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À l'aune de l'économie de la connaissance
Innovation, Disruption, Internet et l'Algérie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 12 - 2020


Par Pr Baddari Kamel(*)
L'économie de la connaissance, l'économie du savoir, knowledge economy, l'économie de l'immatériel, l'économie informationnelle, ou le post-fordisme comme les théoriciens du capitalisme cognitif aiment à l'appeler, tous ces termes traitent d'une même réalité pour désigner stricto sensu l'économie moderne, axée sur la production et la distribution de la connaissance. Ce terme a été utilisé pour la première fois par l'économiste austro-américain Fritz Machlup dont le magnum opus, intitulé Production et diffusion du savoir aux Etats-Unis, écrit en 1962, le considérant comme la première étude systématique de la connaissance envisagée dans une perspective économique. Si la paternité intellectuelle du terme économie de la connaissance est attribuée à Machlup, les fondations de cette économie ont été posées par les trois diplômés de l'Université de Vienne : Joseph Schumpeter, Friedrich Hayek et Fritz Machlup.
Le rôle-clé dans l'économie de la connaissance est joué par la connaissance, les actifs immatériels et en particulier le capital intellectuel, les travailleurs de la connaissance deviennent la principale force productive de la société. Exprimée ainsi, cette économie se manifeste lorsque la connaissance elle-même devient un produit de marché, un produit d'achat et de vente, mais avec un certain poids et une certaine importance sur le marché. Ce faisant, la connaissance est perçue comme : un extrant d'une activité, un produit final de consommation, un facteur de production et de multiplication du gain, un moyen de gestion, un moyen de stockage des informations intellectuelles, un moyen de distribution, de diffusion ou de transaction sur le marché... La Banque mondiale considère que l'économie de la connaissance doit être comprise comme une économie qui crée, diffuse et utilise les connaissances pour accélérer sa propre croissance et accroître sa compétitivité.
D'après l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE, 1996), l'ère de l'économie du savoir est celle où la performance économique des pays dépend de plus en plus du savoir, de l'éducation, de l'information et de la technologie.
La question de savoir si l'économie de la connaissance est une nouvelle ère de développement social, qui a remplacé les époques agraire et industrielle, reste discutable. D'une manière ou d'une autre, les définitions de l'économie de la connaissance ne semblent pas avoir la force d'une évidence qui remplacerait les classifications existantes des types de systèmes économiques : traditionnels, de marché, et planifiés, et plus encore les formations économiques, selon Karl Marx : esclavagiste, féodal et capitaliste.
Les débats théoriques portant sur l'économie de la connaissance tournent essentiellement autour de son rôle et de sa place dans la société moderne. En cela, un certain nombre d'experts estiment que l'économie de la connaissance diffère considérablement de l'économie d'une société industrielle, lorsque l'accumulation de richesses est associée à des actifs matériels. Selon eux, le bien-être de l'être humain repose sur les actifs immatériels, c'est-à-dire la connaissance, le savoir-faire et l'expérience. Cela dit, la valorisation du capital fait moins appel à un travail dans sa forme industrielle classique, mais à la connaissance comme facteur décisif de la création de la valeur marchande.
Connaissance, savoir, information : une clarification s'impose
Knowlegde se traduit en français par deux termes synonymes : connaissance et savoir. Mais, pour autant, nous avons un problème de définition : de quoi parle-t-on ? Du point de vue philosophique, on distingue deux types de connaissances : la connaissance codifiée, séparable d'une personne, qui est stockée et transmise à l'aide de certains supports (papier, électronique, etc.), c'est la connaissance scientifique fondée sur la raison et l'observation ; et la connaissance indissociable d'une personne, qui est transmise au cours du processus de communication (sensation, émotion...). Il s'agit de la première dans notre posture. Historiquement, les premières définitions de la connaissance ont été données par des philosophes des temps anciens. Dans les œuvres de Socrate, Platon, Aristote, F. Bacon, E. Kant, G. Hegel et d'autres, on a évoqué que la connaissance s'accumule et encode la force sociale d'une personne. De son côté, A. Smith a souligné l'importance des professions associées à la production des «connaissances économiquement utiles». A. Marshall considérait, à son tour, la connaissance comme un facteur nécessaire dans la mise en œuvre de l'activité entrepreneuriale. Plus tard, N. Kondratiev, ayant corroboré la théorie des grands cycles économiques, associe la transition vers un nouveau cycle à une vague d'inventions et d'innovations. Enfin, Machlup prolonge la vision pour dire que knowledge est un terme qui désigne aussi bien ce qui est connu, «that which is known», et ce que nous savons, «our state of knowing».
