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Tant que le peuple supporte sans dire un mot……….
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 10 - 08 - 2013

Je pense que dans tous les pays du monde, à toutes les époques et dans tous les systèmes, la tendance propre de toute institution (entreprise, administration, etc.) est de se décharger des contraintes qu'elle subit au moindre coût possible pour elle – principe d'économie, dirait l'autre, je ne sais plus, Freud ou Ricardo. Et qui va supporter cette contrainte qui se décharge? Facile à deviner : le quidam, le sans poids, sans force, sans ktaf, sans protection, sans moyens...
La machine à fabriquer les billets de banque neufs est en panne? Qu'à cela ne tienne, la Poste vous refilera les billets de 100 dinars pourris sortis de la cave et qui sentent l'urine de rats, hachâkoum, ou, encore mieux, la ou le préposé au guichet, vous dira d'une voix encore surchargée par la douwara engloutie la veille : « makach eddrâhem ». Point barre. Il ou elle ne prendra même plus la peine de vous dire « welli ghedwa », car il ou elle sait que vous savez que nul ne peut prédire quoi que ce soit dans bled-je-ne-sais-plus-qui (vous savez bien que Walt Disney a porté plainte, non?).
De passage dans la capitale pour retirer un papier super important dans un ministère, vous êtes pris d'une envie pressante impossible à contenir. Vous vous engouffrez dans le premier café qui se présente, soulagé de trouver enfin le lieu adéquat pour accomplir la transaction. Vous apercevez en face, à la gauche du comptoir sur lequel est accoudé un jeune serveur au visage boutonneux, la porte du paradis qui porte en belles lettres rouges – reliquat de l'époque coloniale – la mention « W.C. ». « Merci, mon Dieu. Al hamdoulilah, je ne vais pas subir l'humiliation en pleine rue. » Vous vous ruez sur cette porte comme un taureau dans une arène, à Burgos (c'est en Espagne). Hélas, mille fois hélas, vous rebondissez dessus comme une balle de ping-pong, car elle est bloquée par un gros cadenas. « Vite, la clé, s'il vous plaît. Je ne peux plus me retenir » L'adolescent boutonneux qui regardait passer les filles dans la rue, se retourne nonchalamment vers vous et, de bonne humeur aujourd'hui, vous dit avec son plus beau sourire : « Makach el mâ, khouya. El m3allem darelha (il veut dire bît ERRÂHA, le sadique) cadenas. » « Mais, mais, kifach? La loi vous fait obligation d'avoir des toilettes! », avez-vous encore le courage de dire dans un dernier souffle avant de vous évanouir ou subir l'humiliation – au choix. L'éphèbe boutonneux dont les yeux balayaient la rue en face comme un laser super-puissant, se retourne encore nonchalamment – il est vraiment de bonne humeur aujourd'hui! – et vous lance un regard interrogateur, la bouche ouverte « ...? » Malheureux! Ne savez-vous pas que nous sommes en 2013 et que ce jeune homme est né après le 11 janvier 92? « La loi? C'est quoi encore ce truc? Ah, ce type ne doit pas avoir toute sa tête », se dit-il en lui-même. Ni toute sa tête, ni un pantalon de rechange, hélas! « Mon Dieu, mon Dieu, ne me laissez pas tomber. Je vais jeûner 60 jours. J'en fais le serment. »
Pour le ministère, ça sera la prochaine fois, car là, il faut vraiment avoir les nerfs solides : un mot ou un geste déplacé envers le préposé qui porte des lunettes grosses comme des loupes et le flic de service vous prendra par le collet et vous embarquera comme un vulgaire malpropre, malgré votre pantalon repassé la veille par votre belle-sœur Z'hira, rebbi yehfedha. Direction le Central. « Chef, encore un malin qui se croit en Suède. Je le ramène dans la galoufa. Oui, oui, je lui ai déjà donné un p'tit acompte, pour qu'il sache à qui il a affaire. Il faudra bien que ces 3râya comprennent un jour que la discipline est la première marche qui mène à la civilisation. » Il est instruit le cop. Il a étudié les fables de La Fontaine, quand il était à l'école primaire en 1961-62, avec Madame Grosjean, à Belcourt.
Bref, comme je le disais au début, la contrainte se décharge là où il y a la moindre résistance. Alors, tant que le peuple supporte sans dire un mot, le principe d'économie continuera à s'appliquer et, en plus des villes sans toilettes publiques, des trains sans rideaux, des bateaux qui sentent le vomi, hachâkoum, des postes qui n'ont pas d'argent pour vous refiler votre maigre salaire à la fin du mois, il y aura également bientôt et en avant-première, de la viande d'âne en abondance dans toutes les boucheries ( Ah, non, me dit-on à la régie, ça ce n'est pas nouveau!), de l'eau sale dans les robinets, des lames de rasoir qui ne coupent pas (Encore! Tout ça a déjà été servi!). OK, OK, alors, il n'y a plus rien à distribuer, tout a déjà été donné dans ce pays. Eh, bien, pour ne pas repartir bredouilles, il y aura beaucoup de coups de pied au derrière, demain, inchallah, à Sâhet Echouhada. Pour une fois, il y en aura pour tout le monde, parole d'adjudant.
Merci toufiq-boutef!


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