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Evocation
Il y a deux ans, disparaissait Boualem Oussedik, l'infatigable militant L'ultime envol du phœnix
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 11 - 2015


Ceux qui ont su mourir
Pour une juste cause
Ceux qui ont su partir
Pour que les fleurs éclosent
Ils étaient les meilleurs...
(Boualem Oussedik)
Par Kamel Bouchama, auteur
Quand le neveu de Boualem Oussedik m'a rappelé que ce 27 du mois de novembre, son oncle marquera déjà deux ans, depuis sa disparition, je me suis étonné que le temps passe si vite. Alors, j'ai compris que mon calendrier était en retard et qu'il fallait le mettre à jour. Mais comment vais-je me pardonner cet oubli ? Eh bien, en rendant un hommage, à la mesure de la personnalité de ce patriote qui, pendant toute sa vie, a su ne blesser personne et mériter la confiance et la gratitude de tous... Alors, il n'y a pas mieux que de noircir un peu de papier blanc, en faisant, toutefois, attention à la syntaxe et à l'orthographe, tellement redoutés par tous ceux qui veulent être en règle avec «Dame Grammaire» ou par d'autres qui ne souhaitent pas être raillés par plus forts qu'eux.
En tout cas, Boualem Oussedik, ou «Boualem Taïbi», de son nom de guerre, le combattant, le journaliste-maquisard et le poète de talent, mérite bien que j'aille à la poursuite du mot juste, le mot qui sied pour narrer son honnête et généreuse réussite, lors de sa participation militante et concrète à la mémorable révolution de Novembre qui a enseigné l'humanisme à l'humanité entière. Et là, je me disais en mon for intérieur, quelle chance et quel bonheur d'avoir juste, après Zoubir Bouadjadj, cet autre devoir de mémoire envers un authentique moudjahid, qui vivait de convictions solides et de pensées toujours sereines, un faiseur de belles phrases et, ne l'oublions pas, un constructeur de l'élégante versification, en une œuvre poétique qui demeure la lumière de son vécu..., et l'inspiration qui est à l'image de sa vie de soldat de la liberté. En effet, c'est «au chaume qu'on reconnaît l'épi», belle allusion que celle-ci qui nous vient du poète Homère, racontant dans l'Odyssée, les sagesses de la mythologie des temps anciens.
Ce papier donc, et certainement plusieurs autres qui vont sortir, je l'espère, et qui nous invitent à découvrir les grands Hommes de notre pays, seront autant nécessaires qu'indispensables, parce qu'ils rappellent aux jeunes leur Histoire..., celle qui, n'en déplaise à certains, a été sinistrement occultée au profit de déballages qui nous font sombrer dans les controverses les plus amères, atténuant, incontestablement, ce magnifique patrimoine historique qui a été le fruit de hauts faits et de sacrifices de véritables patriotes.
En effet, ces écrits deviennent une obligation en ces moments de graves polémiques, pour dire, haut et fort, à notre monde qui a tant besoin de connaître son passé et le glorifier, qu'un Boualem Oussedik, par exemple, celui dont l'existence entière a été concédée à un idéal, dans le désintéressement de tout le reste, n'aurait jamais accepté ce genre de débat, stérile, incongru, insipide et, on ne le dira pas assez, dangereux. Ainsi, et compte tenu de ce qui précède, je me dois d'intervenir à l'occasion de cette halte du souvenir pour raconter aux jeunes — les autres m'intéressent moins, parce qu'ils connaissent la vérité — les grandes valeurs qui animaient cet Homme de valeur... Sans jeu de mots !
Je dois dire en exergue, plutôt qu'en épitaphe, pour une raison toute simple, que je sens le besoin d'exalter, pour sa parfaite bonté, celui qui n'est pas mort. Et il ne peut mourir puisqu'il a produit, à travers son bon combat de la vérité, ce qu'aucun responsable à naître ne semble devoir l'égaler. Suis-je en train d'extrapoler, d'exagérer même, en suivant mon émotion subjective — diraient d'aucuns — au cours de cet exercice du souvenir ? Pas du tout ! Feu Yasser Arafat, celui que j'ai souvent accompagné, me disait une fois, et j'ai porté sa leçon : «Retiens bien cela, Kamel, celui qui produit ne meurt jamais !»
