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IL Y A 15 ANS, UN ATTENTAT TERRORISTE VISAIT LE SOIR D�ALG�RIE
Pour que nul n�oublie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 02 - 2011

Quinze ans apr�s l�explosion de la bombe qui a cibl� la maison de la presse Tahar-Djaout, le 11 f�vrier 1996, le souvenir demeure encore vivace dans la m�moire des journalistes du Soir d�Alg�rie qui ont vu trois de leurs coll�gues, Alaoua A�t- Mebarek, Dorbhan et Deraza, p�rir sous les d�combres.
Na�ma Yachir - Alger (Le Soir) - Safia, notre coll�gue, qui en garde encore des cicatrices, l�une � la joue la seconde � l�aisselle en parle les larmes aux yeux : �A chaque fois qu�il m�arrive d��voquer cette journ�e noire de Ramadan, j��prouve la m�me sensation de terreur qu�on a v�cue, une profonde tristesse pour les coll�gues qu�on a perdus et j�ai toujours l�impression de vivre ce fatidique jour. Tout de suite le film est rebobin� dans ma t�te.� Comment peut-on oublier cette triste journ�e o� le temps �tait � la grisaille, o� dans la r�daction du Soir d�Alg�rie, les journalistes dans une ambiance d�effervescence, achevaient leurs articles avant le bouclage ? C��tait un jour de je�ne, il fallait faire vite. Telles des fourmis, chacun peaufinait son papier, certains, comme Dorbhan, qui avait termin� sa chronique ramadanesque, �tait sorti faire de petites emplettes avant le d�part. �Je dois acheter un bon pain brioch� et une paire de chaussures pour ma fille.� L�A�d est dans une trentaine de jours. Alaoua, directeur de la r�daction, faisait la navette entre la salle de r�daction, o� il suivait les informations sur le fil des agences de presse, et la PAO, veillant � ce que toutes les pages soient pr�tes pour l��dition du 12 f�vrier, une �dition qui ne verra pas le jour. Sans vouloir para�tre tatillon, il avait toujours la mani�re et le sourire pour insister sur un d�tail qui, somme toute, avait son importance. Le stylo ne quittait jamais sa main, non seulement pour apporter une derni�re touche aux papiers remis, mais aussi pour gribouiller sur les mains de ses coll�gues. Une marque amicale sign�e Alaoua, et tout le monde s�en accommodait. Au service publicit�, les filles ayant boucl� les annonces palabraient � propos des recettes des g�teaux de l�A�d. Deraza, qui animait les pages d�tente, et que l�on voyait rarement puisqu�il venait au journal les matin�es, avait tard� ce jour-l�, puisqu�il devait pr�senter � la r�daction en chef sa nouvelle maquette. Passionn� pour ses pages, il �tait fier du nouveau look qu�il leur avait donn�. Il �tait tout aussi fier de sa fille, dont il exhibait la photo. En fait, Deraza nous l�avons d�couvert ce jour-l�. Il avait du plaisir � discuter avec ses coll�gues qu�il ne voyait pas beaucoup, puisque le journal, c��tait plut�t une passion. Deraza exer�ait � l�h�pital de Kol�a. C��tait un homme discret, un peu timide, modeste, sympathique et tr�s sociable. Ayant tard� � la r�daction, craignant de ne pas pouvoir arriver � l�heure de la rupture du je�ne chez lui � Kol�a, n��tant pas motoris�, il empruntait les transports en commun. Nous lui avons propos� d�attendre 16 h, pour prendre le transport du personnel du Soir d�Alg�rie assurant l�itin�raire Sidi-Fredj et Z�ralda. Confus et ne voulant surtout pas d�ranger, il finit par accepter vu notre insistance. Rassur�, d�tendu, il continue de discuter avec les journalistes. Il n�arrivera malheureusement jamais chez lui. Il �tait 15h15, soit un quart d�heure avant l�explosion, les journalistes de la nationale, Nacer Bouzaza, Hamid Boudoumi, Ahmed Toumiat �taient en d�bat houleux, � propos de la situation s�curitaire de l��poque, dans le bureau du r�dacteur en chef. Dorbhan revenu � la r�daction �tait soulag� : �J�ai enfin boucl� les achats des v�tements de l�A�d pour mes enfants. J�ai trouv� des chaussures pour ma toute derni�re et bien s�r, du pain brioch�.