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Le Mouvement Islamique et l'Islam Politique en Algérie : Perspective d'un « insider »
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 19 - 08 - 2009


Par Anwar N. Haddam
En réponse à certains internautes regardant mes positions sur certain sujets, ci-joint une traduction de ma présentation auprès du 9ieme Congrès du « Centre pour les Etudes de l'Islam et la Démocratie » tenue à Washington, DC le 14 Mai 2008, et qui avait pour thème : « L'Islam Politique et Démocratie: que veulent les Islamistes et les Mouvements Islamiques? »
Cet article est présenté dans le but de préparer les bases pour une discussion constructive et informée autour des questions posées…et qui sont légitimes... mais qui, peut être, sont basées sur un malentendu des positions réelles des Islamistes.
Notre espoir aussi est que ce petit article initiera un véritable débat d'idées, surtout avec nos concitoyens leaders des différentes tendances politico-idéologiques, sur des questions primordiales et d'intérêts communs.
Dans cette première partie de l'article sont introduits l'école Nord-Africaine de la « Pensée Objectiviste » (al-Fikr al-Maqassidi) dont l'auteur en fait partie, ainsi que quelque concepts tels que l'Islam (que représente t-il?), la politique, l'être humain en Islam, la Chari'a et ses objectives ou Maqassid, le Mouvement Islamique Algérien, l'Islam Politique en Algérie, l'action politique, le processus démocratique adopté par notre « Ecole pour le Renouveau Civilisationel » (al-Bina al-Hadari), le plus ancien des mouvements Islamiques Algériens d'après l'indépendance.
Introduction
L'attitude négative à l'appel des populations du monde musulman depuis leur indépendance, en faveur du changement politique vers une véritable autodétermination, a provoqué la radicalisation de certains jeunes frustrés. Ceci a conduit récemment à la formation de groupes islamiques extrémistes radicaux, bien que peu nombreux, aboutissant à une menace non seulement pour la sécurité du monde occidental, mais aussi pour le monde musulman et les efforts de ses peuples pour des réformes politiques dans leurs pays respectifs, comme cela est le cas de l'Algérie.
Blâmer les politiciens issus de la mouvance islamique pour les actes terroristes commis par des groupes extrémistes radicaux n'a certainement pas résolu le problème. Le monde musulman a un besoin urgent de reformes politiques afin de permettre à ses populations de s'émanciper et de participer de manière constructive dans le nouvel ordre mondial et l'économie mondiale.
La communauté internationale, basée sur des considérations à court terme de l'ordre et la stabilité, semble s'être accommodée jusqu'à aujourd'hui de l'ingérence cruelle des institutions militaires dans la vie politique des pays musulmans, ignorant totalement les droits fondamentaux de l'homme dans ces pays. Il est grand temps de changer cette politique irresponsable et inhumaine du «laisser-faire ». En effet, les peuples constituent le véritable facteur de stabilité, de sécurité, et de prospérité économique.
L'exemple de l'Algérie nous enseigne clairement que priver le peuple d'un véritable processus démocratique n'a provoqué que l'insécurité et l'instabilité de la situation politique, ainsi que la détérioration de leur condition socio-économique.
En effet, au lendemain des premières élections, législatives et municipales, transparentes et multipartites que l'Algérie n'ait jamais eu, et face aux résultats en contradiction avec toutes les prédictions de l'armée algérienne et de ses alliés étrangers, le régime a pris la responsabilité, avec la bénédiction des grandes démocraties occidentales, de mettre fin au processus démocratique quelques semaines plus tard, en Janvier 11, 1992, entrainant le pays dans une sanglante guerre civile atroce dont les Algériens ont encore du mal à panser les blessures.
L'argument donné pour le coup d'Etat militaire de Janvier 1992 a été que le peuple algérien a été induit en erreur par le parti vainqueur de ces élections, notamment le FIS, et ainsi, la démocratie doit être protégée à tout prix des islamistes et de leur prétendue devise «une personne, une voix, mais une seule fois».
Cet article essaie de jeter la lumière sur le Mouvement Islamique en Algérie, à partir de la perspective d'un « insider » – l'auteur de l'article en est lui-même membre depuis plus de trente cinq ans – et sur ses membres actifs politiquement qui ne sont ni des théocrates, ni des autocrates, mais fondamentalement des « musulmans-démocrates» dont le souci principal est la prospérité et le bien-être du peuple algérien.
Cette présentation se réfère à leurs positions sur des questions telles que: la démocratie et la façon dont ils la réconcilie avec la notion de « souveraineté divine » (Al Hakimia) en Islam, le concept de la citoyenneté, le pluralisme politique, la diversité culturelle et religieuse, la liberté aussi bien individuelle que collective, y compris la liberté de pensée, la liberté de croyance et la liberté d'expression, les droits humains fondamentaux, droits des femmes, droits des minorités, le développement économique et l'importance des sources d'énergie, les questions liées à la Terre Sainte au Moyen-Orient, le terrorisme et les problèmes divers auxquels sont confrontés la paix et la sécurité mondiales.
