ionisants effraient ; dire aussi que la frayeur devient panique quand ils émanent massivement de centrales nucléaires accidentées comme c'est aujourd'hui le cas dans le nord-est du Japon ; une région victime d'une catastrophe nucléaire majeure, plus grave que celle (1979) de Three Mile Island et peut-être équivalente voire pire que celle de Tchernobyl (1986) .
Comment savoir ce que vous risquez ? A l'intérieur du nuage radioactif, ce sont d'invisibles et modernes Janus, à la fois utiles (la médecine nucléaire) et potentiellement dangereux, parfois mortels. C'est dire si les rayonnements ionisants effraient ; dire aussi que la frayeur devient panique quand ils émanent massivement de centrales nucléaires accidentées comme c'est aujourd'hui le cas dans le nord-est du Japon ; une région victime d'une catastrophe nucléaire majeure, plus grave que celle (1979) de Three Mile Island et peut-être équivalente voire pire que celle de Tchernobyl (1986) .
Les bombardements américains d'Hiroshima et de Nagasaki puis les différents accidents nucléaires civils et militaires qui ont suivi ont malheureusement permis de prendre la mesure exacte des multiples effets que peuvent avoir de fortes doses de rayonnements ionisants sur l'organisme humain. Les conséquences demeurent moins solides pour ce qui est des très faibles doses ; situation qui alimente régulièrement des controverses entre les lobbies des «pro» et des «anti» nucléaires.
Qui est concerné ?
En pratique, on rencontre deux situations radicalement différentes. La première concerne pour l'essentiel les personnes qui travaillent au sein d'une centrale nucléaire accidentée et à proximité immédiate des réacteurs émettant une radioactivité qui n'est plus contrôlée. Dans ce cas, la dose reçue est massive et les effets sont alors dits «déterminists» : ils se produisent de manière certaine et sont observés chez toutes les personnes exposées. Ils se déclarent en général de manière précoce, quelques heures, quelques jours ou quelques mois après l'exposition. Leur gravité augmente avec la dose –calculée en grays (Gy)– de rayons absorbée par l'organisme. Cette «activité» est une grandeur représentant le nombre de désintégrations par seconde au sein d'une matière radioactive. Comme la désintégration d'un élément s'accompagne de rayonnement, plus l'activité mesurée est forte, plus il y a de rayonnements et donc d'énergie émise. La dose absorbée est la quantité d'énergie communiquée à la matière ; elle se mesure en grays (Gy). Un Gy équivaut à un joule/kg de matière. A dose absorbée égale, les effets biologiques varient suivant la nature des rayonnements : les rayonnements alpha sont par exemple plus nocifs que les rayonnements bêta. C'est pour prendre en compte cette différence dans les effets biologiques qu'a été créée la notion de «dose équivalente» pour laquelle l'unité utilisée est le sievert (Sv). En revanche, pour des doses faibles (inférieures à 0,5 Gy pour une exposition globale), aucun effet biologique n'est décelable. A partir d'une certaine dose absorbée (environ 2 Gy), pour une exposition globale, il y a un risque de décès, selon l'Autorité française de sûreté nucléaire. Les spécialistes dénomment «dose létale 50% (DL50)» la dose absorbée par l'organisme entier (donc lors d'une exposition globale), pour laquelle la probabilité de décéder soixante jours après l'exposition (en l'absence de traitement médical) est de 50 %. La seconde situation est celle des effets dits «à incidences aléatoires ou stochastiques». C'est notamment celle des populations exposées à des émanations radioactives présentes dans l'atmosphère et provenant de centrales nucléaires accidentées. On sait que les expositions à des doses plus ou moins élevées de rayonnements ionisants peuvent avoir des effets à long terme sous la forme de cancers ou de mutations génétiques affectant la descendance des personnes exposées. La probabilité d'apparition augmente avec la dose absorbée. Le temps séparant l'exposition de l'apparition de l'effet est ici beaucoup plus long que pour les effets «déterministes» : de l'ordre de plusieurs dizaines d'années. On postule ici «que la moindre dose de rayonnement est susceptible de provoquer ce type d'effets». C'est cette situation qui est à l'origine de polémiques récurrentes sur les dangers auxquels seraient ou non exposées les populations vivant à proximité des sites nucléaires (centrales ou usine de retraitement des déchets) soupçonnés d'émettre «naturellement» des rayonnements et ce, en l'absence de tout accident.
Comment est-on «exposé» aux rayonnements ?
