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Troïka du système option opposition.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 25 - 04 - 2014

On assiste ces derniers jours à une activité hors pair sur le plan politique. On parle d'instituer un'' pôle oppositionnel'' pour pouvoir affronter le pouvoir en vue d'opérer un changement qui donnerait au politique une certaine crédibilité. D'après ceux qui en tirent les ficelles, c'est sans doute le prolongement naturel à la sortie surprise médiatisée des trois enfants du système MM. Hamrouche, Zéroual et Benflis. Après un mutisme douteux et complice d'une décade et demie, ils veulent chacun à sa manière renouveler la peau du pouvoir sans toucher à l'essentiel. Les deux premiers ont été on ne peut plus clair, le changement se fera sous les auspices de l'armée. Ils sont d'accord pour la démocratie, mais une démocratie assistée. Le tuteur est tout indiqué : l'armée. Quant à M. Benflis, il n'a pas lésé de cautionner le pouvoir dans son entreprise de se maintenir par sa participation au vote truqué à même son départ, malgré les mises en gardes que lui ont signifiées des personnalités politiques averties. Il passe maintenant au rôle d'opposant et essaie de grouper autour de lui ‘'l'opposition''. L'''opposition'' présente donc deux pôles : l'un l'opposition version pouvoir et l'autre l'opposition effective celle du peuple.
On rapporte qu'avant le scrutin, M. Benflis, a demandé à rencontrer des éléments de la direction du FIS. Y a plein de rumeurs là-dessus. Sans feu, il n'y a pas de fumée. J'ai entendu dire que, comme en 2004, il y a eu plusieurs rencontres. Comme en 2004, ils ne sont pas arrivés à une entente. Une explication m'a été donnée : comme en 2004 M. Benflis, n'a aucune garantie à donner quant à leurs requêtes et, chose bizarre qui me dépasse, il leurs a demandé, comme en 2004, d'en garder le secret (sic) ! Un homme de droit ne néglige pas le droit, dans un Etat de droit. Vouloir exploiter la situation des autres à des fins personnelles est-ce de l'arrogance ou de l'habileté ? C'est l'immoralité de la'' real politic'' avec toute son âpreté et son vil égoïsme. Que veut-il ? Changer ou préserver un ‘'système pourri jusqu'à la moelle. »
Hogra ? ! Oser demander à des algériens de suivre l'ombre le long des murs pour aller voter ou surveiller les urnes ! Sans égalité politique point de liberté démocratique. Comme l'inégalité sociale se transforme en inégalité politique, l'inégalité de fait, engendre automatiquement l'inégalité des droits ! Il sollicite leur aide et il les humilie ! Et l'éthique républicaine ? Et la culture d'état ? Qu'en a-t-il fait ? ‘'La République c'est le droit de tout homme'' dit-on. Sommes-nous égaux en droits et inégaux en fait ? Jusqu'à quand la société restera-t-elle prisonnière de la classification de M. Nézar ? Cette dernière a déjà un quart de siècle. Quand est-ce que les algériens seront ‘'sous l'empire de la justice et sous la sauvegarde de la loi'' ?
Est de cette manière que le fils de chahid, le président candidat vaincu, envisageait de traiter les choses de l'Etat ? Les discours culpabilisant le peuple ont toujours trouvé bonne oreille. Si l'autorité algérienne a momifié le problème religieux et l'a complètement isolé de la construction de la personnalité nationale, M. Benflis entend l'enterrer. A » Chacun sa vérité « , à chacun sa » part de vérité » telle est le fondement du pluralisme. Le pluralisme commence par la reconnaissance des droits. Veut-on soumettre la société entière à la mesure. Veut-on l'uniformiser. Elucubration de la pensée unique, pensée du système dont M. Benflis se réclame.
On juge la valeur d'une société à la manière dont elle traite ses sujets les plus petits et les plus faibles. Ces gens sont des algériens, comme lui, ils ont les mêmes droits. Et ces droits sont immuables. La mémoire populaire ne doit faire l'objet ni du moindre oubli, ni d'un quelconque marchandage. La vie humaine est une vérité sensible. Sa faiblesse physique et son amoindrissement, sa mort même, ne lèsent en rien sa précieuse valeur. L'algérien n'est pas prédisposés à brader sa liberté ni pour l'égalité'', ni pour la légalité. La liberté et l'égalité sont des droits légaux.Contre les injustices du passé, face à celles du présent, le peuple est en droit de protéger son avenir, c'est pourquoi l'indispensable consensus.
