Par Arriis Touffan Très content, il faut le dire, du succès de notre confrère Kamel Daoud, en France comme ici. Son roman qui continue et démasque L'Etranger de Camus a fortement intéressé. Tant mieux ! Il est vrai qu'il rouvre une plaie jamais vraiment cicatrisée. Il vient s'inscrire dans cette polémique autour de Camus toujours en ébullition. Le coup d'œil des pro et anti-camusiens était acquis. Mais à cela s'ajoute le style de Daoud, son imagination, son immersion dans l'Algérie torturée d'aujourd'hui. A l'heure où l'image du pays est calamiteuse dans quelque miroir que ce soit, il est sympa qu'un Algérien récolte des prix littéraires. On a raté d'un poil le prix Nobel de littérature avec Assia Djebar, on s'est rattrapé un peu avec Kamel Daoud. ça nous change des procès Khalifa en France, des triturations de Saâdani, de l'affaire Sonatrach, et de toutes ces magouilles par lesquelles on parle de l'Algérie. A. T.