Il faut, ici aussi, distinguer deux types d'exposition à ces rayonnements :
L'exposition externe, lorsque la source est à l'extérieur de l'organisme. C'est le cas, par exemple, des travailleurs œuvrant dans une centrale accidentée où les réacteurs deviennent des sources directes de rayonnements externes pour les personnes situées à proximité. L'exposition interne lorsque la source de rayonnements est absorbée à l'intérieur même de l'organisme. C'est le cas lors des inhalations de substances radioactives présentes dans l'atmosphère après un accident nucléaire. C'est aussi le cas après ingestion d'aliments eux-mêmes contaminés du fait de la présence dans l'atmosphère de ces mêmes substances radioactives. «L'exposition interne dure tant que les substances radioactives demeurent dans le corps ; elle diminue avec le temps en fonction de la décroissance radioactive des radioéléments incorporés et de leur élimination naturelle par excrétion», souligne l'ASN. Qui ajoute que les sources d'exposition de l'homme sont multiples, à la fois naturelle (inhalation de radon, un gaz naturellement radioactif ; exposition aux rayons cosmiques, etc.) ou pas (utilisation médicale des rayonnements ionisants, industrie nucléaire, essais aériens d'armes atomiques, etc.).
Qu'est-ce que le «syndrome aigu d'irradiation» ?
On parlait jadis à son endroit de «maladie des rayons». Il s'agit d'un ensemble de symptômes potentiellement mortels, conséquences directes d'une exposition du corps à une forte dose de rayonnements ionisants dégageant une intense radioactivité. Ce syndrome est observé le plus souvent lors des accidents nucléaires les plus graves (centrales ou laboratoires) ainsi que lors des explosions atomiques. Aux très fortes doses (comprises entre 20 et 50 Gy), le système nerveux est d'emblée lésé, ce qui entraîne une incoordination des mouvements, des épisodes de délire, un coma et des convulsions qui précèdent une mort rapide (quelques minutes à quelques heures). Pour des doses légèrement inférieures (de 1 à 20 Gy), le syndrome se manifeste généralement en trois étapes. La première survient dans les minutes ou dans les heures qui suivent l'irradiation. Elle dure de quelques heures à quelques jours et se manifeste par un long cortège de symptômes digestifs (diarrhées, nausées, vomissements, anorexie) ou cutanés (rougeurs de la peau). Vient ensuite une phase d'apparente guérison. Cette dernière est d'autant plus courte que l'irradiation a été massive (de quelques heures à quelques semaines). Puis apparaît la phase aiguë et potentiellement mortelle, conséquence des lésions induites par les rayonnements sur les cellules dites «hématopoïétiques» celles qui, au sein de la moelle osseuse, assure la production et le renouvellement des différentes lignées des cellules sanguines. Les symptômes sont alors nombreux et variés selon les systèmes et tissus les plus touchés : symptômes digestifs, respiratoires, sanguins, cérébraux cutanés, etc. On peut ajouter une fatigue générale, une perte des cheveux et des poils, une immunodépression, une stérilité féminine… Cette phase peut durer de quelques mois à deux années.
Un tel syndrome est-il fréquent ?
Oui et non. Tout dépend des situations. En cas d'explosion nucléaire, il est la première cause de mortalité à court terme. Les deux exemples les plus tragiques concernent le Japon. Le 6 août 1945 à Hiroshima, la bombe A américaine fut à l'origine des dizaines de milliers de cas suivis d'un rapide pic de mortalité entre septembre et décembre. Trois jours plus tard à Nagasaki, une seconde bombe A américaine induit un phénomène similaire avec environ 20.000 décès par irradiation aiguë. Suivirent des accidents comparativement «mineurs» (ne concernant jamais les populations civiles) sur des réacteurs nucléaires. Ce fut le cas en Yougoslavie (1958), en URSS (1960, 1985), aux Etats-Unis (1961,1967, 1974), en Belgique (1965), en Argentine (1983). Puis survint la catastrophe majeure de Tchernobyl à l'origine d'un syndrome aigu d'irradiation chez 200 ouvriers et pompiers.
Quels sont les traitements de ce syndrome?