Cet article abordera également les écarts entre ces positions bien documentés et les faits sur le terrain: qu'est-il arrivé à la démocratie algérienne et quelles sont les véritables raisons de son échec ?
Avant cela l'article débute avec l'introduction de l'école Nord-Africaine du al-Fikr al-Maqassidi. Apres cela, il définit certains concepts que l'auteur de cet article et son mouvement pensent qu'il est grand temps de les revendiquer des extrémistes qui les ont trop longtemps, et à tord, accaparés.
I – L'école Nord- Africaine de la« Pensée Objectiviste »
Le monde musulman est très divers. Bien qu'ayant tous adopté l'islam comme un mode de vie, chaque région est socialement, culturellement et politiquement dans une certaine mesure unique …
De même, le Mouvement islamique dans l'ensemble du monde musulman, avec toutes ses diverses manifestations, y compris politique, ou ce qu'aujourd'hui est appelé l'Islam politique, n'est pas monolithique. Il est en effet le produit du socio-politico-économique et culturel des populations de ces différentes régions.
C'est en raison de l'absence de compréhension des conditions socio-historiques de la société algérienne, et Nord-Africaine en général, que la communauté internationale n'a pas apprécié l'émergence de l'Islam politique comme principale force politique dans la région.
La région occidentale du monde musulman (ou le « Maghreb ») a vu le développement d'une école de pensée socio-politique appelée école de la « Pensée Objectiviste » (al–Fikr al–Maqassidi) qui a été décrite comme étant « l'école Rationaliste Maghrébine » en opposition à « l'école littérale du Mashreq» (Moyen-Orient)».
Cette « pensée objectiviste » est basée sur une méthodologie qui a comme origine la façon de promulguer les lois à partir des différentes sources de la jurisprudence islamique, utilisant la notion « d'Objectifs de la Loi Islamique » ou (Maqassid al–Chari'a), suggérée par un célèbre savant musulman de l'Andalousie, du 14e siècle, du nom d'Abu Ishaq al Imam al-Chatibi, dont il a développé dans son célèbre livre « Al Mouwafaqat ».
De cette méthodologie des Maqassid est apparue l'école de la « pensée objectiviste » qui remonte historiquement à Abdul Rahman Ibn Khaldoun ; une école qui traite de tous les aspects de la vie. Elle a été relancé par le Cheikh Khair -el -Dine al-Tunsi de la Tunisie au 19e siècle, et au le 20ème siècle a été développé et formalisé par Cheikh Tahar Ben Achour de la Tunisie, et surtout par l'algérien Malek Bennabi.
Parmi les principaux intellectuels maghrébins contemporains de cette école sont l'Algérien Tayeb Berghout, les Marocains Abdel Hamid – Al Najjar et Ahmad Al –Raissouni et le tunisien Rached al-Ghannouchi. Parmi les tendances, au sein de la mouvance islamique maghrébine contemporaine, qui s'identifie avec l'école du al-Fikr al-Maqasidi, nous avons l'école algérienne al-Bina al-Hadari, le Mouvement pour « l'Unité et Réforme» (al- Tawhid wal- Islah) du Maroc, et de la Renaissance (al Nahda) de la Tunisie.
Il est grand temps pour que tous ceux qui persistent à justifier jusqu'à aujourd'hui la politique du « laisser faire » face aux putschistes de Janvier 1992, réalisent le fait que l'histoire et la situation géopolitique de la région nord-africaine ont permis à l'école du al-Fikr al-Maqasidi, majoritaire au sein de la mouvance islamiste, à prendre une position de leader dans le monde musulman dans l'adoption de la notion moderne de la démocratie et du processus démocratique ; notion qui constitue l'un des principaux éléments de la culture politique des peuples nord-africains.
II – Quelques Concepts tels qu'adoptés par l'Ecole du « Renouveau Civilisationel »
Ce chapitre est consacre à la définition de certains concepts tels qu'adoptés par l'école algérienne de la pensée réformiste, l'école d'Al Bina Al Hadari. Du fait que les définitions communément attribuées à de tels concepts sont celles de l'extrémisme dans ses diverses manifestations, je pense qu'il est grand temps de leur redonner leur définition originelle.
L'Islam:
– L'Islam est l'élément essentiel de l'identité de la grande majorité des Algériens, Amazigh et Arabe. Il est l'élément unique capable de préserver l'unité du pays et de la région.
