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800 morts, des disparus, des sinistrés
Bab el Oued, 11 novembre 2003
Publié dans Le Midi Libre le 11 - 11 - 2008

De mémoire d'homme, on n'avait pas assisté à un déluge pareil. Quelques minutes ont suffi pour voir se déverser des milliers de mètres cubes d'eau. Un phénomène tout à fait imprévu. Les pluies diluviennes ont alors dévalé les pentes de Bouzaréah et de Chevalley vers Bab el-Oued, charriant des milliers de tonnes de boue, de gravats, en un torrent impétueux emportant tout sur son passage.
Pourtant, dès mercredi soir, les services de la météo avaient émis un bulletin spécial d'alerte, répercuté par l'APS. Nul n'avait prêté attention à ce bulletin, pas même les services chargés de veiller à ce genre d'incidents, pour ne pas dire catastrophes ; parce que le pays et les colonnes des journaux ne bruissaient que de la longue sécheresse qui avait perduré tout au long de l'été. On ne parlait que des robinets à sec et du rationnement dans la distribution de l'eau. Des prières rogatoires (appelées prières pour la pluie) avaient été organisées dans les mosquées.
Plus de onze wilayas du centre du pays furent prises de court, mais ce sont surtout les quartiers de Bab el-Oued à Alger qui furent le plus durement touchés. On a dénombré près de 800 morts, des centaines de disparus, des milliers de sinistrés et de sans-abri. On était à la veille du ramadhan et des familles entières durent faire face à la nouvelle exigence en logeant sous les tentes ou dans les centres de transit, comme les établissements scolaires.
Malgré les moyens énormes dégagés par l'Etat, les secours qui étaient arrivés du monde entier, notamment du Maroc, de la France, des Etats-Unis et d'autres pays amis, la situation était dramatique. Il fallait à la fois porter assistance aux sinistrés, continuer les recherches sous les décombres et les gravats pour retrouver des survivants ou dégager les cadavres, et prévenir d'éventuelles épidémies.
Certaines zones étaient difficiles d'accès : Beau-Fraisier, la carrière Jobert, le Djebel Koukou, Montplaisant…
L'orage torrentiel qui a n'a duré que quelque vingt minutes n'a pas trouvé de voie pour rejoindre la mer. Comme son nom l'indique, Bab el-Oued est construite sur le lit d'un cours d'eau. Au fil des décennies, des constructions anarchiques ont occupé cet espace. Un jour ou l'autre, la nature devait reprendre ses droits. Il a fallu que ce soit en ce jour du 11 novembre 2001.
En plus de ce caractère coléreux et imprévu des intempéries, on doit aussi signaler que, pour des raisons de sécurité, on avait en 1997 procédé à la fermeture d'un tunnel reliant Bouzaréah à la mer. Quant aux avaloirs, ils n'avaient pas été nettoyés comme il se doit en été. Ces différents facteurs se sont conjugués pour conférer à la furie des éléments leur dangérosité.
Quant au Frais-Vallon, ses trottoirs avaient été squattés par les marchands de matériaux de construction : sable, gravier, ciment, parpaing. Tous ces produits ont été vite emportés par le fleuve en colère, le rendant encore plus menaçant et plus dangereux.
R. M.
De mémoire d'homme, on n'avait pas assisté à un déluge pareil. Quelques minutes ont suffi pour voir se déverser des milliers de mètres cubes d'eau. Un phénomène tout à fait imprévu. Les pluies diluviennes ont alors dévalé les pentes de Bouzaréah et de Chevalley vers Bab el-Oued, charriant des milliers de tonnes de boue, de gravats, en un torrent impétueux emportant tout sur son passage.
Pourtant, dès mercredi soir, les services de la météo avaient émis un bulletin spécial d'alerte, répercuté par l'APS. Nul n'avait prêté attention à ce bulletin, pas même les services chargés de veiller à ce genre d'incidents, pour ne pas dire catastrophes ; parce que le pays et les colonnes des journaux ne bruissaient que de la longue sécheresse qui avait perduré tout au long de l'été. On ne parlait que des robinets à sec et du rationnement dans la distribution de l'eau. Des prières rogatoires (appelées prières pour la pluie) avaient été organisées dans les mosquées.
Plus de onze wilayas du centre du pays furent prises de court, mais ce sont surtout les quartiers de Bab el-Oued à Alger qui furent le plus durement touchés. On a dénombré près de 800 morts, des centaines de disparus, des milliers de sinistrés et de sans-abri. On était à la veille du ramadhan et des familles entières durent faire face à la nouvelle exigence en logeant sous les tentes ou dans les centres de transit, comme les établissements scolaires.
Malgré les moyens énormes dégagés par l'Etat, les secours qui étaient arrivés du monde entier, notamment du Maroc, de la France, des Etats-Unis et d'autres pays amis, la situation était dramatique. Il fallait à la fois porter assistance aux sinistrés, continuer les recherches sous les décombres et les gravats pour retrouver des survivants ou dégager les cadavres, et prévenir d'éventuelles épidémies.
Certaines zones étaient difficiles d'accès : Beau-Fraisier, la carrière Jobert, le Djebel Koukou, Montplaisant…
L'orage torrentiel qui a n'a duré que quelque vingt minutes n'a pas trouvé de voie pour rejoindre la mer. Comme son nom l'indique, Bab el-Oued est construite sur le lit d'un cours d'eau. Au fil des décennies, des constructions anarchiques ont occupé cet espace. Un jour ou l'autre, la nature devait reprendre ses droits. Il a fallu que ce soit en ce jour du 11 novembre 2001.
En plus de ce caractère coléreux et imprévu des intempéries, on doit aussi signaler que, pour des raisons de sécurité, on avait en 1997 procédé à la fermeture d'un tunnel reliant Bouzaréah à la mer. Quant aux avaloirs, ils n'avaient pas été nettoyés comme il se doit en été. Ces différents facteurs se sont conjugués pour conférer à la furie des éléments leur dangérosité.
Quant au Frais-Vallon, ses trottoirs avaient été squattés par les marchands de matériaux de construction : sable, gravier, ciment, parpaing. Tous ces produits ont été vite emportés par le fleuve en colère, le rendant encore plus menaçant et plus dangereux.
R. M.


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