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Une anarchie organisée
Marché El-Djorf de Bab Ezzouar
Publié dans Le Midi Libre le 10 - 09 - 2009

Véritable ville dans la ville, le bazar d'El-Djorf à Bab-Ezzouar, est particulièrement prisé par les ménages qui y affluent aussi bien de la capitale que des autres régions du pays. Ce marché informel, qui a connu un boom en très peu de temps, voit en ces jours de ramadan et surtout à la veille de la rentrée scolaire et l'approche de l'Aïd el-Fitr, une clientèle constituée surtout de parents en quête, ces jours-ci, de tenues vestimentaires et d'affaires scolaires pour leurs chérubins. Ces autres clients viennent après les émigrés, dont l'engouement pour ce lieu, a représenté, tout au long de la saison estivale, une véritable aubaine pour les commerçants.
Véritable ville dans la ville, le bazar d'El-Djorf à Bab-Ezzouar, est particulièrement prisé par les ménages qui y affluent aussi bien de la capitale que des autres régions du pays. Ce marché informel, qui a connu un boom en très peu de temps, voit en ces jours de ramadan et surtout à la veille de la rentrée scolaire et l'approche de l'Aïd el-Fitr, une clientèle constituée surtout de parents en quête, ces jours-ci, de tenues vestimentaires et d'affaires scolaires pour leurs chérubins. Ces autres clients viennent après les émigrés, dont l'engouement pour ce lieu, a représenté, tout au long de la saison estivale, une véritable aubaine pour les commerçants.
Le soleil tape dur sur la capitale en ce mois de jeûne. À Bab-Ezzouar, quartier de la périphérie d'Alger, la circulation est intense. En face de l'université, un immense parking de fortune en terre battue est réservé aux visiteurs du «célèbre» marché El- Djorf, plus communément appelé marché «Dubaï». Les lieux, quoique rébarbatifs, ne semblent pas décourager les centaines de visiteurs qui affluent vers cette mecque de la bonne affaire. Les automobilistes manœuvrent tant bien que mal. Ils tentent, autant que possible, de ménager leur véhicule sur une chaussée mal nivelée. A l'entrée du marché, une parfaite organisation est visible au milieu de toute cette «informalité». Des étals bien organisés, des baraques bien ordonnées, Les centaines de marchands, bien mieux organisés que dans n'importe quel centre commercial, proposent leurs marchandises sur des supports métalliques recouverts de carton ou de contreplaqué pour les plus débrouillards. Tout ce qui peut faire le bonheur d'une famille algéroise s'y retrouve, vous avez même à votre disposition des paniers pour faire le tour de ces magasins à ciel ouvert, des taxis vous attendent pour vous ramener chez vous ou pour transporter vos nombreux paquets. Au marché Dubaï, vous trouverez du plus petit et usuel objet jusqu'aux plus grand appareil électroménager.
«Dubaï» continue à séduire en dépit de l'envolée des prix
D'aucuns vous le diront, les prix ont carrément flambé au bazar de «Dubaï» au cours des derniers mois. Ce lieu qui était connu pour ses prix de demi-gros et qui attirait les ménages en quête de bonnes affaires n'est décidément plus ce qu'il était. Sur place, les commentaires vont bon train et concernent notamment l'alignement des prix affichés sur ceux proposés dans les quartiers les plus huppés de la capitale. «C'est révoltant, ce n'est plus la peine de se déplacer jusqu'ici pour acheter des produits au même prix que dans n'importe quelquartier d'Alger-Centre», commente une dame. Cette dernière se ravise aussitôt pour avouer «qu'il est tout de même plus pratique et convivial d'acheter à El Djorf. Ici, on peut trouver de tout : des détergents aux meubles en passant par la literie et la vaisselle. Malgré cette flambée des prix, personnellement, c'est ici que je continue à faire mes courses». Ce qui continue à attirer les Algériens, c'est que ce grand bazar contient absolument tout et on aura beau dire les prix affichés permettent certainement aux habitués d'économiser quelques centaines de dinars. «En faisant tous mes achats : grands et petits à El-Djorf, je réalise des économies parfois très intéressantes qui peuvent même m'assurer les courses quotidiennes de tout le mois», nous affirme un père de famille. Un commerçant dira qu'en dépit de la hausse des prix dans ce marché, il reste beaucoup de sous à gagner, «un client peut économiser jusqu'à 4.000 DA sur ses achats. Prenons l'exemple d'un matelas d'importation cédé à 15.000 DA, alors qu'au centre-ville il est vendu à 20.000 DA. Parfois, il m'arrive de prendre juste 100 DA de bénéfice sur un article au vue de la rude concurrence». d'autres clients, pour leur part, sont unanimes pour affirmer qu'«à Alger les prix sont trop élevés alors qu'ici ils sont abordables pour les moyennes et petites bourses». L'un d'eux dira : «Je préfère effectuer mes achats ici. En plus des prix relativemant abordables on trouve des produits de qualité avec garantie».