Pourquoi vouloir éviter qu'on le voie avec ceux du FIS au cours de la campagne électorale ? Par craintes ou par complexe de supériorité ? Si craintes il y a, quelles sont au juste ses craintes ? D'où proviennent elles ? Qui le surveille ? Dénoncer les forces occultes est un devoir. Décidément, M.Benflis devient inquiétant. Si c'est par supériorité ? Quelle supériorité ? Diplôme ? Il ne faut pas oublier que le FIS en 1991 a présenté une pléiade de candidats dont le niveau intellectuel n'a jamais été atteint dans aucune APN auparavant et peut-être après. Nationalisme ? Pas de surenchère en nationalisme ! Enfant du système ? Le cours de l'histoire fera de ce titre, très prochainement, une tare et lui préfèrera celui de fils du peuple.
Le FLN, dont M.Benflis a hérité la direction, en 2001, avait déjà rompu, depuis longtemps, avec la ligne révolutionnaire tracée par les héros et les martyrs; le redressement devenait nécessaire et urgent. L'occasion s'est présentée en1988. Le FIS s'en est chargé. Le peuple l'a investi. M. Nézar et compagnie- qui semblent avoir coupé le cordon ombilical qui les retenait au premier Novembre 1954, ont sapé et compromis le choix du peuple. La situation actuelle en découle. Politiquement, le FIS a enregistré une victoire sans pareille. Les révélations des gens du pouvoir témoignent sans appel que les autorités de l'époque et d'aujourd'hui n'ont rien à apprendre de Machiavel. Dernièrement, M. le wali B. Fric, nous a appris que M. Benflis, dont on vantait l'intégrité, avait ordonné le truquage du scrutin de 1999 au profit de M. Bouteflika. Comme M. Hamrouche avait signifié aux walis de1991 d'assurer la victoire du FLN à tout prix.
Avec une production de cadres politiques de cet acabit, générateurs et gardiens de la pensée unique, mesquine et grossièrement idéologique, le pouvoir a finalement étouffé tout esprit critique. Les intellectuels qui se sont identifiés au pouvoir sont devenus-noblesse oblige-allergiques à toute idée qui les contredit. Ceux qui aspirent aux postes de commandes, rêvent d'y arriver un jour et de détenir un quelconque pouvoir. Aujourd'hui, l'Etat et ses institutions sont sous la toge de « la famille révolutionnaire'', des réseaux grand- parentaux et du capital cupide. Le pouvoir, en se consacrant depuis l'indépendance, à la répartition des dividendes, ignore totalement le devenir de la nation et se rit de ses aspirations. Le pouvoir se complait dans la débilité et verse dans l'irrationnel et la violence. La répression de cette semaine est d'une éloquence remarquable. Il est dans l'incapacité totale d'édifier l'Etat de droit où sa liberté au citoyen est garantie et sa dignité assurée. En acceptant d'être le support politique d'un pouvoir qui marche à contrecourant de l'histoire de son peuple, l'Etat conduit par des couches dirigeantes négligeables et sans rapport avec le peuple, s'est engagé dans les dédales des intrigues dont la violence et cruauté n'ont d'égale que la détermination du pouvoir pour se maintenir. L'impunité dont bénéficie ses élément lui permet de rééditer ses crimes sans gêne ni remord. Tizi Ouzou 2014 en est témoin.
Comment demander à une frange de la société de se cacher alors qu'elle ne cherche rien d'autre que la reconnaissance de ses droits ? M. Benflis, sans être président, pousse manifestement ces gens-là à s'effacer, à vivre dans la clandestinité. Ainsi il s'arroge un pouvoir infiniment plus grand que celui de tout dictateur. N'y a-t-il pas là de la discrimination ? Pourquoi vouloir qu'ils continuent à payer l'erreur de M. Nézar. Et les lois de la république, qu'en fait-il, lui qui est homme de loi ? Les droits des citoyens ne sont guère une aumône politique que je sache !! C'est lorsque les hommes seront justes que les lois seront justes. Seules donc l'intéressent leurs voix !