Il n'existe pas, stricto sensu, de traitements spécifiques adaptés à de telles irradiations massives. Tout au plus peut-on avoir recours à des traitements dits «symptomatiques» qui visent à réduire l'intensité des symptômes et ainsi à permettre une régénération des tissus lésés et une greffe de cellules de moelle osseuse. En toute hypothèse, les victimes doivent désormais être prises en charge non seulement par des spécialistes d'hématologie mais bien par des équipes pluridisciplinaires rassemblant les grandes spécialités de la médecine et ce, dès l'accident irradiant. Quels sont les traitements des autres affections ultérieures touchant la population générale et tenues pour être dues à des expositions à des rayonnements ionisants ? Ils ne diffèrent pas le plus souvent de ceux prodigués aux personnes souffrant d'affections similaires. Ces maladies, le plus souvent cancéreuses, ne portent, en effet, pas en leur sein les stigmates biologiques prouvant qu'elles sont d'«origine nucléaire».
Les bombardements américains d'Hiroshima et de Nagasaki puis les différents accidents nucléaires civils et militaires qui ont suivi ont malheureusement permis de prendre la mesure exacte des multiples effets que peuvent avoir de fortes doses de rayonnements ionisants sur l'organisme humain. Les conséquences demeurent moins solides pour ce qui est des très faibles doses ; situation qui alimente régulièrement des controverses entre les lobbies des «pro» et des «anti» nucléaires.
Qui est concerné ?
En pratique, on rencontre deux situations radicalement différentes. La première concerne pour l'essentiel les personnes qui travaillent au sein d'une centrale nucléaire accidentée et à proximité immédiate des réacteurs émettant une radioactivité qui n'est plus contrôlée. Dans ce cas, la dose reçue est massive et les effets sont alors dits «déterminists» : ils se produisent de manière certaine et sont observés chez toutes les personnes exposées. Ils se déclarent en général de manière précoce, quelques heures, quelques jours ou quelques mois après l'exposition. Leur gravité augmente avec la dose –calculée en grays (Gy)– de rayons absorbée par l'organisme. Cette «activité» est une grandeur représentant le nombre de désintégrations par seconde au sein d'une matière radioactive. Comme la désintégration d'un élément s'accompagne de rayonnement, plus l'activité mesurée est forte, plus il y a de rayonnements et donc d'énergie émise. La dose absorbée est la quantité d'énergie communiquée à la matière ; elle se mesure en grays (Gy). Un Gy équivaut à un joule/kg de matière. A dose absorbée égale, les effets biologiques varient suivant la nature des rayonnements : les rayonnements alpha sont par exemple plus nocifs que les rayonnements bêta. C'est pour prendre en compte cette différence dans les effets biologiques qu'a été créée la notion de «dose équivalente» pour laquelle l'unité utilisée est le sievert (Sv). En revanche, pour des doses faibles (inférieures à 0,5 Gy pour une exposition globale), aucun effet biologique n'est décelable. A partir d'une certaine dose absorbée (environ 2 Gy), pour une exposition globale, il y a un risque de décès, selon l'Autorité française de sûreté nucléaire. Les spécialistes dénomment «dose létale 50% (DL50)» la dose absorbée par l'organisme entier (donc lors d'une exposition globale), pour laquelle la probabilité de décéder soixante jours après l'exposition (en l'absence de traitement médical) est de 50 %. La seconde situation est celle des effets dits «à incidences aléatoires ou stochastiques». C'est notamment celle des populations exposées à des émanations radioactives présentes dans l'atmosphère et provenant de centrales nucléaires accidentées. On sait que les expositions à des doses plus ou moins élevées de rayonnements ionisants peuvent avoir des effets à long terme sous la forme de cancers ou de mutations génétiques affectant la descendance des personnes exposées. La probabilité d'apparition augmente avec la dose absorbée. Le temps séparant l'exposition de l'apparition de l'effet est ici beaucoup plus long que pour les effets «déterministes» : de l'ordre de plusieurs dizaines d'années. On postule ici «que la moindre dose de rayonnement est susceptible de provoquer ce type d'effets». C'est cette situation qui est à l'origine de polémiques récurrentes sur les dangers auxquels seraient ou non exposées les populations vivant à proximité des sites nucléaires (centrales ou usine de retraitement des déchets) soupçonnés d'émettre «naturellement» des rayonnements et ce, en l'absence de tout accident.
Comment est-on «exposé» aux rayonnements ?