El-Djorf, au secours des parents pour les fêtes et la rentrée scolaire
Pour chaque occasion : ramadan, fêtes religieuses, rentrée scolaire, les Algériens se précipitent vers les marchés et les magasins pour faire les courses indispensables ;vêtements, vaisselle, ingrédients pour les gâteaux des différentes fêtes. Ici tout est disponibles et l'âpre concurrence fait que leurs prix restent différents d'un commerçant à un autre. «À quelques jours de la rentrée scolaire, je suis là avec mon mari pour acheter les articles nécessaires à la rentrée; habits, affaires scolaires. J'en profite pour acheter les ingrédients nécessaires pour la préparation des gâteaux de l'Aïd», nous avoue une jeune dame abordée devant les étals. Une personne intervient qui nous dira en s'esclaffant: «Si on devait compter le nombre de fois où je suis venu ici cet été, on baptiserait ce marché certainement de mon nom. J'y suis venu en moyenne trois fois par semaine pour acheter des cadeaux de mariages, accompagner mes sœurs et cousines pour les trousseaux de mariées, faire découvrir ce bazar à des parents émigrés, à des amis pour leur permettre de faire de bonnes affaires, avant le mois sacré pour acheter des services de tables et les différents produits indispensables au ramadhan. Je suis là pour l'achat de tenues vestimentaires pour la rentrée scolaire et l'Aïd en plus des affaires scolaires et des ingrédients pour les gâteaux sans oublier les tapis et la literie pour l'Aïd», nous explique notre interlocutrice. Une vieille dame qui suivait nos propos nous dira : «Nous ne pouvons pas fêter une occasion sans la préparer comme le veut la tradition, il faut donc des habits neufs, de la vaisselle neuve pour le ramadan, en plus des gâteaux. Pour toutes ces occasions, nous recherchons les produits les moins chers, il faut avouer qu'ici on trouve les deux ; la qualité et les prix abordables, une différence même de 10 dinars peut attirer les ménages à moyen et faibles revenus», affirme-t-elle.
Faire ses courses au bled,
la nouvelle tendance des émigrés
Les mois de juillet et d'août voient affluer une autre clientèle à El-Djorf, à savoir notre communauté résidant à l'étranger. Deux raisons essentielles sont à l'origine de ce phénomène : le grand choix et les prix.
«Tous les Algérois étant à la plage, il nous reste nos chers émigrés pour nous rendre visite», plaisante un commerçant qui ne chôme pas en cette période. Les émigrés pour retrouver l'atmosphère du mois de ramadan outre-mer n'hésitent pas à prendre avec eux tout ce qui peut leur rappeler «rihet l'bled». Les derniers jours avant la fin des vacances de nos émigrés, il y a foule au marché d'El- Djorf et les commerçants ont du mal à répondre à la demande. Ils se font un plaisir à évoquer, sans rechigner, ces clients d'un genre particulier. Ils en parlent avec humour en évoquant leur méconnaissance des prix. «Ils pensent que les prix sont bas ici, et ils sont souvent étonnés de constater le contraire. Nous aussi, nous avons dû augmenter nos tarifs. Tout le monde parle de crise financière, elle nous a touchés aussi», explique un commerçant. Une cliente intervient pour nous parler de parentes émigrées en Italie et qui effectuent toutes leur courses ici avant de repartir en Italie. «Mes cousines achètent même pour leurs amies n'ayant pas pu venir cet été au pays». Les émigrés n'hésitent pas à faire leurs emplettes en dinars, et ils font souvent le plein en produits pour plusieurs mois. «Nos chers émigrés ne passent pas inaperçus», commente en souriant un jeune vendeur qui affirme avec fierté que les produits de leur bazar sont jugés plus attractifs que ceux de «là-bas». Il approvisionnent des clients devenus des habitués en articles de décoration, vaisselle... objets jugés tendance, comme cela est le cas pour les bougeoirs, les assiettes de décoration, les lampes traditionnelles et le nécessaire de table. «Mes produits font fureur et les mêmes familles d'émigrés reviennent me voir voilà déjà deux années», avoue le jeune vendeur. «Faire ses courses au bled est dans l'air du temps, le bouche-à-oreille fait son effet», nous explique l'un des plus anciens commerçants ami Omar. Il nous explique que «les premières années de l'existence de ce marché à Bab-Ezzouar, seuls les habitants du quartier fréquentaient les lieux. Depuis, nous avons acquis une renommée nationale et même internationale. Les week-ends, le rush est impressionnant et durant les vacances ou à l'approche du mois de ramadhan, des records de vente sont enregistrés ici. Nous attendons avec impatience l'arrivée des émigrés.