En cela, il met un parallèle entre la connaissance et le savoir : la connaissance est le résultat d'une production qui fait appel à l'intuition, à la découverte ; elle est difficilement exprimable, et elle ne peut se transmettre car elle est individuelle et personnelle. Le savoir se rapproche beaucoup plus de l'expérience, et de la pratique il peut s'acquérir et se transmettre. Avec un peu plus de hauteur de vue, on peut suggérer, ainsi, que le mode économique actuel porte plus sur la connaissance que sur le savoir. Kenneth Arrow, prix Nobel d'économie en 1972, est le premier à avoir assimilé la connaissance à l'information. Cependant, la distinction entre connaissance et information permet de préciser que l'information est un ensemble de données et de messages qui ont déjà été interprétés, et qui ont pu avoir donné un sens, alors que la connaissance est une capacité cognitive, et un produit de l'utilisation de l'information. La société de la connaissance est de facto une société de l'information : le développement des technologies de l'information et de la communication (TIC) forme un support principal (output) à une production et une distribution de la connaissance et du savoir. Les TIC sont, alors, des outils de conception, de simulation, de modélisation, de calcul, de visualisation et de traitement. In fine, la production, la distribution et l'utilisation des connaissances constituent la base de l'économie de la connaissance et le web devient son infrastructure.
La connaissance : création de richesses ?
En partant de l'idée de Robert Solow, le développement économique s'explique par trois paramètres : le capital (l'investissement), les heures de travail (la productivité) et le progrès technique. Ce dernier est associé à l'innovation, liée organiquement à l'éducation, la formation, et la recherche et le développement (R&D). Chez Joseph Schumpeter, auteur du livre Business Cycles en1939, et à partir des travaux de Kondratiev, chaque phase d'un cycle de croissance économique ou trend de croissance correspond au développement d'une innovation majeure. Ainsi, il a dégagé trois phases : la première (1792-1815) voyait le décollage de la sidérurgie et du textile, la deuxième (1847-1873) correspondait au développement du chemin de fer, la troisième (1896-1920) renvoyait au règne de l'électricité. On peut poursuivre ces étapes par la quatrième phase (1945-1975) du développement des secteurs de l'automobile et du pétrole, et la cinquième tendance a commencé à la fin des années 1990 avec le développement d'internet.
C'est la troisième révolution industrielle, comme l'appelle Jeremy Rifkin, fondée sur la convergence des technologies de la communication et les énergies renouvelables, ayant conduit à une nouvelle forme d'économie et à des disruptions profondes, c'est-à-dire à la création d'un nouveau marché et d'une nouvelle chaîne de valeurs, basées sur l'internet ouvrant à la créativité, à l'autonomie et à l'innovation ouverte et distribuée. Dans l'économie de la connaissance, c'est la démocratisation de l'innovation, c'est tout le monde qui a la capacité de produire, d'inventer, d'innover, c'est la notion du commun avec des valeurs de collaboration et de réciprocité, c'est à la marge d'une économie classique de production et des services qu'apparaissent de nouvelles manières de faire et donc de travailler, c'est l'Âge du Faire de Michel Lallement.
En conséquence de quoi, on peut dire qu'il y a corrélation entre croissance et progrès technique. Le décollage (ou take-off) provient d'une forte hausse de l'investissement dans l'innovation et de la mise en place d'institutions politiques et sociales favorables à l'économie de la connaissance.
En Algérie, la principale source de croissance économique est l'investissement dans les actifs fixes, et cette situation se poursuivra à très court terme, car le pays fait face à des tâches fondamentalement différentes de celles des pays développés : nous devons moderniser la production, augmenter considérablement les industries de haute technologie, construire des logements, créer une infrastructure de transport et de logistique moderne, développer les autoroutes, les voies ferrées à grande vitesse. Néanmoins, la croissance économique basée sur la connaissance suscite l'attention des pouvoirs publics et est devenue un sujet de préoccupation avec la mise en place d'un ministère délégué en charge de l'Economie de la connaissance et des Start-up.
Investissement dans l'économie de la connaissance : pourquoi et comment ?
