De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Nelson Mandela a beaucoup aimé l'Algérie et l'a, à maintes fois, dit, déclamé... La relation - forte - qui unit Madiba à notre pays vient de loin et s'explique par des considérations historiques, politiques et aussi psychologiques, d'ordre émotionnel. Le jeune Mandela a, dans les années 60, côtoyé beaucoup de leaders de la Révolution algérienne tant civils que militaires. Essentiellement, dans les camps de l'ALN à l'ouest du pays et dans le territoire marocain. Il a connu et apprécié le colonel Lotfi, Mohamed Lamari, Boussouf, Houari Boumediène, Noureddine Djoudi, Chérif Belkacem et tant d'autres. Dès l'indépendance de l'Algérie, la collaboration militaire devient intense entre notre pays et les combattants de l'ANC sous la direction de Mandela. Les premières unités combattantes contre l'apartheid en Afrique du Sud sortent d'Algérie. Des camps de l'ALN puis de Cherchell. Mandela ne l'a jamais oublié, lui qui disait : «C'est l'Algérie qui a fait de moi un homme.» En 1974, c'est sous la présidence algérienne de l'Assemblée générale de l'ONU que l'Afrique du Sud, celle de l'apartheid, est exclue de l'organisation onusienne. Dès sa libération en 1990, Madiba a tenu à effectuer son premier voyage en Algérie alors qu'il était sollicité de partout. Je me souviens qu'à Bruxelles, où il était invité par une ONG pour parler de l'Afrique du Sud d'après-Apartheid, il a tenu à saluer particulièrement et de façon ostentatoire les journalistes algériens présents. Par ce geste, Madiba voulait rendre hommage à la profession qui était la cible des terroristes des GIA, du FIS, du FIDA et des autres. Le geste de Mandela ne passa pas inaperçu alors que de larges milieux «démocratiques européens» en étaient au «qui-tue-qui ?»... Mandela avait trois nationalités, l'humanité, l'Afrique du Sud et l'Algérie. On est fier de faire partie du trio de cœur de Mandela.