Avec eux, on travaille bien avec eux. C'est réellement notre bouée de sauvetage», nous explique ami Omar. En effet, durant les trois mois d'été, les magasins d'El-Djorf, sont pris d'assaut par les émigrés. «ce sont de bons payeurs. Ils achètent tout. Nous avons même vu des familles acheter les produits nécessaires aux mariages traditionnels organisés en France, en Espagne ou en Italie. Ici, ils n'ont que l'embarras du choix. S'ils ne se déplacent pas, ils délèguent des membres de leurs familles, cela leur revient certainement moins cher», dira encore ami Omar. Une jeune fille qui écoutait attentivement acquiesce disant : « J'ai deux frères résidant à l'étranger, ils sont venues cet été accompagnés de leurs épouses françaises, pour séjourner dans une station balnéaire. Ils n'ont pas pu résister aux récits de nos cousines et tantes qui viennent régulièrement à El- Djorf. Nous avons donc fait tous ensemble, un crochet par Bab-Ezzouar pour acheter des bricoles, et ils sont repartis avec un bric-à-brac pas possible, une foule de choses qui sont hors de prix dans le pays où ils résident. Maintenant c'est moi qui viens à chaque fois », ajoute la jeune dame qui avoue ne pas résister à l'attrait de ce bazar. «En dépit de la ruée des week-ends et du mois de ramadhan, nos clients ne sont pas aussi nombreux qu'avant», souligne un restaurateur reconverti en vendeur de «ktaifs» en ce mois sacré. Il faut dire que durant la saison estivale, les Algériens installés à l'étranger sont particulièrement bichonnés par les commerçants. «Pratiquement tous les produits les intéressent, ils achètent tout», dira en conclusion un vendeur de tapis.
Le marché informel victime lui aussi de la crise économique
Le marché informel est, lui aussi, touché de plein fouet par la crise économique. Au bazar d'El-Djorf la tendance est au ralentissement de l'activité qui n'est plus la même qu'il y a quelques années. Le vaste parking jouxtant la centaine de magasins est pratiquement désert. «La crise s'installe chez nous», commente Mahmoud, un commerçant. Pour confirmer ces propos, un autre marchand souligne les impacts de la crise économique et le ralentissement des activités du bazar au cours des derniers mois. Pour appuyer ses propos, il montre le grand parking jouxtant le marché et note que les années précedentes il ne désemplissait pas, Un autre commerçant installé auparavant à El-Hamiz, tente de nous expliquer que cette même crise a frappé les plus grands marchés d'Alger et même d'Algérie à l'instar d'El Hamiz à Alger, Dubai à El-Eulma (Sétif) et même Sidi Aïssa. «J'étais installé auparavant au marché d'El-Hamiz où une seule route est goudronnée. A l'exception de la rue principale, aucun chemin n'est encore bitumé. A l'état de la chaussée, il faut ajouter la multitude de décharges sauvages et l'absence totale de trottoirs. Tout est piraté : l'électricité, l'assainissement, les permis de construire, les registres du commerce», ce marché lui aussi connaît ces dernière années une baisse flagrante de ventes, lui qui avait la renommée de pratiquer des prix de demi-gros et son ravitaillement des plus grands grossistes d'Alger mais aussi d'Algérie. Un marchand de jouets connu pour la qualité de sa marchandise et ses prix concurrentiels, intervient pour dire avec amertume. «Cela fait une quinzaine de minutes que vous êtes avec nous et vous avez remarqué, que seulement deux ou trois personnes ont franchi le seuil. Pourtant, nous sommes parmi les magasins qui offrons les meilleurs services.
L'année passée lors de la période estivale, c'était la grande effervescence. Les achats avaient débuté dès avril. Cette année, il a fallu attendre l'approche du ramadhan et de la rentrée scolaire popuir constater un certain rush, d'ailleurs celui qui ne vend pas en des occasions pareilles ne vendra rien pour le reste de l'année», commente-t-il en riant. Plusieurs revendeurs d'électroménager tentent d'expliquer cette mévente : «La période des grands achats a tardé à venir et la panique s'est emparée des commerçants. Pourtant, c'est à partir du mois d'avril, que les clients affluent. Les produits ciblés : les climatiseurs, les ventilateurs ou encore les téléviseurs.
On préfère mettre ce retard sur le compte de plusieurs facteurs». «La pluie», commente quelqu'un. Il est vrai que la saison des pluies s'est étirée en longueur cette année. «La situation actuelle nous pousse à revoir nos calculs. Je crois que les Algérois ne peuvent plus se permettre certains achats comme auparavant. Les prix de tous nos produits ont été revus à la baisse. Certes, il n'y a pas encore le feu en la demeure, mais nous craignons les conséquences de la crise financière sur nos commerces», nous confie notre interlocuteur. «C'est le vide. Nous sommes quatre employés à tourner au rond. Les gens se déplacent, nous posent des questions, mais on ne voit pas la couleur de leur argent», ajoute un commerçant travaillant en collaboration avec une société nationale de fabrication d'électroménager.