Ah ! quelle chance que celle de Boualem Oussedik de demeurer immortel, pour avoir combattu, les armes à la main et produit du vrai, du palpable au moment où, malheureusement, certains de ses congénères de l'université ont eu une autre vision, dissemblable en tout cas, qui les a préservés dans le calme et la paix des «djebels» de la Suisse. Quelle chance de demeurer immortel, en effet, quand il a assuré la direction de la cellule de propagande et d'information de la Wilaya IV, avec Tewfik Abdellaoui, aux côtés du «grand frère», le colonel M'hamed Bougara. Ainsi, chaque heure, dans cette bataille de l'existence, était un acte d'héroïsme pour Si Boualem qui prenait ses cadres en les choisissant parmi de jeunes intellectuels. Il leur soufflait l'âme naïve et forte des foules, il les faisait à son image, car, même sous l'usure de notre terrible et attachante Révolution, il avait gardé sa simplicité et sa tranquille grandeur.
Alors je me pose la question : Boualem Oussedik, une icône ? Pourquoi pas ! Car, au moins lui, qui abhorrait la vanité de certaines gloires fragiles, ne faisait pas dans l'imposture..., encore moins dans le profit. Car, jamais, il n'a réclamé sa part, au lendemain de la reconquête de la souveraineté nationale de notre pays, et même après, comme plusieurs l'ont fait en monnayant leur participation, comme si c'était une rente viagère suite à un contrat aléatoire. Si Boualem, par modestie, ne se trouvait pas du côté du manche, ni sous les feux de la rampe, quand la douce pluie des récompenses et des sinécures commençait. Il restait de glace devant la «distribution des bénéfices» et devant les honneurs. Il demeurait d'une intransigeance farouche, sans concession aucune, parce qu'il n'a agi que par devoir, pour le bien de la révolution et la liberté du peuple. Et, d'ailleurs, n'est-ce pas un destin heureux que d'avoir trouvé de son vivant du respect et de la compréhension des siens, lui qui a tout fait pour bâtir son action sur des bases populaires, consistantes ?
Mon Dieu ! Il ne faut pas avoir peur des mots quand, il est bien vrai, je revisite l'Homme au parcours exceptionnel. Je revisite l'infatigable militant au service de l'Algérie, en même temps que la mémoire de l'intellectuel, du poète, du combattant, du journaliste-maquisard, de la plume de Bouzegza, de Zbarbar, de Tiberguent, de l'otage de ses principes qui est toujours vivant dans notre mémoire, en ce 61e anniversaire du déclenchement de notre lutte armée. Assurément, le capitaine Boualem Oussedik était — que dis-je, il l'est toujours, puisque présent dans notre souvenir — le combattant modèle du désintéressement et de la passion sincère, qui s'inscrivait dans le registre des justes, des authentiques dirigeants, de ceux qui ont toujours osé conduire les caravanes, plutôt que d'être à leur traîne.
Son combat, il l'a commencé précocement, comme tous les jeunes dirigeants de notre pays. A peine âgé de vingt-deux ans, ce jeune homme, natif de Sidi Naâmane, agréable localité blottie dans la vallée de l'oued Sebaou, dans la région de Amraoua, chargée d'Histoire depuis les guerres puniques, quitte les bancs de l'Université d'Alger avec un autre copain, Ali Lounici. Ce dernier sera également un valeureux moudjahid, de la même trempe de son ami Boualem, avec lequel il fera un long chemin au maquis et dans des missions déterminantes, commanditées par l'ALN et le FLN.
Son entrée dans les rangs des combattants de la liberté, il l'a bien marquée, en tant qu'étudiant, avant l'Appel de l'Ugema du 19 mai 1956.
