Le ministre des Transports et patron du TAJ ferait-il les frais, notamment des impératifs de changement et de lutte contre la corruption, lui le vétéran de l'actuel Exécutif et dont le projet du siècle devra un jour déballer bien de secrets ? M. Kebci - Alger (Le Soir) - L'un des mots d'ordre du statf de campagne du président-candidat, réélu lors de la campagne électorale est de traquer le phénomène de la corruption qui n'a jamais autant gagné de peu glorieux galons que durant ces dernières années. Et c'est, justement, sur ce terrain de la matérialisation des promesses «proférées» lors d'une campagne électorale inédite et originale comme l'a été l'événement en lui-même que le président plébiscité est fortement attendu. Un chantier vaste comme le pays dans lequel la lutte contre la corruption occupe une place de «choix», à moins que la promesse y inhérente ne soit qu'un feu de paille. Il est attendu, donc, la composition du nouvel Exécutif à travers lequel les intentions du président réélu à concrétiser le «reliquat» de son programme se déclineront clairement. D'où, d'ailleurs, la course parmi les partisans «désintéressés » de ce 4e mandat de suite pour Abdelaziz Bouteflika de se faire «rétribuer» au prorata du zèle dont on a fait montre dans le soutien au président-candidat. Et dans ce chapitre, bien de «têtes» tomberaient et se verraient vraisemblablement recalées pour laisser place à de nouveaux arrivants, manière de faire dans le «changement » tant réclamé par le peuple. Et de tout ce beau monde, il en est un que l'on dit en disgrâce parmi le cercle restreint du président réélu. Il s'agit du ministre des Transports et chef du TAJ qui serait «sacrifié» sur l'autel de considérations dont on prendra, bien entendu, le soin d'envelopper en temps opportun. Amar Ghoul, qui ne serait pas le seul à passer à la «moulinette», paierait ainsi les frais d'un double impératif. Celui, d'abord, de faire semblant de changer, mais pas que cela, puisqu'il s'agirait d'éloigner un peu plus du regard et des feux le concerné, directement lié au projet du siècle, celui de l'autoroute Est-Ouest, émaillé de moult scandales avec, notamment, le prix au kilomètre le plus cher de la planète. Façon de faire d'une pierre deux coups. Et son «déménagement» du département des travaux publics vers celui des transports dans le sillage du remaniement ministériel de septembre dernier s'inscrirait dans la logique de le débarquer totalement de l'exécutif. Une «mission» qui serait «préparée » à l'intérieur même de l'appareil partisan de Ghoul. Car où placer les dernières fissures qui lézardent la maison TAJ, ce parti que l'ancien cadre du MSP a tellement voulu rassembleur qu'il donne l'allure d'un parti incolore et inodore, politiquement et idéologiquement ? Avec, notamment les démissions en cascade de structures locales entières durant la campagne électorale écoulée. Des défections dont la toute dernière, et de «taille», est celle de Zahia Bénarous, membre du bureau national du TAJ, certainement en vue de rejoindre sa maison-mère, le RND, qui a accusé Ghoul d'une gestion unilatérale et en solo des affaires du parti. Un Ghoul qui, durant la campagne électorale, s'est vu «coller» à ses trousses son collègue gouvernemental et patron du MPA. Un compagnonnage «forcé» qui n'a pas été sans anicroches entre les deux, sous le sceau d'une sourde guerre de qui sera le plus «visible», et que plus d'un ont perçu comme une toute première phase dans le processus de sa «neutralisation».