Produits de luxe et produits contrefaits se côtoient...
Grossistes et détaillants, en majorité locataires chez des particuliers, exposent leurs marchandises, allant jusqu'à squatter les trottoirs. Rabah, originaire de Médéa, vendeur de tapis et de literie depuis 1996, dira : «Je sais que c'est illégal, mais «Allah ghaleb». Souvent, je reçois des mises en demeure de la police urbaine et de la commune mais je ne peut pas faire autrement», déplore-t-il.
Interrogé sur la provenance de ses articles, il nous dira que «la marchandise locale ne représente que 30% de la marchandise globale qui se trouve au magasin», expliquant que la majorité des articles, notamment ceux de qualité, proviennent des pays de l'Union européenne et de Turquie. Ceux contrefaits proviennent de Chine ou de Dubai. L'affluence de la clientèle n'est plus celle des années passées, fera remarquer le jeune vendeur.
Chasse à l'informel à travers le territoire national
96 marchés informels ont été recensés dans la capitale. La campagne de lutte contre le marché informel, la fraude et l'évasion fiscale ne concerne pas seulement la capitale mais toutes les grandes villes du pays. 732 marchés informels sont recensés pour une superficie globale de 2,7 millions de m2 et au sein desquels activent plus de 100.000 intervenants, soit près de 13% des commerçants inscrits au registre du commerce. Ces campagnes se poursuivent à travers le territoire. Les brigades d'intervention ont mené des actions axées autour de l'identification d'activités non déclarées, du contrôle des stocks des marchandises, des factures et défaut de facturation. Dans un premier temps, les programmes des sorties ont ciblé les activités à forte présomption de fraude exercées dans les secteurs réputés pour la prolifération des activités informelles. Il s'agit, à Alger de Gué de Constantine, Birkhadem, Saoula, Lotissement Chabani, Chéraga, Bouchaoui, Dely Ibrahim, El Achour, Draria, Baraki, Eucalyptus, Bentalha, Rouiba, Réghaia, Kouba, Jolie Vu, El-Hamiz et El Djorf. Ainsi, indique-t-on, plus de 50% des commerçants du très «fréquenté» marché d'El Hamiz et plus de 30% de ceux d'El-Djorf exercent au noir. Dernièrement, une majorité de ces commerçants avait fermé boutique, précédant ainsi la visite tant redoutée des agents de contrôle. Bâtir une économie solide nécessite des mesures à tous les niveaux. Parmi ces mesures, la lutte contre l'informel et la contrefaçon est primordiale. C'est, en fait, l'une des conditions pour protéger l'économie nationale et le consommateur. Car, à travers la prolifération des marchés informels (à Alger, on en compte 45) et la propagation de la contrefaçon, l'économie nationale est touchée en perdant annuellement, selon les chiffres des organisations et associations patronales, entre 25 et 30 milliards de dinars, mais les consommateurs et la santé publique payent aussi la lourde facture de ces phénomènes «ravageurs». On ne cessera de le rappeler, la contrefaçon s'est largement étendue pour concerner même les produits de large consommation, à l'instar de l'électroménager, de l'habillement, de la pièce de rechange et des médicaments. Des produits dont la provenance, est à 80-90% du marché informel. Les deux phénomènes sont liés, donc la lutte contre le premier ne peut se faire sans combattre le second et vice versa. La question s'impose donc, car les attentes à ce niveau sont nombreuses et s'expriment de tous les côtés. Les attentes viennent des citoyens, des opérateurs et des partenaires économiques de l'Algérie. Toutes ces parties espèrent des solutions efficaces d'autant plus que ces cinq dernières années, ces phénomènes ont pris beaucoup d'ampleur. Pour protéger l'économie nationale et lui permettre d'être concurrentielle, ne serait-ce qu'à l'échelle régionale, surtout après l'adhésion de l'Algérie à la zone arabe de libre-échange, ce sont toutes ces questions qu'il faut prendre en charge en associant tous les acteurs économiques. L'administration fiscale, qui semble décidée à ne pas lâcher prise face à la propagation de l'activité informelle, fait état de 10.766 opérations de contrôle au niveau de huit wilayas de l'Ests. La Direction régionale du commerce a enregistré durant le premier semestre de l'année 2008 sept milliards de dinars en ventes et achats de marchandises sans facture. Le bilan de cette institution fait également état de 3.686 infractions à la législationen vigueur tandis que le montant des factures non conformes s'élève à plus de 14 milliards de dinars alors que celui des marchandises saisies atteint plus de 4,7 millions de dinars donnant lieu à plusieurs procès-verbaux et décisions de fermeture de locaux commerciaux. Ces opérationsont, faut-il le noter, ciblé principalement des créneaux caractérisés par la vente de produits contrefaits. Il s'agit, à titre indicatif, de pièces de rechange, et d'électroménager. Les principales infractions relevées se rapportent, selon le bilan, au défaut d'information sur les prix et tarifs des marchandises, à l'opposition aux agents de contrôle et, enfin, aux ventes et achats sans facturation notamment. Ce programme entre dans le cadre des mesures d'assainissement des marchés et la protection du consommateur. Il figure parmi les priorités du ministère du Commerce.