L'économie de la connaissance n'est pas une simple variable alimentant un mode d'organisation d'un Etat, mais engage les institutions, le système politique, économique et social. Elle est pour cela un choix de société encadrée par des formes structurelles régissant la génération, l'accumulation et la valorisation du capital immatériel. La transition vers cette économie reposant sur les progrès des TIC et de la connaissance est fondée de prime abord sur l'investissement dans l'input du savoir. Les compétitions entre les économies se font actuellement autour des capacités de produire des connaissances et de pouvoir innover. Selon le spécialiste américain en management, Michael Porter, l'économie de la connaissance repose sur des milieux innovateurs comme la Silicon Valley en Californie.
L'effort d'investissement d'un pays dans ce domaine est mesuré par la somme des dépenses, notamment dans la R&D, les logiciels, la santé et les dépenses d'éducation et plus généralement tout ce qui concerne le capital humain. L'éducation comprend ici la formation initiale (scolaire et universitaire), et elle peut s'étendre à la formation continue et aux apprentissages informels. Les investissements dans le secteur de la connaissance sont généralement exprimés en pourcentage approximatif du Produit intérieur brut (PIB).
Pour les pays de l'OCDE, l'investissement représente environ 4.7% du PIB (à l'exception de l'enseignement supérieur, il dépasse 10% du PIB total). Cet indicateur est plus élevé aux Etats-Unis, en Suède, en Corée du Sud et en Finlande (5,2 à 6,5% du PIB), et plus bas — au Mexique, en Grèce et au Portugal (moins de 2% du PIB). L'économie de la connaissance domine la formation du PIB : elle détermine la croissance socio-économique de 60 à 70% dans les pays développés.
En Algérie, où une part principale du PIB est accumulée grâce aux recettes tirées des hydrocarbures, on note un faible niveau d'activité en R&D et innovation. Les dépenses sont principalement sur le fonds public à travers le Fonds national de la recherche (FNR) et avoisinaient les 118 milliard de DA, soit un milliard de dollars (sans le salaire du personnel), ou 0.006 – 0.087% en termes de PIB de 2000 à 2018, selon les données de la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DGRSDT, 2019).
Ce niveau de dépenses est significativement faible devant les standards internationaux pour le développement de l'innovation. Selon l'Indice mondial de l'innovation (IMI) 2019, l'Algérie, avec un score de 23,98 sur une échelle de 100, est classée à la 113e place parmi les 129 pays évalués par l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).
Les trois grands innovateurs mondiaux dans l'IMI 2019 sont la Suisse, la Suède et les Etats-Unis avec 67.24, 63.65 et 61.73 respectivement. Les performances de l'Algérie en matière des TIC montrent un retard par rapport aux pays développés.
À ce titre, l'IMI 2019 souligne qu'en Algérie, l'accès aux TIC, l'utilisation des TIC et les services en ligne du gouvernement sont à renforcer puisque les scores obtenus sont respectivement de l'ordre de 53.1, 46.3 et 21.5 points sur 100. De ce point de vue, le résultat de l'Algérie en matière d'innovation par niveau de revenu en 2019 est inférieur aux attentes au regard du niveau de développement. Il y a, donc, un certain nombre de défis à relever dans notre économie de la connaissance et qui sont associés premièrement aux intrants (investissement en éducation, R&D...), deuxièmement à l'effet de sortie qui en résulte (production et commercialisation des produits d'innovation), c'est-à-dire la valeur brute ajoutée aux contribuables de la part des industries et des services qui consomment les produits des nouvelles connaissances, troisièmement à la R&D en entreprise, le point faible de notre système de recherche, devra être lancée à l'avenir, quatrièmement au cadrage institutionnel pour la formation d'un Système national d'innovation (SNI), et cinquièmement au développement des TIC. En corrélant, dans le PIB, les coûts des intrants et les coûts des extrants, c'est-à-dire le niveau de soutien à la connaissance et son utilisation dans l'économie algérienne, on peut évaluer la tendance de développement de ce secteur de l'économie dans le pays et la comparer à celle des autres pays développés.
Il convient de noter que l'investissement dans le capital humain œuvre en faveur de l'économie de la connaissance en raison de l'intérêt accru pour une personne porteuse de certaines connaissances, compétences et expériences acquises, spécifiques et accumulées, d'une part, et la nécessité de créer les conditions d'accumulation et de mise en œuvre de ces capacités dans la pratique, ce qui permettrait en effet des gains de productivité favorables à la croissance, à l'emploi, et à l'amélioration de la vie des populations, d'autre part.