Dans ses meetings, il a dit que le retour du FIS était une affaire de la justice ! D'où tient-il cela ? De quelle justice parle-t-il ? Celle imposée par M. Nézar et sa clique ? M. Nézar a-t-il observé la justice en jouant au putschiste ? M. Benflis avait-il perdu et la langue et le sens de la justice en son temps ? Il n'a dit mot concernant la loi. A-t-il oublié que le pays était doté d'une constitution, lorsque le général zélé l'a mise sous sa botte ? Deux poids et deux mesures ! Il est regrettable, que pareille idée soit reprise par le président du RCD dans une déclaration faite à El Magharibia. Bien des observateurs ont vu dans la rencontre Cheikh Ali BelHadj-M. S. Saadi le début d'une ère nouvelle dans la pratique politique. Le premier leader du RCD voulait agir ensembles pour précipiter la fin du régime. Le second du FIS était d'accord .Mais en faisant la réserve suivante et que le docteur a mal vue : respecter la volonté du peuple après la chute du régime. Mais M. M. Belabès en se référant à la justice de M. Nézar comme justice de l'Etat, laisse croire que la rencontre entre les deux chefs RCD-FIS était plutôt une rencontre tactique que stratégique. On se demande si sa déclaration est le résultat d'une concertation ou d'une réflexion personnelle. Dans les deux cas de figure cela dénote une courte mémoire. Où était le sens de la justice, affiché aujourd'hui, lorsque le putsch a été consommé ? L'alignement du RCD sur la ligne de conduite des putschistes a été inscrit sur le répertoire de l'Histoire. Sa réalisation sous le patronage de M. Zéroual a été gravée dans la mémoire populaire.
Il est dans l'intérêt de la nation de se pencher sur ce passé récent qui mine nos rapports. Le crime ne peut s'oublier. Comme le bourreau veille sur les acquis de sa victoire, la victime cherche à se laver des calomnies mensongères. Ceux qui répètent que ces événements appartiennent à l'histoire, oublient-ils que l'histoire ne sauvegarde que les horreurs, les rancunes aigres qui encombrent les mémoires populaires. Demandez donc aux mères des disparus, il n'y a plus de silence dans leurs cœurs, il n'y a plus que lamentations, plaintes, souffrances, et lassitudes. Leur espoir évasif et latent est mordu par la méchanceté du découragement et risque l'étouffement par une indifférence atone. L'homme qui se voyait libre en 89 mais que l'on a fait taire, en 91, par le feu et par le sang, poursuit sa réflexion tumultueuse, feutrée et criarde. Le silence apparent de ceux qu'on oblige à se taire n'est pas mutisme. Les cris en eux sont silencieux, mais restent toujours des cris. S'il se tait, il ne cesse de gémir, dans la douceur, dans le silence. Si les grandes douleurs préfèrent être silencieuses, elles n'empêchent pas les droits de rester des droits, ni les revendications d'être justes ni leur acquisition de se faire même à titre posthume.
Le dossier FIS est un dossier politique. Sa solution est politique. Laquelle se trouve dans la période transitoire désignée par consensus où toutes les sensibilités seront présentes sans aucune exclusion. Réprimer la liberté n'empêche pas l'intelligence de progresser. Les gens du FIS malgré ce qu'ils ont vécu durant un quart de siècle de sévices, n'ont cessé d'appeler à une solution juste et légale qui éviterait au pays de sombrer dans l'inconnu.
Bloquée, la transition s'annonce difficile, mais pas impossible. Les principaux acteurs, opposition et pouvoir, maintiennent le statuquo. La première, malgré le tapage médiatique, n'arrive pas à se défaire des carcans qui accentuent ses divisions, alimentent sa faiblesse et l'empêchent de répondre aux aspirations de la population. Le deuxième soucieux de préserver ses intérêts, n'est pas prêt à faire une quelconque concession.
Le dernier scrutin a montré que la rue est restée lymphatique au discours du pouvoir aussi bien que celui de l'opposition. L'abstention élevée ne date pas d'aujourd'hui. Seulement, une partie importante, je ne dis pas la plus grande, appartient au FIS et n'est pas toujours contente de l'action du FIS. Les enfants du système qui ont opté pour l'opposition continuent à conserver l'esprit du régime. Ils comptent, pour changer la façade, utiliser la base du FIS pour affronter le pouvoir et jeter ce qui en restera dans les oubliettes de l'Histoire.