Cependant, les conditions de travail des agents chargés d'assurer les opérations sont très difficiles. Les brigades de contrôle font face à d'énormes difficultés et sont parfois carrément agressés par les commerçants. Ces derniers n'ont pas trouvé mieux à faire que de baisser les rideaux, sous prétexte des congés pour échapper au contrôle...
Le soleil tape dur sur la capitale en ce mois de jeûne. À Bab-Ezzouar, quartier de la périphérie d'Alger, la circulation est intense. En face de l'université, un immense parking de fortune en terre battue est réservé aux visiteurs du «célèbre» marché El- Djorf, plus communément appelé marché «Dubaï». Les lieux, quoique rébarbatifs, ne semblent pas décourager les centaines de visiteurs qui affluent vers cette mecque de la bonne affaire. Les automobilistes manœuvrent tant bien que mal. Ils tentent, autant que possible, de ménager leur véhicule sur une chaussée mal nivelée. A l'entrée du marché, une parfaite organisation est visible au milieu de toute cette «informalité». Des étals bien organisés, des baraques bien ordonnées, Les centaines de marchands, bien mieux organisés que dans n'importe quel centre commercial, proposent leurs marchandises sur des supports métalliques recouverts de carton ou de contreplaqué pour les plus débrouillards. Tout ce qui peut faire le bonheur d'une famille algéroise s'y retrouve, vous avez même à votre disposition des paniers pour faire le tour de ces magasins à ciel ouvert, des taxis vous attendent pour vous ramener chez vous ou pour transporter vos nombreux paquets. Au marché Dubaï, vous trouverez du plus petit et usuel objet jusqu'aux plus grand appareil électroménager.
«Dubaï» continue à séduire en dépit de l'envolée des prix
D'aucuns vous le diront, les prix ont carrément flambé au bazar de «Dubaï» au cours des derniers mois. Ce lieu qui était connu pour ses prix de demi-gros et qui attirait les ménages en quête de bonnes affaires n'est décidément plus ce qu'il était. Sur place, les commentaires vont bon train et concernent notamment l'alignement des prix affichés sur ceux proposés dans les quartiers les plus huppés de la capitale. «C'est révoltant, ce n'est plus la peine de se déplacer jusqu'ici pour acheter des produits au même prix que dans n'importe quelquartier d'Alger-Centre», commente une dame. Cette dernière se ravise aussitôt pour avouer «qu'il est tout de même plus pratique et convivial d'acheter à El Djorf. Ici, on peut trouver de tout : des détergents aux meubles en passant par la literie et la vaisselle. Malgré cette flambée des prix, personnellement, c'est ici que je continue à faire mes courses». Ce qui continue à attirer les Algériens, c'est que ce grand bazar contient absolument tout et on aura beau dire les prix affichés permettent certainement aux habitués d'économiser quelques centaines de dinars. «En faisant tous mes achats : grands et petits à El-Djorf, je réalise des économies parfois très intéressantes qui peuvent même m'assurer les courses quotidiennes de tout le mois», nous affirme un père de famille. Un commerçant dira qu'en dépit de la hausse des prix dans ce marché, il reste beaucoup de sous à gagner, «un client peut économiser jusqu'à 4.000 DA sur ses achats. Prenons l'exemple d'un matelas d'importation cédé à 15.000 DA, alors qu'au centre-ville il est vendu à 20.000 DA. Parfois, il m'arrive de prendre juste 100 DA de bénéfice sur un article au vue de la rude concurrence». d'autres clients, pour leur part, sont unanimes pour affirmer qu'«à Alger les prix sont trop élevés alors qu'ici ils sont abordables pour les moyennes et petites bourses». L'un d'eux dira : «Je préfère effectuer mes achats ici. En plus des prix relativemant abordables on trouve des produits de qualité avec garantie».
