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Tendances
JE FÊTERAI YENNAYER
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 01 - 2014


Youcef Merahi
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Pour certains, la nouvelle année, celle-là, nous y sommes déjà, le temps ne transige pas avec l'heure, les a accueillis les bras ouverts, le sourire prometteur et les hanches en mouvement. De ce fait, ceux-ci ont dédoublé la table pour ripailler à la santé des mois à venir. Pour d'autres, 2014 leur fait déjà la grise mine, la poitrine creuse, le sourire édenté et les reins en compote. C'est dire que ceux qui tentent d'achever les années se font achever en cinq secs. Alors, autant s'abstenir d'anticiper le bon vouloir des jours et des journées à venir. On ne vend pas la peau de l'ours, comme on ne profite pas d'une année avant de l'avoir vécue. Puis, basta de cette philosophie à deux douros ! Pour moi, une année en vaut une autre, avec ses hauts et ses bas. Celle-ci ne me dit rien qui vaille, notamment au niveau de l'agora algérienne.
Ainsi, le fameux Khalifa, il s'agit bien de lui, l'ex-patron de la Khalifa Bank, de Khalifa Airways, et tout le toutim, vous connaissez tout cela, est at home. Il est de retour. En prison ? A Blida, me souffle un ami. Blida ou ailleurs, une prison est une prison, elle est privative de tout. Il va être jugé, insiste mon ami. Jugé ou rejugé, lui dis-je. C'est du kif au pareil, martèle-t-il, en me jetant un paquet de postillons. Il va rendre des comptes, c'est tout. Et, c'est bien que la justice passe ! Des comptes, il y en a. Un sacré carnet. Je ne veux même pas me rappeler du montant cauchemardesque des pertes infligées au pays. Mon ami ne cesse pas de suivre ces lignes, il suspecte une once de compassion de ma part. Je le rassure, tout en affirmant que Khalifa Moumène n'est pas le seul responsable de cette saignée bancaire. Il y a tout un système. Un système ? Une hydre à mille têtes ! Non, non et non, jure mon ami, remonté comme une horloge de salon, il faut qu'il casque, qu'il croupisse en prison, perpète, perpète et puis perpète. Ya sahbi, comment ce Moumène a-t-il pu gruger tout un système ? Il n'a pas commis un casse que je sache. Une attaque à main armée. Le train Londres Glasgow. J'essaie d'expliquer à cet ami qu'il lui fallait des ramifications, à tous les niveaux, à gauche, à droite, ici et là, pour faucher tout ce blé. Mon ami n'en a cure, il soutient mordicus qu'il est le seul coupable. La prison de Blida est un moindre mal, me dit-il. Ajoutant à mon attention ce dicton bien de chez nous : «li darha bi yeddou, ifoukha besnanou.» Il jubile en disant cela, à croire qu'il a inventé le fil à couper le beurre. Mais les amis sont ainsi faits, ils profitent de l'amitié, justement pour faire passer leur pilule. Je le laisse dire. Je n'arrive pas à placer un mot. Il gesticule, vocifère, fulmine et invective tous ceux qui ont bradé l'Algérie, à commencer par ce fuyard londonien. Le système, cher ami, le système. La responsabilité partagée. Le système, les métastases. Le Khalifa a commencé à payer, dès lors que son empire s'est effondré ; et les autres ? La justice le dira-t-elle, un jour ? Va savoir !
Le vrai-faux départ de Halilhodzic me rappelle, à peu près, les élections à venir. Les présidentielles, bien sûr. Les observateurs de la scène politique rappelaient, avec des arguments en forme de massue, que les jeux étaient faits d'avance, puisque Bouteflika briguerait le quatrième mandat. Tous les autres prétendants n'étaient que des lièvres. Il y en a même qui ont tiré à bout portant sur Yasmina Khadra, lui exigeant de n'être qu'un écrivain à succès et qu'il serait un médiocre président, voire pas du tout. Halilhodzic a qualifié l'Algérie au Brésil, sans manière, mais il a réussi le pari d'aller avec son équipe en terre de football. Il a été porté aux nues, déifié voire. Les événements se décantent toujours, et d'eux-mêmes. Bouteflika ne serait plus candidat ; d'aucuns l'ont diagnostiqué à travers le tube cathodique de l'Entv et de son trucage (dixit les autres). Voilà que l'on commence à s'intéresser aux autres candidats, lièvres pas plus tard qu'avant-hier. Des pages entières leur sont consacrées dans différents journaux. Tiens, tiens, tiens. Le vent aura-t-il tourné ? Ceux qui lisent dans le marc de café ont des certitudes inébranlables, comme cet ami qui veut à tout prix condamner Moumène Khalifa, sans toucher au système. De l'autre côté, des entraîneurs de foot se mettent de la partie, à l'unisson, demandent à Halilhodzic de se déterminer, maintenant, tout de suite, ou d'abandonner le navire, eux qui gambadent d'une équipe à une autre, comme les abeilles butinent les fleurs. Il y a comme un ratage dans cette histoire. Un blanc. Une affirmation de trop. Une analyse qui n'a pas lieu d'être. Il y a deux énigmes qui viennent chambouler le champ de la réflexion nationale : Bouteflika et Halilhodzic. Que feront-ils, donc ? Dans un cas comme dans l'autre, les présidentielles seront un enjeu de gouvernance ouvert entre les candidats et les Verts passeront au second tour de la Coupe du monde. Que faut-il faire ? Plébiscitons Halilhodzic pour qu'il drive l'équipe nationale et plébiscitons le vœu de voir Bouteflika renoncer au quatrième mandat. L'Algérie sortira-t-elle pour autant de sa parésie ? L'équation Bouteflika/Halilhodzic semble être l'enjeu de 2014. Au secours !