C'est dire que son engagement lui venait de ce jour où il avait compris que rien n'allait résister à la détermination de ces jeunes qui s'étaient lancés, à minuit le 1er novembre 1954, suite à l'appel du FLN, dans la fournaise de la lutte de Libération nationale. Il aura à connaître, à ses débuts, à travers l'action bien sûr, Abane Ramdane, le dirigeant «le plus politique du FLN», qu'on surnommait aussi, et à juste titre, «l'architecte de la révolution». Et c'est là où il va s'intégrer à son concert des «choses pratiques», à son appel d'avril 1955, un appel à l'union et à l'engagement du peuple algérien autour du FLN qui, déjà, émergeait en tant que mouvement national. Une action concrète — comme la voulait Boualem Oussedik — dans laquelle se manifestait une sérieuse volonté d'aller vers la constitution d'une sorte de «Brain Trust» de la révolution. De là, il va côtoyer des amis étudiants et d'autres militants qu'il connaissait déjà, les Amara Rachid, Mohammed Benyahia, Allaoua Benbatouche, Lamine Khène et Saïd Hermouche, et qui auront comme lui, puisqu'impliqués dans le combat pour l'indépendance, cette satisfaction de jouer un rôle important dans les décisions politiques et d'être à l'origine de plusieurs situations et événements importants depuis cette époque.
Si Boualem ou, désormais «Boualem Taïbi», fera dans Alger du chemin avec ses amis les combattants, sous la responsabilité de leaders de la Révolution, dont Abane Ramdane déjà nommé, Ben M'hidi et le colonel Sadek. Il sera membre actif, avec Taleb Abderrahmane, des fameux réseaux et «Groupes Action».
A cette tâche qui n'était pas des moindres, s'ajoutait celle d'animateur politique permanent, en Zone autonome d'Alger où il dirigeait, avec brio, car possédant de véritables dispositions d'homme de lettres et de communication, le service de presse et d'information (SPI) de la Wilaya IV. Alors, eu égard à ses compétences et son charisme, il passait pour être le responsable de tous les commissaires politiques de la région.
Lancée par lui, la publication La Guérilla, regroupait les Arselane Hamidi, Chouker et d'autres, dont Mohamed Laïchaoui, le journaliste de la cause nationale qui a collaboré à la rédaction de la «Déclaration du 1er Novembre» aux côtés de Didouche Mourad et Mohamed Boudiaf.
La mission de Si Boualem, dans ce cadre-là, ne se limitait pas qu'à diriger le groupe qui lui était adjoint ou à gérer le département — laborieux, à plus d'un titre —, sur les plans organisationnel et politique, mais à participer personnellement et assidûment à la formation des moudjahidine et à leur sensibilisation. Il produisait des articles de presse, des analyses politiques, des commentaires orientés vers le peuple et les tenants de l'oppression et enfin des poésies qui galvanisaient les moudjahidine et, quelquefois, de jeunes intellectuels quand ils avaient cette possibilité de les acquérir pour les ressentir. Comment donc ne pas apprécier, à l'heure des bilans, cet homme dont l'audace, la perspicacité dans l'analyse et la détermination à être toujours explicite, clair et limpide dans son étude d'un monde en ébullition — nous étions alors en pleine guerre — peuvent, aujourd'hui encore, retenir notre attention, pour nous enseigner notre passé glorieux et servir d'instruments efficaces pour la jeunesse qui, elle, représente l'avenir.
Ne dois-je pas remercier un de ses compagnons d'armes à qui j'ai emprunté ces quelques impressions, pour dire haut et fort, après avoir lu, relu et analysé quelques-uns de ses écrits, que ce fut un esprit brillant qui ne laissait jamais indifférent tous ceux qui l'ont approché ?
En effet, je me joins à ce compagnon pour exprimer mon sentiment de fierté à l'égard de celui qui fut un Homme du devoir exigeant, un éveilleur d'esprit, un militant rigoureux et désintéressé, et l'ami de tous, fidèle et discret, généreux et disponible.
Avec toutes ces qualités, bien rares de nos jours, il faut le souligner, Si Boualem ne pouvait ne pas se lancer dans d'autres aventures, à travers des missions en dehors du pays, pour développer une politique extérieure efficace et convaincante. Pour cela, il va en Tunisie pour rencontrer le docteur moudjahid Frantz Fanon — celui qui entretenait le culte de l'amitié et chérissait les Algériens. Il effectuera avec lui une importante tournée en Afrique. Avec cette nouvelle mission, Si Boualem rentrait de plain-pied dans la diplomatie qui nous servait d'outil indispensable pour ramener les leaders de plusieurs pays, excepté les vacillants, à adhérer à la cause de l'Algérie. Quelque temps après, en pleine guerre de libération, il sera ambassadeur du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) au Mali et en Suède.
