Jamais le march� de Bouira, situ� au niveau de la gare routi�re, n'a donn� une image aussi vile, aussi hideuse de la ville du chef-lieu de wilaya qu'en ce mois de Ramadhan. En effet, ce march� quotidien qui fait aussi office de march� de gros en l�gumes et fruits est devenu un v�ritable d�potoir � ciel ouvert, surtout en ce mois de Ramadhan, avec des monticules de d�chets de toutes natures d�gageant des odeurs insupportables. Elles sont tellement fortes que l'on se demande si vraiment il subsiste encore chez les gens, chez nos concitoyens, un brin de civisme et chez les autorit�s un brin de responsabilit�. Car, � voir les monticules de d�chets qui se sont amoncel�es au fil des jours pendant ce mois, � voir ces montagnes de plumes de volailles purulentes avec des vers et tas de bestioles sur le sol, � voir les os de cr�nes de veaux et autres cornes jet�s � m�me le sol, � voir les eaux de pluie se m�langer avec le sang des diff�rentes b�tes �gorg�es sur place, des volailles comme les poulets industriels et ceux des bassescours, des oies, des canards et des dindes, puis des li�vres et des lapins et m�me des perdreaux — ne dit-on pas que tout se vend durant le mois de Ramadhan —, � voir tout cela d'un c�t�, et, de l'autre, des montagnes de fruits et l�gumes avari�s jet�s juste derri�re les �talages par des marchands qui n'en ont cure de l'hygi�ne ni de l'image qu'ils offrent � leurs clients, il y a de quoi se demander si vraiment il y a un Etat dans ce pays. Soulignons que ces images "in�dites" s'offrent � tout visiteur du march� de Bouira, et il n'y a qu'� faire un tour du c�t� de la gare routi�re pour �tre �difi�. Les tonnes de d�chets seront toujours l� � servir de t�moins d'une �poque peu glorieuse du chef-lieu de wilaya, abandonn� par ceux qui sont cens�s le prot�ger et d�fendre son image, le wali, en tant que premier responsable de la wilaya, ensuite le P/APC en tant que premier responsable de la commune. Mais, gageons que le premier ne s'est jamais aventur� du c�t� de ce march�, pour des consid�rations li�es � son poste, alors que le second, en bon �lu qu'il est, �vitera toujours d'heurter la sensibilit� de ses sujets gr�ce auxquels il est � ce poste. Quant au petit peuple, disons que la lassitude a fini par avoir raison de lui et de tous ses efforts de changement.