En voilà une nouvelle qui est bonne ! Sellal a déjà fait le tour de trente-huit wilayas en dix-huit mois. Quel périple ! Il ne restera que dix à survoler. Je n'ai pas la liste. Autrement, je vous aurais assommé avec leur indicatif. Achévera-t-il ce cycle d'ici avril 2014 ? Peut-être. Il en est capable. L'Algérie n'a jamais eu un Premier ministre marathonien comme lui. Il est solide. Puis, il a toujours eu le mot approprié. La presse en fait écho, régulièrement. Dommage qu'il lit maintenant ses discours, je raffolais de ses bons mots, à l'algérienne. «Nannak» est le summum de la gouaille de chez nous. Sauf qu'il y a un hic : il crie à qui veut l'entendre qu'il n'est pas en campagne électorale. Il l'a dit une fois. Deux fois. Trois fois. Suffit ! On n'est pas sourd, on vous a entendu. A croire que Sellal veut «s'autoconvaincre», se persuader qu'il n'est pas réellement en campagne. Qu'il prépare son bilan (ou celui du Président ?), à présenter au Parlement. Il court les wilayas, prend la température et se rend compte de lui-même des réalisations. J'observe que les routes lui sont balisées, avec des ralentisseurs respectueux des lombaires, les murs badigeonnés le temps de son passage, une société civile triée sur le volet et des élus (pas tous heureusement !) qui appellent, à gorge déployée, au quatrième mandat et, voilà, le décor est planté pour nous rappeler la démocratie centralisée, celle qui vient d'en haut. Bien, nous avons compris que vous n'êtes pas en campagne, que vous n'êtes (non plus) candidat, du moins pas pour le moment, puisque c'est le flou artistique, que vous établissez un bilan, que vous avez raison sur toute la ligne, que l'argent coule à flots (wa el hamdou Li Llah !), que vous adorez les matières scientifiques (un peu moins la poésie), que tout va bien dans la maison Algérie. Mon ami, à côté, profile son rictus des mauvais jours et me pince l'avant-bras : « Efface-moi ce tissu de mensonges, il y a ce qui ne va pas bien chez nous. Rectifie, tu seras mieux lu.» Je fais ma tête de mule, je reste sur ma ligne de conduite, je ne bouge pas d'un iota le moindre vocable. Tout va pour le meilleur des pays, sauf à Ghardaïa où deux communautés s'affrontent à mort. Les Mozabites et les Arabes. Car nous n'avons pas encore réglé le problème identitaire en Algérie. Ce n'est pas avec des lots de terrain que cela se fera, ni avec l'Ansej que l'on réglera le problème du chômage, ni avec l'autoroute Est-Ouest que l'on réglera le problème du tourisme, ni avec la grande mosquée d'Alger que l'on réglera le problème de la foi, ni avec la suppression de certains imprimés que l'on réglera le problème de la bureaucratie, ni... ni... «Ninisme», quand tu nous tiens ! Mon ami se frotte les mains. Reviens au titre de ta chronique, maintenant. Tu perds le fil de ton objectif. Tu voulais fêter Yennayer, ya sahbi.
Je fêterai Yennayer, sous les couleurs oranaises, même si, ici et là, j'entends dire que cela relève de la mécréance. Quand on arrive à insulter l'Ancêtre, cela ne présage rien de bon, ni pour 2014, ni pour l'avenir. La haine de soi est un vêtement trop séant pour certains de mes compatriotes. Le sont-ils réellement ?


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