Ainsi, de par sa grandeur d'esprit et son calme, il mettait le bon droit de son côté et agissait par la persuasion, seul moyen d'aboutir à la solution de plusieurs situations, même celles qui paraissaient inextricables, et d'acquérir de bonnes positions en faveur de l'Algérie. Il possédait ce don de grand négociateur et de subtil séducteur. Oui, il séduisait par sa faconde, par son franc-parler et par sa bonhomie, même s'il abritait, au fond de lui-même, ce militant «terrible» sur le plan des principes inaliénables de Novembre. Il continuait à militer sans discontinuer, il poursuivait son écriture, il faisait de ses idées un sacerdoce et il présentait les meilleurs textes, en prose et en poésie..., pour exhiber fièrement son appartenance à cette Algérie martyrisée qui n'a vu le bonheur et la sérénité qu'avec la liberté. Oui, si Boualem croyait à cette liberté ! Il la voyait ainsi, quand sa plume vagabondait au gré de ses sentiments, à la lumière d'une bougie, quelque part sur les monts de Zbarbar :
«Sur les sentiers de nos montagnes, dans les sombres profondeurs de nos forêts, dans les rues bruyantes de nos cités, il y a des millions de femmes et d'hommes et d'enfants ! Et tous luttent et préparent les lendemains radieux ! Frère ! Lève les yeux au ciel bleu d'Algérie ! Et rends-toi compte qu'il y manque une étoile et qu'il faudra l'y mettre demain...»
C'était là l'espoir de Boualem Oussedik. Allait-il se réaliser dans le calme, le respect et la dignité, une fois l'indépendance acquise ? Non ! Absolument pas ! Car l'égocentrisme des uns et la rancœur des autres ont fait que beaucoup de militants de la lutte de Libération nationale se sont retrouvés dans des situations peu enviables, et parmi eux, le député de l'Assemblée constituante, le moudjahid Boualem Oussedik, celui dont la vie se confondait avec l'Histoire de l'Algérie. Il a été arrêté, arbitrairement, en juillet 1964, peu après l'euphorie du recouvrement de la liberté, pour avoir pris des positions courageuses. Blessé par cette action contraire aux valeurs de la morale, une action brutale, indécente et antidémocratique, il se retrouvait, avec des compagnons d'infortune, en résidence surveillée, aux fins confins de l'Algérie, à Timimoun. Beau tableau de chasse, que cette «battue» organisée dans un pays souverain, pour éliminer des soi-disant «exaltés» qui se nommaient Ferhat Abbas, l'ancien président du GPRA, Farès Abderrahmane, l'ex-président de l'Exécutif, Amar Bentoumi, l'ancien ministre de la Justice, le commandant Berredjem de la Wilaya II, et le député Mezhoudi, valeureux commandant de l'ALN... ! Ceux-là, gênaient-ils la bonne marche du pouvoir d'alors ? En tout cas, Boualem Oussedik gardait stoïquement, pour le restant de sa vie, une totale discrétion sur ces pénibles épreuves. Quant à moi, et en guise de conclusion à ce modeste papier, je termine dans le style d'Emile Zola, à ses confrères de la plume, dans ses lettres posthumes, pour dire mes impressions sur Si Boualem, en cette évocation du souvenir. En effet, il a été le bon et génial moudjahid qui, la Révolution terminée, pouvait se reposer en paix, satisfait et fier de sa participation. Il a écrit l'Histoire qui survit, l'Histoire vivante qui gagne en force, à chaque lever nouveau du soleil. Et celle-ci fait partie désormais de l'éternel patrimoine de notre pays ; elle portera ses fleurs, aux printemps sans fin qui se succéderont.
Ainsi, dans la tristesse qui nous frappe, après que Boualem Oussedik ait rejoint le Seigneur, s'il est une consolation possible, que sa famille et ceux qui l'aiment sincèrement se disent qu'il n'est point parti, qu'il est toujours parmi nous, celui dont les actions audacieuses, intelligentes et conciliantes grandiront et vivront à jamais dans la mémoire des militants.


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