– Nous considérons qu'il est impossible à quiconque de revendiquer le monopole de l'islam, ou de sa compréhension. Nous nous considérons comme avoir adopté seulement l'une des interprétations possibles de l'islam et de ses applications. Par conséquent, nous tenons à souligner que nous sommes contre toute tentative de monopolisation de l'expression de la vérité religieuse.
– Nous croyons en l'Islam comme étant un mode vie, avec ses constantes et ses variables. Nous pensons également que la foi (al Iman), selon l'Islam, constitue un élément de la vivacité de l'activité humaine, car elle est régie par une vision spirituelle qui fait du travail une partie intégrante de l'adoration d'Allah. L'islam est le moteur des valeurs sociales du travail, la bonté, la droiture et la piété.
– Nous sommes contre toute discrimination contre des personnes en raison de leurs préférences et vie religieuses. Une telle discrimination est en contradiction avec les droits de l'homme et de la liberté selon Maqassid al-Chari'a.
-D'autre part, il est inacceptable d'utiliser la religion pour des raisons politiques, économiques ou autres, ou de faire pression sur les gens qui pensent et vivent différemment.
La Politique:
– La politique est une réflexion sur la manière de servir le peuple et non pas pour s'en servir. L'homme politique doit avoir pour vocation de résoudre les problèmes quotidiens du peuple et améliorer sa vie.
L'être Humain selon l'Islam:
– D'après notre interprétation des textes de l'islam, l'être humain, avec sa double nature matérielle et spirituelle, est considéré comme un intendant et vicaire du Créateur sur la terre dont le but est de parvenir à un équilibre entre le bonheur matériel (vie accomplie et heureuse sur terre) et spirituel (préparation pour l'au-delà).
La Chari'a ou Loi Islamique et les Principes Canoniques:
– Les principes spirituels et temporels qui interagissent pour empêcher le basculement de l'équilibre vers l'une des extrêmes, matériel ou spirituel, est appelé La Chari'a ou Loi Islamique.
– Les principales sources de la jurisprudence islamique sont le Coran et la Sunna (paroles et actions rapportées – par voies sures – du Prophète Muhammad (PBL).
– La raison humaine, se basant à la fois sur la connaissance cumulative – de génération en génération- de l'islam ainsi que celle du développement de la vie humain, est la seule interprète des sources de la jurisprudence islamique et, ainsi, la seule habilité à extraire les lois en accord avec l'évolution du temps.
– Il existe des principes établis, appelés Qawa'ed al-Char ‘eya ou « Principes Canoniques », sur la façon d'extraire les lois de leurs principales sources islamiques. Parmi ces principes:
a) La priorité est donnée à la prévention des nuisances sur celle d'attirer des intérêts.
b) Le principe de choisir le moindre de deux maux.
c) Le principe de choisir le plus bénéfique des deux intérêts.
d) Le principe de la cessation de la cause: le cas où une loi s'applique devant une situation de fait, l'existence de la loi elle-même est tributaire de la continuation de l'existence de cette situation de fait.
e) Le principe de l'intérêt public: les lois doivent être en accord avec l'intérêt public. Si elles ne le sont pas, elles doivent être réexaminées et reformulées. En outre, si l'intérêt public change, les lois doivent changer en conséquence.
f) Le principe de l'acceptation de la possibilité de l'existence de plus d'une interprétation de certains textes parmi les sources de la jurisprudence islamique : car, dans Islam, seul le Prophète (PBL) est infaillible dans son jugement.
Note:
1- L'unanimité ou Ijma' de la Umma est aussi, en principe, selon l'Islam, infaillible dans son jugement, mais il est impossible de l'atteindre de nos jours.
2- Ainsi, aucun, qu'il s'agisse d'un individu ou d'un groupe, ne peut prétendre à une inspiration divine dans son jugement. Par conséquent, il n'y a pas de théocratie en Islam.
Les Objectifs (Maqassid) de la Chari'a:
– Les objectifs de la Chari'a selon la philosophie de la morale de l'islam sont d'acquérir et de protéger les éléments essentiels de la vie humaine, c'est-à-dire les besoins et les raffinements de la vie, de tout être humain, indépendamment de sa religion, genre, ethnicité ou race.
– Ces éléments essentiels qui devraient être protégés sont les suivants: 1- le droit à la vie, 2- la religion, 3- l'intellect, 4- l'honneur et la progéniture, 5- la propriété privée, 6- la liberté (y compris la liberté de la pensée, la liberté de croyance et la liberté d'expression), et 7- la justice.
– Ces sept besoins génériques sont définis de telle façon que, en leur absence, l'homme ne peut vivre une vie digne.
– Toute action qui ne protège pas ces éléments essentiels à la vie humaine est contraire à l'Islam et ne pourrait être accompli en son nom.