Le concept de capital humain est né il y a longtemps, et mis en relief par des économistes célèbres tels que W. Petty, A. Smith, K. Marx, I. Fisher, et autres... La théorie moderne du capital humain a en effet été développée par T. Schultz, G. Becker, J. Mincer, et L. Hansen. Schultz a défini le concept de capital humain comme un ensemble de ressources immatérielles de travail qui permettent une amélioration continue de la production. Considérant l'approche de l'OCDE, le capital humain recouvre l'ensemble des connaissances, qualifications, compétences et caractéristiques individuelles qui facilitent la création du bien-être personnel, social et économique. On trouve dans ces deux citations les principaux éléments qui constituent le socle du capital humain. Pour Peter Drucker, le fondateur du management par objectifs, le knowledge worker ou le travailleur du savoir est au cœur de l'économie de la connaissance. Par ailleurs, le concept de capital humain est inclus dans le concept de «potentiel humain», car dans les deux cas, il s'agit d'une personne ayant une certaine formation, santé, éducation, préférences et autres capacités-clés. De prime abord, le concept de capital humain est plus lié à l'activité économique, tandis que le potentiel humain est un concept socio-psychologique beaucoup plus large. Deuxièmement, cette distinction peut être simplifiée en définissant le capital comme étant un potentiel réalisé. Le niveau de sa réalisation dépend, bien entendu, de nombreux facteurs, tels que la gouvernance.
Concernant l'Algérie, le capital humain est l'un des facteurs compétitifs les plus importants dont dispose le pays en termes de développement innovant. À cet égard, il est nécessaire de caractériser l'état des lieux du capital humain national et d'analyser les conditions et les prérequis de sa formation afin de déterminer les principaux segments de la feuille de route du développement innovant en Algérie. Créé par le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), l'Indice de développement humain (IDH) a classé l'Algérie au 82e rang sur 189 pays dans son édition annuelle de 2019. Au niveau 0,759, l'IDH classe l'Algérie dans le peloton «élevé». À cet égard, il semble nécessaire de dégager les principales actions dont les attendus contribueront à attirer les investissements pour la formation d'un nouveau capital humain répondant aux exigences modernes de l'économie de la connaissance. Il s'agit de :
1) Développer le potentiel humain dans les domaines de l'éducation, de la technologie et de l'innovation. Réformer le paysage éducatif par des mesures en faveur de la réussite scolaire, de l'efficacité, d'évaluation conforme aux standards de performance et d'incarnation de la culture d'innovation à tous les niveaux.
2) Stimuler l'innovation dans les entreprises. L'entreprise ne doit pas percevoir l'innovation comme une activité accessoire, ou encore plus comme un devoir envers l'Etat, mais comme un modèle de comportement (indicateur commercial) vital pour les perspectives de son développement, pour accroître l'efficacité et prendre des positions de leader sur les marchés. Les grandes entreprises algériennes devraient être des acteurs-clés de l'économie de la connaissance. Les entreprises devraient créer de petites entreprises de R&D, notamment par le biais de financements en capital-risque. Aux Etats-Unis, 65% du capital-risque est concentré dans trois Etats : la Californie, New York et le Massachusetts.
3) Mettre en place un système national d'innovation qui adopte peu à peu les grands principes de fonctionnement des pays industriels innovants et accroître son ouverture à l'international.
4) Accroître les investissements dans les TIC, devenues un facteur d'accélération du rythme de l'innovation, un support à une production partagée et interactive des connaissances, un outil efficace de croissance des extrants de la connaissance, et un outil de développement de la créativité et de démocratisation de l'innovation.
5) Renforcer la participation des talents algériens à l'étranger dans les affaires du pays et développer les échanges avec leurs pays d'accueil.
Conclusion
La construction d'une économie de la connaissance est associée au développement du capital humain, des TIC, des secteurs des hautes technologies, de la territorialisation, des ressources d'investissement, des services, de la disruption, de la concurrence, et d'une politique économique efficace et attractive.
L'effet de l'économie de la connaissance augmentera au fur et à mesure de son développement. Ainsi, et en raison de son important effet multiplicateur, l'économie de la connaissance stimule le développement d'autres industries et services de haute qualité et permet ainsi la croissance de nouveaux marchés. Amener l'économie algérienne sur la trajectoire de l'économie de la connaissance passe par trois vecteurs : augmentation des investissements, d'une part, dans le capital cognitif (enseignement, formation et innovation), d'autre part, dans l'industrie nationale des TIC et enfin dans les industries de la connaissance qui emploient fortement la technologie et le capital humain (industries manufacturières de haute et de moyenne à haute technologies, très petites entreprises innovantes, start-up et les services).
B. K.
(*) Professeur des universités. Expert en stratégie de l'ESRS et conduite de changement


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