Par Kader Bakou Avez-vous vu un enfant timide ces derniers temps à Alger ? L'enfance est supposée être synonyme d'innocence. On dit d'une personne qu'elle a l'air enfantin quand elle dégage une impression d'innocence, de candeur ou de naïveté. De manière générale, on appelle «enfantin» un trait du caractère d'une personne adulte qui rappelle l'enfant par son innocence et (ou) sa naïveté. Un exemple. «C'était une femme d'une trentaine d'années, aux traits graves, aux yeux enfantins», a écrit Marc Arland dans son roman Ordre. Même chez les animaux les plus féroces, les petits sont mignons. Depuis quelques années, on ne voit plus à Alger des enfants à l'air enfantin. Leurs regards méchants n'ont rien d'enfantin. Leur comportement nous fait craindre le pire quand ils seront plus grands. Ces enfants sont le produit d'une société et d'une éducation parentale qui n'a d'éducation que le nom. C'est celui d'une société qui sème les graines d'une violence sociale dont Slimane Medhar est un des rares a en parler avec franchise et lucidité dans ses ouvrages, dans les colonnes des journaux et au cours de ses conférences. Madhar avait déclaré un jour : «Je suis outillé pour montrer et, au besoin, démontrer que la violence fait partie intégrante du système social traditionnel. Ce système est très complexe. Son emprise sociale est inégalable. Il habite le conscient et, tout particulièrement, l'inconscient individuel et collectif. Il occupe l'espace social au sens physique et symbolique. Et il submerge la vie sociale d'une manière partielle ou globale à l'occasion des événements familiaux et des rites religieux. Il est cependant occulté. Les gens l'ignorent et ils refusent de le connaître.» K. B.