Le Mouvement Islamique Algérien:
– Le mouvement islamique algérien, dont nous nous identifions avec, est un mouvement social pluraliste composé de diverses institutions et associations d'Algériens – tels que des associations philanthropiques, culturelles, des services sociaux, ainsi que des partis politiques – qui ont pour but de restituer le droit du peuple dans sa majorité de vivre l'islam comme un mode de vie, et à accomplir, selon leurs vocations respectives, un ou plusieurs des sept Maqassid al-Chari'a.
Ce mouvement doit être distingué de tout groupe extrémiste ou terroriste.
– Ce mouvement algérien indigène, avec toutes ses manifestations authentiques, n'a pas l'intention de remplacer le présent par un passé mystique, mais de restructurer l'ordre social moderne, afin que celui-ci soit conforme aux principes et aux valeurs de l'islam, la religion adoptée depuis son aube par la grande majorité des Algériens, Amazigh et Arabes il y a quatorze siècles.
L'islam politique:
– L'Islam politique est la manifestation des efforts politiques visant à atteindre les objectifs de la Chari'a telle que définie ci-dessus.
– L'Islam politique en Algérie vise à rétablir l'islam comme un mode de vie à travers l'institutionnalisation d'un système stable de gouvernance représentative de la société algérienne dans sa pluralité : un système multipartite qui n'a aucune ressemblance avec le système théocratique connu pendant des siècles dans le monde occidental.
L'action politique:
– Nous avons adopté une approche politique qui vise à instaurer la stabilité et a éviter toutes les formes d'appréhension et de crainte. Cette approche vise, en même temps, la réalisation des ambitions de la société algérienne de tourner la page de la tragédie nationale et de prendre des mesures concrètes en faveur du progrès, de la civilité et du développement.
– Nous rejetons le totalitarisme et le monopole de la vérité politique, religieuse ou culturelle. Au contraire, nous croyons en l'importance du pluralisme et de la diversité qui enrichit les expériences humaines. Nous croyons à l'égalité devant la loi pour tous les citoyens, le respect des droits des minorités, des femmes, des enfants et de la famille. Nous adhérons également au principe de la tolérance, la réconciliation et le respect des droits de la citoyenneté, les droits de l'homme, et nous rejetons toutes les formes d'exclusion sociale, culturelle et religieuse.
– Tout en reconnaissant le droit des peuples à se défendre face aux régimes qui se maintiennent au pouvoir, par la violence, nous rejetons celle-ci comme instrument d'accession ou de maintient au pouvoir.
– Nous croyons en l'importance de la participation populaire et le respect de la volonté de la société et cela par le recours aux urnes et le renforcement de mécanismes de la transparence du processus démocratique.
Processus de démocratisation:
En plus de la conduite d'élections pluralistes équitables et transparentes, un véritable processus démocratique visant à établir un système démocratique de gouvernement devrait inclure les éléments suivants:
1- Promotion de la primauté de la Loi et de l'égalité des droits civiques.
2- Promotion de la tolérance et du pluralisme socio-politico et culturel.
3- Respect des droits de l'homme, droits des femmes, droits de la famille, et des minorités.
4- Promotion des institutions de la société civile – tel que la famille, l'école, le Masjid et autres lieus de culte, la presse, et les diverses associations et syndicats, et le respect de leurs indépendance.
5- Promotion du droit à l'association et à la formation de partis politiques.
6- Promotion de la séparation des pouvoirs législative, exécutive et judiciaire, l'indépendance de la presse, de la non-ingérence de l'institution militaro-sécuritaire et de l'Administration en politique et de leur obligations constitutionnelles envers le peuple et ses représentants élus.
7- Combattre la corruption.
Il convient de mentionner ici que, conformément à l'école d'al-Bina al-Hadari, ce processus de démocratisation n'est pas négociable. L'élite dirigeante en Algérie doit s'engager à respecter l'ensemble du processus de démocratisation en vue de parvenir à une paix durable, à la stabilité et à la prospérité du peuple algérien. L'islam politique algérien a été et est toujours attaché à ce processus.
En conclusion à cette première partie de l'article, il faut rappeler que c'est sur la base de ces références présentées ici que l'auteur de ce papier ainsi que plus des 2/3 des candidats FIS, ont été élus aux élections législatives de Décembre 1991. Ces idées, donc, ne sont pas étrangères au peuple algérien et n'appartiennent pas à une minorité « d'islamistes », mais plutôt à une majorité qui est toujours victime de diffamation par une certain presse à la solde des DRS.
La 2ieme partie de l'article présentera le concept des principes « démocratiques-musulmans » issu de notre l'école de al-Fikr al-Maqassidi – qui confirme la compatibilité de la forme de gouvernement démocratique avec la Chari'a et ses Objectives. Il traitera aussi de la théocratie et de la relation de la religion avec l'Etat dans l'islam, toujours selon la même école de « pensée objectiviste ».


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