L'opposition n'arrive pas à s'entendre sur une alternative au pouvoir. Le seul programme annoncé par un soit disant ‘'pôle oppositionnel'' groupant quelques 14 partis et des ‘'personnalités politiques'' est le « non au quatrième mandat ».Ce qui intéresse l'algérien, selon les échos que distille la rue c'est plus comment va être gouverné le pays que par qui il va être gouverné. Lorsque le quatrième mandat fut installé, sous leur nez, ils cherchent à camoufler leur défaite par un exploit politique qui accroche les regards. La turbulence politique de ces jours a dévoilé les différents contacts effectués entre personnalités et formations politiques pour coordonner les postures et élaborer les prémices du ‘'pôle oppositionnel''. Ce qui attire l'attention, c'est la composante de cette manœuvre : MM. Belabès, Hamrouche, Zéroual, Benflis, Benbitour,...toutes ces figures sont des enfants du système malade. Elles sentent l'odeur du sang qui a coulé de 90 à ce jour. Leur mutisme sur ce qui se passe à Ghardaia, à Tizi Ouzou, à Béjaia...est inexplicable pour des gens qui se réclament de l'opposition. Veulent-ils conduire l'opposition comme ils ont conduit leurs gouvernements, droit dans le mur. Ce que nous avons devant nous aujourd'hui, ce sont les tassements de leurs erreurs, de leur médiocrité et leur laxisme. Comment peut-on concevoir du bien provenant de ceux qui ont été la cause directe des déboires du peuple. Seule El Magharibia y croit et ne veut pas y voir une manœuvre dévoilée pour vider l'opposition de son véritable contenu et la jeter de nouveau dans les bras du système. . Théoriquement promotrice de la liberté, en cautionnant un pouvoir anti intellectualiste par principe, l'opposition dans cette version, condamne le pays à la sclérose.
En Algérie, on a pris l'habitude de révoquer la raison et obéir à ceux qui ne savent pas. C'est dans la logique des choses que nos affaires non seulement stagnent mais fleurissent au profit des ‘'boites noires'' professionnelles dont la manipulation des compétents détourne toute action du moindre objectif.
C'est avec cet esprit que M. Benflis est entré dans un jeu faussé au départ. Et c'est avec cet esprit qu'il veut et entend conduire l'opposition. Une opposition qui changera la façade mais ne touchera à rien du fond du système. Cette manière de faire n'instaure pas la confiance, elle sème le doute et la suspicion ennemis de toute réconciliation.
L'opposition d'aujourd'hui, se doit de tirer la leçon de l'erreur fatale des années 89-92 .En s'alliant au pouvoir militaire dictateur illégal pour la ‘'protéger'', la partie de l'opposition qui s'est vue désavantagée lors des élections des APC/APW et celles de l'APN a brisé l'élan vers la fin du pouvoir militarisé, perpétué son existence et approuvé sa gestion par la violence. Elle s'est contentée des miettes de liberté qu'il daigne lui accorder et a accepté de reléguer le politique au dernier rang.
L'opposition doit saisir l'occasion et prouver, d'abord, son existence en se présentant avec un seul pôle, sa force, ensuite, en sachant mener les tractations à bon port. Elle doit renvoyer dos à dos les extrémistes de tout bord y compris ceux dans le pouvoir et mettre fin à la chanson qui monte à chaque grand rendez-vous : reporter le changement au nom de l'absence d'une opposition capable de gérer le pays, au nom de la stabilité et au nom de la paix.
Tous les acteurs politiques sincères que le drame du pays fait souffrir et révolte sont unanimes pour non pas seulement refuser le quatrième mandat mais agir en vue d'opérer un changement pacifique qui remettrait les commandes de la Nation au peuple. Jamais consensus latent, discret, n'a été observé depuis l'indépendance. Cette lueur d'espoir mérite entretien et recrudescence. C'est déjà un atout de poids de plus pour l'opposition. Saura-elle gérer le combat pour atteindre son but ou fera-t-elle la bêtise des années 1990.
L'occasion est propice pour arrondir les arrêtes et réduire les écarts des positions. Le point d'inflexion est visible aujourd'hui : le changement. C'est le point commun qui donnerait naissance au compromis. Il suffira qu'il soit radical pour le rendre historique !
De même qu'elle est propice pour réhabiliter le politique par le lancement d'une nouvelle dynamique politique par la sensibilisation, l'information, la mobilisation, le rassemblement, la cristallisation d'une classe politique autonome capable d'acquérir la confiance du peuple et partant le représenter en donnant la preuve par le biais d'indicateurs sérieux et valides d'une réelle prise de conscience politique dans la société pour un nécessaire changement du système en place.


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