Il faut, ici aussi, distinguer deux types d'exposition à ces rayonnements :
L'exposition externe, lorsque la source est à l'extérieur de l'organisme. C'est le cas, par exemple, des travailleurs œuvrant dans une centrale accidentée où les réacteurs deviennent des sources directes de rayonnements externes pour les personnes situées à proximité. L'exposition interne lorsque la source de rayonnements est absorbée à l'intérieur même de l'organisme. C'est le cas lors des inhalations de substances radioactives présentes dans l'atmosphère après un accident nucléaire. C'est aussi le cas après ingestion d'aliments eux-mêmes contaminés du fait de la présence dans l'atmosphère de ces mêmes substances radioactives. «L'exposition interne dure tant que les substances radioactives demeurent dans le corps ; elle diminue avec le temps en fonction de la décroissance radioactive des radioéléments incorporés et de leur élimination naturelle par excrétion», souligne l'ASN. Qui ajoute que les sources d'exposition de l'homme sont multiples, à la fois naturelle (inhalation de radon, un gaz naturellement radioactif ; exposition aux rayons cosmiques, etc.) ou pas (utilisation médicale des rayonnements ionisants, industrie nucléaire, essais aériens d'armes atomiques, etc.).
Qu'est-ce que le «syndrome aigu d'irradiation» ?
On parlait jadis à son endroit de «maladie des rayons». Il s'agit d'un ensemble de symptômes potentiellement mortels, conséquences directes d'une exposition du corps à une forte dose de rayonnements ionisants dégageant une intense radioactivité. Ce syndrome est observé le plus souvent lors des accidents nucléaires les plus graves (centrales ou laboratoires) ainsi que lors des explosions atomiques. Aux très fortes doses (comprises entre 20 et 50 Gy), le système nerveux est d'emblée lésé, ce qui entraîne une incoordination des mouvements, des épisodes de délire, un coma et des convulsions qui précèdent une mort rapide (quelques minutes à quelques heures). Pour des doses légèrement inférieures (de 1 à 20 Gy), le syndrome se manifeste généralement en trois étapes. La première survient dans les minutes ou dans les heures qui suivent l'irradiation. Elle dure de quelques heures à quelques jours et se manifeste par un long cortège de symptômes digestifs (diarrhées, nausées, vomissements, anorexie) ou cutanés (rougeurs de la peau). Vient ensuite une phase d'apparente guérison. Cette dernière est d'autant plus courte que l'irradiation a été massive (de quelques heures à quelques semaines). Puis apparaît la phase aiguë et potentiellement mortelle, conséquence des lésions induites par les rayonnements sur les cellules dites «hématopoïétiques» celles qui, au sein de la moelle osseuse, assure la production et le renouvellement des différentes lignées des cellules sanguines. Les symptômes sont alors nombreux et variés selon les systèmes et tissus les plus touchés : symptômes digestifs, respiratoires, sanguins, cérébraux cutanés, etc. On peut ajouter une fatigue générale, une perte des cheveux et des poils, une immunodépression, une stérilité féminine… Cette phase peut durer de quelques mois à deux années.
Un tel syndrome est-il fréquent ?
Oui et non. Tout dépend des situations. En cas d'explosion nucléaire, il est la première cause de mortalité à court terme. Les deux exemples les plus tragiques concernent le Japon. Le 6 août 1945 à Hiroshima, la bombe A américaine fut à l'origine des dizaines de milliers de cas suivis d'un rapide pic de mortalité entre septembre et décembre. Trois jours plus tard à Nagasaki, une seconde bombe A américaine induit un phénomène similaire avec environ 20.000 décès par irradiation aiguë. Suivirent des accidents comparativement «mineurs» (ne concernant jamais les populations civiles) sur des réacteurs nucléaires. Ce fut le cas en Yougoslavie (1958), en URSS (1960, 1985), aux Etats-Unis (1961,1967, 1974), en Belgique (1965), en Argentine (1983). Puis survint la catastrophe majeure de Tchernobyl à l'origine d'un syndrome aigu d'irradiation chez 200 ouvriers et pompiers.
Quels sont les traitements de ce syndrome?
Il n'existe pas, stricto sensu, de traitements spécifiques adaptés à de telles irradiations massives. Tout au plus peut-on avoir recours à des traitements dits «symptomatiques» qui visent à réduire l'intensité des symptômes et ainsi à permettre une régénération des tissus lésés et une greffe de cellules de moelle osseuse. En toute hypothèse, les victimes doivent désormais être prises en charge non seulement par des spécialistes d'hématologie mais bien par des équipes pluridisciplinaires rassemblant les grandes spécialités de la médecine et ce, dès l'accident irradiant. Quels sont les traitements des autres affections ultérieures touchant la population générale et tenues pour être dues à des expositions à des rayonnements ionisants ? Ils ne diffèrent pas le plus souvent de ceux prodigués aux personnes souffrant d'affections similaires. Ces maladies, le plus souvent cancéreuses, ne portent, en effet, pas en leur sein les stigmates biologiques prouvant qu'elles sont d'«origine nucléaire».


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