� Un sujet qui r�veilla l�app�tit des je�neurs. Certains ne r�sistant pas � la tentation, n�ont pas h�sit� � humer le bon pain. Un pain que Dorbhan n�a jamais mang�. Alaoua presse le pas, dans le couloir, il jette un coup d��il � sa montre. Il se dirige vers la r�daction, tout droit vers le fil. J��tais dans mon bureau, Alaoua me tend un article, en insistant pour que je le revois, car l�ayant programm� pour l��dition du lendemain. Je me suis ex�cut�e, sauf qu�� la derni�re minute, j�ai accouru vers la PAO pour v�rifier les pages soci�t� dont j�avais la charge. �O� te sauvestu ?�, m�a-t-il demand�. �Ne t�inqui�te pas, je vais � la PAO, j�en ai pour quelques minutes�. �Je t�attends, tu as encore une demi-heure avant le d�part.� Arriv�e au service, je consulte les pages et demande � Hamdane, l�agent de saisie, de corriger juste une petite faute. Ce jour-l�, je ne voulais pas bouger de l� avant que l�erreur ne soit rattrap�e. Soudain, une forte explosion s�est fait entendre (il �tait 15h30), puis le noir, l�affolement, des hurlements, des cris fusaient de partout. Dans la panique, nous n�arrivions pas � trouver la sortie. Personne ne se doutait que la bombe a �t� d�pos�e devant le si�ge du Soir d�Alg�rie, pr�s du mur ext�rieur de la r�daction. La cour de la Maison de la presse s�est transform�e en un champ de bataille. Vitres de locaux et de voitures bris�es, des gens qui, au visage bl�me, couraient dans tous les sens, t�tanis�s, le visage et les cheveux noircis par la fum�e d�gag�e par l�explosion, nous demandant ce qui s�est pass�. Un cordon de s�curit� a �t� vite plac� � l�entr�e de la Maison de la presse. Les dizaines de policiers avaient du mal � contenir les personnes qui tentaient de s�introduire dans l�enceinte de la Maison de la presse pour s�enqu�rir des leurs. L�, on a compris ce qui s�est r�ellement pass�. On retourne dans les locaux du Soir. C�est l�horreur. Dorbhan �tait allong� � l�entr�e, le visage recouvert d�un journal, Deraza dans un brancard. Alaoua, gisant encore sous les d�combres. Les gars de la nationale �taient coinc�s dans leur bureau et demandaient de l�aide. De loin, nous reconnaissions la voix de Soraya qui en sanglotant, hurlait en expliquant aux policiers : �Je suis journaliste, je veux voir mes coll�gues, ils sont tous morts.� Elle se pr�cipite. Soraya, Nacera, Safia et beaucoup d�autres coll�gues ont �t� coinc�s dans le service de la publicit�, dont la porte donnait sur le 100, rue Hassiba. Apr�s �tre secourus, ils ont r�ussi � sortir et rejoindre l�entr�e principale de la Maison de la presse. Nacera boitait, sa jambe a �t� �cras�e par un bureau. Elle a �t� �vacu�e vers l�h�pital. Nabil, notre documentaliste, le visage ensanglant�, a re�u des �clats de verre qui lui ont taillad� la joue. Il ne s��tait m�me pas rendu compte de sa blessure, cherchant � venir en aide aux autres. Les morts jonchaient la rue Hassiba-Ben- Bouali. Comment oublier l�apocalypse. Une �poque o� les terroristes voulaient mettre � feu et � sang le pays. Une �poque o� les terroristes voulaient museler la presse en tuant ses journalistes. 15 ans apr�s, m�me si sur le plan s�curitaire les choses ont chang�, m�me si l�on ne liquide pas physiquement les journalistes, on continue toujours � les opprimer. Quant aux plans social et �conomique, les choses ont beaucoup chang�. Aujourd�hui, la rue s�exprime.

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