El-Djorf, au secours des parents pour les fêtes et la rentrée scolaire
Pour chaque occasion : ramadan, fêtes religieuses, rentrée scolaire, les Algériens se précipitent vers les marchés et les magasins pour faire les courses indispensables ;vêtements, vaisselle, ingrédients pour les gâteaux des différentes fêtes. Ici tout est disponibles et l'âpre concurrence fait que leurs prix restent différents d'un commerçant à un autre. «À quelques jours de la rentrée scolaire, je suis là avec mon mari pour acheter les articles nécessaires à la rentrée; habits, affaires scolaires. J'en profite pour acheter les ingrédients nécessaires pour la préparation des gâteaux de l'Aïd», nous avoue une jeune dame abordée devant les étals. Une personne intervient qui nous dira en s'esclaffant: «Si on devait compter le nombre de fois où je suis venu ici cet été, on baptiserait ce marché certainement de mon nom. J'y suis venu en moyenne trois fois par semaine pour acheter des cadeaux de mariages, accompagner mes sœurs et cousines pour les trousseaux de mariées, faire découvrir ce bazar à des parents émigrés, à des amis pour leur permettre de faire de bonnes affaires, avant le mois sacré pour acheter des services de tables et les différents produits indispensables au ramadhan. Je suis là pour l'achat de tenues vestimentaires pour la rentrée scolaire et l'Aïd en plus des affaires scolaires et des ingrédients pour les gâteaux sans oublier les tapis et la literie pour l'Aïd», nous explique notre interlocutrice. Une vieille dame qui suivait nos propos nous dira : «Nous ne pouvons pas fêter une occasion sans la préparer comme le veut la tradition, il faut donc des habits neufs, de la vaisselle neuve pour le ramadan, en plus des gâteaux. Pour toutes ces occasions, nous recherchons les produits les moins chers, il faut avouer qu'ici on trouve les deux ; la qualité et les prix abordables, une différence même de 10 dinars peut attirer les ménages à moyen et faibles revenus», affirme-t-elle.
Faire ses courses au bled,
la nouvelle tendance des émigrés
Les mois de juillet et d'août voient affluer une autre clientèle à El-Djorf, à savoir notre communauté résidant à l'étranger. Deux raisons essentielles sont à l'origine de ce phénomène : le grand choix et les prix.
«Tous les Algérois étant à la plage, il nous reste nos chers émigrés pour nous rendre visite», plaisante un commerçant qui ne chôme pas en cette période. Les émigrés pour retrouver l'atmosphère du mois de ramadan outre-mer n'hésitent pas à prendre avec eux tout ce qui peut leur rappeler «rihet l'bled». Les derniers jours avant la fin des vacances de nos émigrés, il y a foule au marché d'El- Djorf et les commerçants ont du mal à répondre à la demande. Ils se font un plaisir à évoquer, sans rechigner, ces clients d'un genre particulier. Ils en parlent avec humour en évoquant leur méconnaissance des prix. «Ils pensent que les prix sont bas ici, et ils sont souvent étonnés de constater le contraire. Nous aussi, nous avons dû augmenter nos tarifs. Tout le monde parle de crise financière, elle nous a touchés aussi», explique un commerçant. Une cliente intervient pour nous parler de parentes émigrées en Italie et qui effectuent toutes leur courses ici avant de repartir en Italie. «Mes cousines achètent même pour leurs amies n'ayant pas pu venir cet été au pays». Les émigrés n'hésitent pas à faire leurs emplettes en dinars, et ils font souvent le plein en produits pour plusieurs mois. «Nos chers émigrés ne passent pas inaperçus», commente en souriant un jeune vendeur qui affirme avec fierté que les produits de leur bazar sont jugés plus attractifs que ceux de «là-bas». Il approvisionnent des clients devenus des habitués en articles de décoration, vaisselle... objets jugés tendance, comme cela est le cas pour les bougeoirs, les assiettes de décoration, les lampes traditionnelles et le nécessaire de table. «Mes produits font fureur et les mêmes familles d'émigrés reviennent me voir voilà déjà deux années», avoue le jeune vendeur. «Faire ses courses au bled est dans l'air du temps, le bouche-à-oreille fait son effet», nous explique l'un des plus anciens commerçants ami Omar. Il nous explique que «les premières années de l'existence de ce marché à Bab-Ezzouar, seuls les habitants du quartier fréquentaient les lieux. Depuis, nous avons acquis une renommée nationale et même internationale. Les week-ends, le rush est impressionnant et durant les vacances ou à l'approche du mois de ramadhan, des records de vente sont enregistrés ici. Nous attendons avec impatience l'arrivée des émigrés.
