Décès du moudjahid Nemmar Mohamed dit "Mohamed Seghir" à l'âge de 88 ans    Zitouni examine avec son homologue libanais la consolidation de la coopération économique    Cyclisme/Tour d'Algérie 2024: l'Algérien Hamza Yacine remporte la première étape    Conférence pour le suivi de la mise en œuvre des opérations relatives aux examens scolaires    Constantine: l'état des lieux du secteur des Transports, thème d'une journée d'étude régionale    Oran: le cancer de la prostate au centre des journées de l'Association Errazi des chirurgiens urologues les 16 et 17 mai    Vers la réalisation d'usines de fabrication d'ascenseurs en partenariat avec des entreprises italiennes et chinoises en Algérie    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'élève à 35.034 martyrs    Décès du moudjahid et ancien commandant Mohamed Mahfoud Bousmaha, dit "Mohamed el Berrouaghia" à l'âge de 85 ans    Ghaza : Martyrs et blessés dans des bombardements samedi soir de l'armée sioniste à Jabalia    Le chef de l'ONU appelle à un "cessez-le-feu immédiat" à Ghaza    Algérie nouvelle: grands pas dans la préservation de la dignité du citoyen et le développement des compétences    Coupe d'Afrique de développement régional de triathlon: Berrouane et Terki sacrés    Ligue 1 Mobilis : le leader tient bon à Khenchela, le CRB nouveau dauphin    Festival Imedghassen : un public nombreux à l'ouverture de la 4ème édition    Ouverture des travaux du 13e congrès de l'UNEA    Découverte d'un document historique authentique rare appartenant à un déporté algérien en Nouvelle-Calédonie    L'Assemblée générale de l'ONU soutient la demande d'adhésion de la Palestine    Clôture du méga-concert Rai : des figures légendaires du genre enchantent le public algérois    Quels impacts de la proposition d'achat de la société espagnole Naturgy par le groupe Emirati TAQA où Sonatrach est un acteur majeur de l'approvisionnement en gaz naturel du marché espagnol ?    25 mis en cause placés en détention provisoire pour actes de vandalisme    Le leader en appel à Khenchela, duel à distance pour le maintien    Ligue 2 amateur : Le NA Hussein-Dey écope de deux matchs à huis clos    La société Evol Sport réclame 200.000 euros à la FAF    Une formation au profit des médias sur la couverture de l'élection présidentielle    Préservation de la souveraineté nationale    Faid insiste sur l'amélioration de la qualité des données    Les laboratoires Salem lancent deux nouveaux dispositifs médicaux    Les représentants de la communauté nationale à l'étranger saluent la décision du chef de l'Etat    Alimentation en gaz à Mostaganem 460 foyers raccordés à Safsaf    L'AGNU votera une résolution soutenant la reconnaissance de la Palestine en tant qu'Etat membre à part entière    80 000 personnes quittent Rafah après l'intensification des attaques de l'entité sioniste    Le ministère des Finances à la recherche des administrateurs indépendants    La mémoire et l'histoire, source de fierté et facteur de mobilisation autour des projets nationaux    «Cheikh Larbi Tebessi, un chahid sans sépulture» projeté à l'APN    Le projet d'un recueil des données linguistiques en voie de finalisation    Le droit de massacrer, de Sétif à Gaza    La protesta estudiantine occidentale face aux lobbies sionistes.    ALORS, MESSIEURS LES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX : NE POUVEZ-VOUS TOUJOURS PAS VOIR LES SIGNES ANNONCIATEURS DUN GENOCIDE A GAZA ?    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Aucune force ne nous mettra à genoux !»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 27 - 01 - 2022

À la moindre remise en cause de leurs certitudes adossées à la fausse image d'un capitalisme triomphant, ils nous sortent : «Il n'y a plus d'idéologie !», comme pour refuser les changements devant apporter plus de justice, d'humanité, de partage et de responsabilité sur les questions écologiques dans un système finissant, cassé par sa propre boulimie. Non, l'idéologie n'a pas disparu : c'est elle qui dirige leur politique de droite et d'extrême droite, c'est elle qui donne beaucoup à une minorité et presque rien à la majorité.
C'est l'idéologie qui dirige leurs guerres et ils sont les seuls détenteurs du droit de tuer à distance, d'envahir les pays, de classer les dirigeants du monde en bons et méchants. La guerre est l'ultime recours d'un capitalisme défiguré par les hégémonies financières et les prétentions de quelques familles possédantes visant à dominer le monde.
Jusqu'aux années 1980, le cours de l'Histoire obéissait à une certaine logique, s'inscrivant toujours dans la même dynamique de progrès qui avait permis tant de conquêtes éclatantes pour l'humanité. Avant ce virage désastreux, l'heure était à l'optimisme. La grande révolution culturelle de mai 1968, née de la révolte des jeunes contre le système, donnait un sérieux coup de pied à l'ordre bourgeois.
Toute la planète s'était mise à rêver à un monde meilleur, plus humain ; un monde sans exploitation, sans racisme, sans injustice, sans guerre, sans famine. La jeunesse mondiale avait trouvé son héros : Che Guevara et les rêves les plus fous peuplaient nos têtes bouillonnantes de projets. C'était l'ère des grandes espérances... Cette période notable du siècle sonnait la chute de l'impérialisme américain sur les terres du Sud-Est asiatique. L'Occident, ahuri, grimpait sur les vélos pour aller au travail car il n'y avait plus d'essence dans les pompes. Les pays producteurs de pétrole, réunis sous la bannière de la lutte anti-impérialiste, prenaient leur revanche.
