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L'art au milieu du chaos
Créations syrienne
Publié dans Le Midi Libre le 26 - 01 - 2015

Intitulée "L'art en marche, artistes syriens d'aujourd'hui", l'exposition présente une soixantaine d'oeuvres — photographies, oeuvres numériques, dessins, peintures, vidéos— d'artistes de la nouvelle génération.
Intitulée "L'art en marche, artistes syriens d'aujourd'hui", l'exposition présente une soixantaine d'oeuvres — photographies, oeuvres numériques, dessins, peintures, vidéos— d'artistes de la nouvelle génération.
Dépeindre les horreurs de la guerre et montrer, malgré tout, l'importance de l'art au milieu du désastre : une quinzaine d'artistes contemporains syriens exposent jusqu'au 12 février à Cenon (Gironde) leur vision bouleversante d'une réalité terrifiante, la destruction de leur pays.
Intitulée "L'art en marche, artistes syriens d'aujourd'hui", l'exposition présente une soixantaine d'oeuvres — photographies, oeuvres numériques, dessins, peintures, vidéos — d'artistes de la nouvelle génération. Certains ont été contraints à l'exil et se sont dispersés dans différents pays d'Europe. D'autres vivent encore à Damas où ils tentent de continuer à créer, malgré un conflit qui a fait plus de 200.000 morts depuis 2011.
"Les images diffusées par les médias créent un fossé entre le spectateur européen et la population syrienne : villes bombardées, immeubles détruits, enfants en souffrance, extrémismes religieux. L'art nous apporte une autre vision de la situation. Les artistes témoignent de ce qu'ils vivent", explique Delphine Leccas, spécialiste de l'art contemporain au Proche-Orient et commissaire de l'exposition présentée au Rocher de Palmer, dynamique lieu culturel de la banlieue bordelaise.
Toutes ces "oeuvres de guerre", tout en soulignant la vitalité d'une création syrienne déjà mûrie à l'ombre de la dictature de Bachar al-Assad, montrent surtout comment l'urgence, intimée par le conflit, a affecté directement le travail des artistes. Forcés d'abandonner leurs ateliers, plongés dans les milliers d'images des manifestations et des exactions diffusées sur les réseaux sociaux, ils se sont engouffrés dans la brèche des outils numériques. Les formats se sont réduits, les techniques se sont simplifiées.
Et l'anonymat d'internet a parfois servi de protection. Mohamad Omran, 36 ans, exilé à Paris, a ainsi délaissé la sculpture pour réaliser de petites images aux couleurs criardes, réalisées aux feutres puis numérisées, où les provocations sur le régime le disputent au cynisme sur ses compatriotes. Contraint d'abandonner la gravure faute de presse, Yaser Safi, 39 ans, qui vit toujours à Damas, remplit, lui, ses carnets de silhouettes macabres. Les images sont parfois brutes, telles celles du photojournaliste Muzaffar Salman, réalisées en 2013 à Alep, où les constellations d'étoiles et celles d'impacts de balles se répondent.
"Je voulais montrer des gens en train de faire la révolution, des gens et des moments", raconte le photographe de 38 ans, aujourd'hui réfugié à la Maison des journalistes à Paris. Pour d'autres, les images documentaires ont d'abord servi de support. Amr Fahed, 32 ans, toujours en Syrie, rend ainsi un hommage vibrant à son peuple à partir de photos en noir et blanc des premières manifestations. Sur ces images grattées, puis éraflées, les oiseaux se transforment en avions, les quadrillages en pluies d'obus.
Les oeuvres d'Akram Al Halabi s'appuient, elles, sur des images tirées de vidéos diffusées sur internet et retravaillées jusqu'à l'abstraction. "Toutes ces oeuvres montrent une traversée artistique d'une réalité momentanée", explique l'écrivain bordelais Christophe Dabitch, auteur d'un livre sur la Syrie et coorganisateur de l'exposition soutenue par Amnesty International. "Chaque artiste offre un rendu très intime et très différent. Il n'y a pas réellement d'école, mais des visions très personnelles d'une situation tournant à la folie meurtrière".
Dépeindre les horreurs de la guerre et montrer, malgré tout, l'importance de l'art au milieu du désastre : une quinzaine d'artistes contemporains syriens exposent jusqu'au 12 février à Cenon (Gironde) leur vision bouleversante d'une réalité terrifiante, la destruction de leur pays.
Intitulée "L'art en marche, artistes syriens d'aujourd'hui", l'exposition présente une soixantaine d'oeuvres — photographies, oeuvres numériques, dessins, peintures, vidéos — d'artistes de la nouvelle génération. Certains ont été contraints à l'exil et se sont dispersés dans différents pays d'Europe. D'autres vivent encore à Damas où ils tentent de continuer à créer, malgré un conflit qui a fait plus de 200.000 morts depuis 2011.
"Les images diffusées par les médias créent un fossé entre le spectateur européen et la population syrienne : villes bombardées, immeubles détruits, enfants en souffrance, extrémismes religieux. L'art nous apporte une autre vision de la situation. Les artistes témoignent de ce qu'ils vivent", explique Delphine Leccas, spécialiste de l'art contemporain au Proche-Orient et commissaire de l'exposition présentée au Rocher de Palmer, dynamique lieu culturel de la banlieue bordelaise.
Toutes ces "oeuvres de guerre", tout en soulignant la vitalité d'une création syrienne déjà mûrie à l'ombre de la dictature de Bachar al-Assad, montrent surtout comment l'urgence, intimée par le conflit, a affecté directement le travail des artistes. Forcés d'abandonner leurs ateliers, plongés dans les milliers d'images des manifestations et des exactions diffusées sur les réseaux sociaux, ils se sont engouffrés dans la brèche des outils numériques. Les formats se sont réduits, les techniques se sont simplifiées.
Et l'anonymat d'internet a parfois servi de protection. Mohamad Omran, 36 ans, exilé à Paris, a ainsi délaissé la sculpture pour réaliser de petites images aux couleurs criardes, réalisées aux feutres puis numérisées, où les provocations sur le régime le disputent au cynisme sur ses compatriotes. Contraint d'abandonner la gravure faute de presse, Yaser Safi, 39 ans, qui vit toujours à Damas, remplit, lui, ses carnets de silhouettes macabres. Les images sont parfois brutes, telles celles du photojournaliste Muzaffar Salman, réalisées en 2013 à Alep, où les constellations d'étoiles et celles d'impacts de balles se répondent.
"Je voulais montrer des gens en train de faire la révolution, des gens et des moments", raconte le photographe de 38 ans, aujourd'hui réfugié à la Maison des journalistes à Paris. Pour d'autres, les images documentaires ont d'abord servi de support. Amr Fahed, 32 ans, toujours en Syrie, rend ainsi un hommage vibrant à son peuple à partir de photos en noir et blanc des premières manifestations. Sur ces images grattées, puis éraflées, les oiseaux se transforment en avions, les quadrillages en pluies d'obus.
Les oeuvres d'Akram Al Halabi s'appuient, elles, sur des images tirées de vidéos diffusées sur internet et retravaillées jusqu'à l'abstraction. "Toutes ces oeuvres montrent une traversée artistique d'une réalité momentanée", explique l'écrivain bordelais Christophe Dabitch, auteur d'un livre sur la Syrie et coorganisateur de l'exposition soutenue par Amnesty International. "Chaque artiste offre un rendu très intime et très différent. Il n'y a pas réellement d'école, mais des visions très personnelles d'une situation tournant à la folie meurtrière".


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