Avec eux, on travaille bien avec eux. C'est réellement notre bouée de sauvetage», nous explique ami Omar. En effet, durant les trois mois d'été, les magasins d'El-Djorf, sont pris d'assaut par les émigrés. «ce sont de bons payeurs. Ils achètent tout. Nous avons même vu des familles acheter les produits nécessaires aux mariages traditionnels organisés en France, en Espagne ou en Italie. Ici, ils n'ont que l'embarras du choix. S'ils ne se déplacent pas, ils délèguent des membres de leurs familles, cela leur revient certainement moins cher», dira encore ami Omar. Une jeune fille qui écoutait attentivement acquiesce disant : « J'ai deux frères résidant à l'étranger, ils sont venues cet été accompagnés de leurs épouses françaises, pour séjourner dans une station balnéaire. Ils n'ont pas pu résister aux récits de nos cousines et tantes qui viennent régulièrement à El- Djorf. Nous avons donc fait tous ensemble, un crochet par Bab-Ezzouar pour acheter des bricoles, et ils sont repartis avec un bric-à-brac pas possible, une foule de choses qui sont hors de prix dans le pays où ils résident. Maintenant c'est moi qui viens à chaque fois », ajoute la jeune dame qui avoue ne pas résister à l'attrait de ce bazar. «En dépit de la ruée des week-ends et du mois de ramadhan, nos clients ne sont pas aussi nombreux qu'avant», souligne un restaurateur reconverti en vendeur de «ktaifs» en ce mois sacré. Il faut dire que durant la saison estivale, les Algériens installés à l'étranger sont particulièrement bichonnés par les commerçants. «Pratiquement tous les produits les intéressent, ils achètent tout», dira en conclusion un vendeur de tapis.
Le marché informel victime lui aussi de la crise économique
Le marché informel est, lui aussi, touché de plein fouet par la crise économique. Au bazar d'El-Djorf la tendance est au ralentissement de l'activité qui n'est plus la même qu'il y a quelques années. Le vaste parking jouxtant la centaine de magasins est pratiquement désert. «La crise s'installe chez nous», commente Mahmoud, un commerçant. Pour confirmer ces propos, un autre marchand souligne les impacts de la crise économique et le ralentissement des activités du bazar au cours des derniers mois. Pour appuyer ses propos, il montre le grand parking jouxtant le marché et note que les années précedentes il ne désemplissait pas, Un autre commerçant installé auparavant à El-Hamiz, tente de nous expliquer que cette même crise a frappé les plus grands marchés d'Alger et même d'Algérie à l'instar d'El Hamiz à Alger, Dubai à El-Eulma (Sétif) et même Sidi Aïssa. «J'étais installé auparavant au marché d'El-Hamiz où une seule route est goudronnée. A l'exception de la rue principale, aucun chemin n'est encore bitumé. A l'état de la chaussée, il faut ajouter la multitude de décharges sauvages et l'absence totale de trottoirs. Tout est piraté : l'électricité, l'assainissement, les permis de construire, les registres du commerce», ce marché lui aussi connaît ces dernière années une baisse flagrante de ventes, lui qui avait la renommée de pratiquer des prix de demi-gros et son ravitaillement des plus grands grossistes d'Alger mais aussi d'Algérie. Un marchand de jouets connu pour la qualité de sa marchandise et ses prix concurrentiels, intervient pour dire avec amertume. «Cela fait une quinzaine de minutes que vous êtes avec nous et vous avez remarqué, que seulement deux ou trois personnes ont franchi le seuil. Pourtant, nous sommes parmi les magasins qui offrons les meilleurs services.
L'année passée lors de la période estivale, c'était la grande effervescence. Les achats avaient débuté dès avril. Cette année, il a fallu attendre l'approche du ramadhan et de la rentrée scolaire popuir constater un certain rush, d'ailleurs celui qui ne vend pas en des occasions pareilles ne vendra rien pour le reste de l'année», commente-t-il en riant. Plusieurs revendeurs d'électroménager tentent d'expliquer cette mévente : «La période des grands achats a tardé à venir et la panique s'est emparée des commerçants. Pourtant, c'est à partir du mois d'avril, que les clients affluent. Les produits ciblés : les climatiseurs, les ventilateurs ou encore les téléviseurs.
On préfère mettre ce retard sur le compte de plusieurs facteurs». «La pluie», commente quelqu'un. Il est vrai que la saison des pluies s'est étirée en longueur cette année. «La situation actuelle nous pousse à revoir nos calculs. Je crois que les Algérois ne peuvent plus se permettre certains achats comme auparavant. Les prix de tous nos produits ont été revus à la baisse. Certes, il n'y a pas encore le feu en la demeure, mais nous craignons les conséquences de la crise financière sur nos commerces», nous confie notre interlocuteur. «C'est le vide. Nous sommes quatre employés à tourner au rond. Les gens se déplacent, nous posent des questions, mais on ne voit pas la couleur de leur argent», ajoute un commerçant travaillant en collaboration avec une société nationale de fabrication d'électroménager.
Produits de luxe et produits contrefaits se côtoient...
Grossistes et détaillants, en majorité locataires chez des particuliers, exposent leurs marchandises, allant jusqu'à squatter les trottoirs. Rabah, originaire de Médéa, vendeur de tapis et de literie depuis 1996, dira : «Je sais que c'est illégal, mais «Allah ghaleb». Souvent, je reçois des mises en demeure de la police urbaine et de la commune mais je ne peut pas faire autrement», déplore-t-il.