Boumediène s'en allait prêcher la bonne parole pour revendiquer un ordre économique plus juste à New York, devant le sommet extraordinaire, mais aussi à Lahore où son discours restera un moment fort de la lutte des plus faibles et contre le fatalisme à connotation religieuse. Cette étape était marquée également par les profondes désillusions du monde occidental empêtré dans de grands problèmes économiques et une dérive morale dont Nixon, le chef tout-puissant des Etats-Unis, fera les frais. Le bloc socialiste ne se portait pas mieux mais le discours officiel était toujours à l'enthousiasme révolutionnaire... Personne ne verra venir la lame de fond qui va agir comme une vague déferlante pour emporter toutes les certitudes vers les rivages incertains d'un futur brumeux qui s'est construit sous nos yeux ahuris avant de se déconstruire dans le grand fracas du 11 septembre 2001.
La tombée du mur de Berlin allait changer radicalement le cours de l'Histoire. Ce jour-là, personne ne se doutait que le monde était en train de se métamorphoser ! Un à un, les pays satellites de l'Union soviétique allaient s'effondrer. L'URSS, qui pensait à ce moment-là que sa «Perestroïka», entamée plus tôt, allait lui éviter le pire, rejoindra le peloton et cessera d'être le porte-drapeau du camp socialiste... L'implosion de l'URSS changera les données géostratégiques, car le rapport de force qui reposait depuis plus de quarante ans sur l'équilibre entre les deux superpuissances était rompu, ne laissant plus qu'un seul cavalier sur le champ de courses.
En 1991, première guerre du néo-impérialisme sous l'étendard d'une coalition menée par les Etats-Unis. Durant la période qui suit, les multinationales renforcent leur pouvoir et imposent leur diktat aux Etats et aux peuples, créant une gigantesque toile d'intérêts capitalistes.
Le monde qui en naît est celui de la suprématie du capital sur les valeurs d'humanisme et de progrès social qui ont longtemps fait rêver les générations. Ce monde n'est pas beau : il a la couleur de la guerre menée par Bush contre le peuple irakien. Il a les contours de l'agression de l'Irak et des guerres injustes menées contre les peuples libyen, syrien, yéménite. Il a les senteurs nauséabondes du sale printemps arabe concocté dans les marmites imperialo-sionistes avec l'aide des traîtres de toujours. Il a la laideur de la rapacité et la suite ne portera plus les mêmes espérances qui avaient salué la naissance du siècle précédent, lorsque les progrès technique et scientifique faisaient miroiter des rêves de bonheur et de prospérité pour la majorité. Malgré toutes les promesses qu'il offre sur le plan technologique et scientifique, le siècle nouveau ne porte pas les germes d'un monde meilleur pour les enfants de Soweto, de Ghaza et des favelas de Rio.
C'est tout simplement le nouveau Moyen-Age qui s'installe. Comme dans l'ancien, le fossé entre les riches et les pauvres est en train de s'agrandir d'une manière effrayante. La vie humaine n'a plus d'importance. Le retour à l'esclavage marque les systèmes économiques de plusieurs pays émergents où les multinationales s'installent pour profiter d'une masse d'ouvriers corvéables et malléables à merci contre des salaires misérables. Partout, c'est la loi du plus fort, comme durant le Moyen-Age. Ainsi, nous assistons au retour des empires totalitaires, alors que l'obscurantisme et l'arriération font régresser des peuples entiers, déjà confrontés à la famine, l'illettrisme, les maladies, etc. La pandémie sans fin qui déstabilise le monde est une réplique des grandes calamités sanitaires du Moyen-Age. Nous pouvons également citer les nouvelles guerres de religion, l'insécurité grandissante dans les campagnes et les villes, le retour des bandits de grands chemins et des pirates. Que dire du tribalisme, du maraboutisme et du succès des sectes ? Que dire du penchant pour la sorcellerie ?
Mais, attention, par-delà les frontières, les races et les croyances, une nouvelle vague de protestation est en train de s'organiser. Elle ne repose pas sur une idéologie claire et ne paraît pas encore assez puissante pour inquiéter l'ordre établi. Prenant de court les analystes et les penseurs, cette vague populaire transnationale est le début de quelque chose de plus puissant, de plus précis qui va s'organiser dans les années à venir pour créer un front mondial des peuples opposés non plus aux Etats, mais aux nouveaux patrons de notre planète : les maîtres du monde, ce groupe de chefs de multinationales, de grands financiers, de patrons d'industries de guerre, dont l'appétit n'a plus de limites et qui veulent supprimer les frontières et les protections érigées par les petites économies nationales... La classe ouvrière des pays occidentaux, longtemps opposée au patronat local, vient de s'apercevoir que ce dernier n'est que le maillon d'une chaîne dont il faut chercher le bout au sommet des gratte-ciel américains.
Le chemin est long, mais il faut garder espoir car ce système porte les germes de sa propre destruction. La nouvelle révolution reprendra après la pandémie. Ses contours sont encore flous, mais elle est inéluctable et s'annonce déjà comme une aube pure dans le ciel crasseux de ce nouveau moyen-âge. L'avenir appartient aux peuples. Je crois entendre la voix de Castro marteler : «Aucune force ne nous mettra à genoux !»
M. F.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.