Le wali de Tizi-Ouzou poursuit sa d�couverte du terrain et ses contacts avec la population entam�s il y a quelques semaines. La 7e tourn�e du genre, qui aura n�cessit� deux s�ances de travail, a �t� consacr�e � la da�ra de Boghni, centre des circonscriptions similaires du sud de la wilaya. Cette 7e tourn�e tranche, sur le plan de la m�thode, avec les pr�c�dentes sans diff�rer fondamentalement au plan des dol�ances exprim�es par les citoyens. Hormis les noms de lieux et la station hydro�lectrique de Tizi-Meden, les probl�mes se ressemblent � telle enseigne qu'on se demandait si on n'�tait pas dans l'une des da�ras d�j� visit�e. Tous les secteurs sont interpell�s, partout de la m�me mani�re, � croire que la Kabylie tout enti�re a v�cu hors du temps, pas seulement ces 4 derni�res ann�es de troubles, mais durant 20 ans, la crise �conomique pr�c�dant le terrorisme auquel a succ�d�, avant d'�tre tout � fait vaincue, la trag�die r�gionale du Printemps noir. L'alimentation en eau potable, l'assainissement et le ph�nom�ne de pollution qu'il engendre partout, la sant�, l'�ducation avec ses probl�mes d'entretien des infrastructures, de surcharge de classes, de ramassage scolaire, l'habitat urbain et rural, la jeunesse en proie au ch�mage, � l'oisivet� et � la d�linquance, la s�curit�, se posent � quelques diff�rences pr�s, avec la m�me acuit�, partout, en des termes, il vrai, diff�rents par rapport aux d�cennies 1980 et 1990. Un bond qualitatif incontestable, fait tr�s souvent avec la participation active des citoyens, est � signaler dans tous les domaines, mais beaucoup de chose qui pouvaient �tre faites il y a longtemps se m�lent aux nouvelles et in�vitables demandes venues � maturit�. Les progr�s et les retards se c�toient dans toutes les r�gions de la wilaya et mis � part les localit�s situ�es le long de la RN 12, il est difficile de distinguer une da�ra en avance ou en retard sur l'autre, m�me si des d�s�quilibres flagrants subsistent � l'int�rieur de chacune d'elles. Succ�dant aux responsables locaux, les 46 intervenants au nom des associations et comit�s de village de Boghni, de Mechtras, de Ath- Si-Youcef et de Bounouh ont insist� sur la n�cessit� de combler les innombrables insuffisances du d�veloppement local de leur da�ra et de mettre fin aux d�s�quilibres dont souffrent en particulier les communes de Ath-Si-Youcef et de Bounouh sur le plan de l'alimentation en eau potable, des infrastructures routi�res, scolaires, sanitaires et sportives. La r�partition des plans communaux du d�veloppement ne doit plus se faire en fonction du nombre d'habitants, mais en relation avec les retards qu'accusent certaines communes par rapport � d'autres d'apr�s l'ancien maire de Bounouh. En mati�re de logements, les repr�sentants des communes rurales proposent de privil�gier l'aide � l'autoconstruction. La maintenance et la s�curit� des �tablissements scolaires, la surcharge des classes notamment au niveau du lyc�e Zammoum de Boghni, le ramassage scolaire et surtout la pollution des sources, des puits et nappes d'eau ont fait l'unanimit� des intervenants. L'avertissement lanc� d�j� par d'autres da�ras � ce propos, prend ici la forme d'un cri d'alarme pressant avec un d�c�s imput� � l'h�patite A signal� par au moins 2 intervenants. En r�ponse � la somme impressionnante d'informations livr�es par les intervenants au cours de cette s�ance de travail qui a dur� 6 heures, le wali a donn� la parole aux directeurs de l'ex�cutif afin de mettre l'accent sur les efforts consentis par l'Etat au d�veloppement de la da�ra. Des chiffres astronomiques sont cit�s par le directeur de la planification, � savoir 43 milliards 730 millions de centimes en 2004 pour la commune de Boghni, 33 milliards 289 millions pour la commune de Ath-Si-Youcef et pour le m�me exercice 4 milliards 487 millions pour celle de Bounouh, 5 milliards 403 millions de centimes pour la commune de Mechtras. Au total, ce sont 87 milliards 211 millions qui ont �t� inject�s dans les op�rations de d�veloppement local de la da�ra de Boghni, d'apr�s les indications de ce directeur de wilaya. Reconnaissant que cette da�ra est un cas en mati�re notamment d'assainissement, le directeur de l'hydraulique rassure que le probl�me est pris en charge par un bureau d'�tude, l'Agence nationale des ressources hydrauliques est �galement sur l'�tude g�ophysique, la mise en service de la situation d'�puration d'eau de Boghni est sur le point d'intervenir, l'alimentation en eau potable de Bounouh, bloqu�e pendant 3 ans est promise pour juillet prochain. Le directeur de l'industrie et des mines situe l'�lectrification des 4 communes de la da�ra entre 85% pour Bounouh, 90% pour Mechtras et Ath-Si- Youcef et 99% pour Boghni. R�pondant � ceux, parmi les intervenants, qui trouvent le co�t de branchement de gaz trop cher, le m�me directeur signale que 22 milliards ont �t� engloutis dans cette op�ration pour 3600 branchements escompt�s contre 180 foyers qui ont pay� jusqu'� pr�sent. Il n'y a pas de probl�me de compteurs et les consommateurs peuvent payer les 10.000 DA en 4 tranches de 2500 DA, a-t-il annonc�, ajoutant que la r�gion sera la mieux aliment�e en gaz de ville. Sur 45 km r�alis�s 25 sont mis en gaz, d�clare le directeur de la SONELGAZ qui met en garde l'auditoire contre les installations internes non conformes aux normes de s�curit�. La production et le transport de l'�nergie �lectrique passera de 17 MVA � 90 MVA avec, en plus, la mise en service de 3 lignes sp�cialis�es. Les autres membres de l'ex�cutif ont r�pondu aux interpellations visant leur secteur. Le wali conclura en se r�servant les questions � caract�re politique en appelant l'assistance et � travers elle, la population � veiller sur la s�r�nit� et la stabilit� dont l'absence durant ces derni�res ann�es est � l'origine des retards enregistr�s par la r�gion. Il n'a pas manqu�, comme � son habitude, d'impliquer la presse et des milieux politiques anonymes dans les troubles v�cus par la r�gion et la fuite des investisseurs. L� aussi, il serait fastidieux de r�pondre � la totalit� des propos tenus par le wali en r�ponse aux interventions des citoyens.