Interrogé sur la provenance de ses articles, il nous dira que «la marchandise locale ne représente que 30% de la marchandise globale qui se trouve au magasin», expliquant que la majorité des articles, notamment ceux de qualité, proviennent des pays de l'Union européenne et de Turquie. Ceux contrefaits proviennent de Chine ou de Dubai. L'affluence de la clientèle n'est plus celle des années passées, fera remarquer le jeune vendeur.
Chasse à l'informel à travers le territoire national
96 marchés informels ont été recensés dans la capitale. La campagne de lutte contre le marché informel, la fraude et l'évasion fiscale ne concerne pas seulement la capitale mais toutes les grandes villes du pays. 732 marchés informels sont recensés pour une superficie globale de 2,7 millions de m2 et au sein desquels activent plus de 100.000 intervenants, soit près de 13% des commerçants inscrits au registre du commerce. Ces campagnes se poursuivent à travers le territoire. Les brigades d'intervention ont mené des actions axées autour de l'identification d'activités non déclarées, du contrôle des stocks des marchandises, des factures et défaut de facturation. Dans un premier temps, les programmes des sorties ont ciblé les activités à forte présomption de fraude exercées dans les secteurs réputés pour la prolifération des activités informelles. Il s'agit, à Alger de Gué de Constantine, Birkhadem, Saoula, Lotissement Chabani, Chéraga, Bouchaoui, Dely Ibrahim, El Achour, Draria, Baraki, Eucalyptus, Bentalha, Rouiba, Réghaia, Kouba, Jolie Vu, El-Hamiz et El Djorf. Ainsi, indique-t-on, plus de 50% des commerçants du très «fréquenté» marché d'El Hamiz et plus de 30% de ceux d'El-Djorf exercent au noir. Dernièrement, une majorité de ces commerçants avait fermé boutique, précédant ainsi la visite tant redoutée des agents de contrôle. Bâtir une économie solide nécessite des mesures à tous les niveaux. Parmi ces mesures, la lutte contre l'informel et la contrefaçon est primordiale. C'est, en fait, l'une des conditions pour protéger l'économie nationale et le consommateur. Car, à travers la prolifération des marchés informels (à Alger, on en compte 45) et la propagation de la contrefaçon, l'économie nationale est touchée en perdant annuellement, selon les chiffres des organisations et associations patronales, entre 25 et 30 milliards de dinars, mais les consommateurs et la santé publique payent aussi la lourde facture de ces phénomènes «ravageurs». On ne cessera de le rappeler, la contrefaçon s'est largement étendue pour concerner même les produits de large consommation, à l'instar de l'électroménager, de l'habillement, de la pièce de rechange et des médicaments. Des produits dont la provenance, est à 80-90% du marché informel. Les deux phénomènes sont liés, donc la lutte contre le premier ne peut se faire sans combattre le second et vice versa. La question s'impose donc, car les attentes à ce niveau sont nombreuses et s'expriment de tous les côtés. Les attentes viennent des citoyens, des opérateurs et des partenaires économiques de l'Algérie. Toutes ces parties espèrent des solutions efficaces d'autant plus que ces cinq dernières années, ces phénomènes ont pris beaucoup d'ampleur. Pour protéger l'économie nationale et lui permettre d'être concurrentielle, ne serait-ce qu'à l'échelle régionale, surtout après l'adhésion de l'Algérie à la zone arabe de libre-échange, ce sont toutes ces questions qu'il faut prendre en charge en associant tous les acteurs économiques. L'administration fiscale, qui semble décidée à ne pas lâcher prise face à la propagation de l'activité informelle, fait état de 10.766 opérations de contrôle au niveau de huit wilayas de l'Ests. La Direction régionale du commerce a enregistré durant le premier semestre de l'année 2008 sept milliards de dinars en ventes et achats de marchandises sans facture. Le bilan de cette institution fait également état de 3.686 infractions à la législationen vigueur tandis que le montant des factures non conformes s'élève à plus de 14 milliards de dinars alors que celui des marchandises saisies atteint plus de 4,7 millions de dinars donnant lieu à plusieurs procès-verbaux et décisions de fermeture de locaux commerciaux. Ces opérationsont, faut-il le noter, ciblé principalement des créneaux caractérisés par la vente de produits contrefaits. Il s'agit, à titre indicatif, de pièces de rechange, et d'électroménager. Les principales infractions relevées se rapportent, selon le bilan, au défaut d'information sur les prix et tarifs des marchandises, à l'opposition aux agents de contrôle et, enfin, aux ventes et achats sans facturation notamment. Ce programme entre dans le cadre des mesures d'assainissement des marchés et la protection du consommateur. Il figure parmi les priorités du ministère du Commerce.
Cependant, les conditions de travail des agents chargés d'assurer les opérations sont très difficiles. Les brigades de contrôle font face à d'énormes difficultés et sont parfois carrément agressés par les commerçants. Ces derniers n'ont pas trouvé mieux à faire que de baisser les rideaux, sous prétexte des congés pour échapper au contrôle...


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