Une femme qui lit un livre dans une rame de métro d'Alger ! C'était une jeune fille qui lisait un roman de l'écrivaine française Angélique Villeneuve. On dit qu'un homme qui lit en vaut deux. Mais à Alger, ça fait des années (et des années) qu'on ne voit plus de gens qui lisent un livre. Plus grave : celui (ou celle) qui lit un livre est devenu «louche» ou «anormal» ! Pour revenir à La demoiselle du métro (clin d'œil à Meriem Guemache), elle est indifférente aux «regards obliques» (Georges Brassens) des idiots ricanant et tout aussi indifférente aux «bouffeurs d'espoir» qui la «montrent du nez» (Jacques Brel). Kateb Yacine a écrit dans sa préface du roman La grotte éclatée de Yamina Mechakra : «Dans notre pays, une femme qui écrit vaut son pesant de poudre.» Une femme qui lit aussi ! K. B. [email protected]