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ABDEREZZAK MOKRI, PRESIDENT DU MSP, AU SOIR D'ALGERIE :
«Le rapport de force est en faveur de l'opposition»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 12 - 2015


Entretien réalisé par M. Kebci
Le président du MSP persiste et signe. La seule issue pour éviter au pays d'aller droit vers une banqueroute consiste en une transition économique couplée à une transition démocratique. Pour Abderezzak Mokri, il n'est pas question d'accompagner le pouvoir en place dans une transition économique sans une transition politique au risque de voir ce même pouvoir renoncer à engager des réformes politiques une fois sorti de cette crise pour nous balancer dans une autre crise.
Estimant dans la foulée que «le rapport de force évolue profondément en faveur de l'opposition, le leader du MSP a évoqué dans l'entretien qui suit nombre de questions : sa querelle avec le secrétaire général du FLN, le projet de loi de finances 2016, etc.
Le Soir d'Algérie : Vous venez de vous illustrer par une virulente attaque contre le secrétaire général du FLN auquel vous avez lancé un défi.
Abderezzak Mokri : Ecoutez, nous n'avons fait que notre devoir de nous opposer au projet de la loi de finances 2016. Maintenant, il se trouve que les responsables du FLN nous ont attaqués d'une façon injuste, nous avons alors répliqué non pas par des insultes mais d'une façon politique. Nous avons lancé un défi à Ammar Saâdani de nous faire face dans n'importe quelle élection pour peu que celle-ci soit chapeautée par une commission indépendante de supervision. Car tout le monde sait, y compris les cinq anciens chefs de gouvernement qui ont rejoint l'opposition. nombre de ministres et de walis à l'image de l'ancien wali Bachir Frik qui a même donné des détails comment les élections ont été truquées et comment les consignes leur ont été données par les ministres de l'Intérieur pour truquer les élections. Donc tout le monde est au courant que la cartographie du champ politique dans le Parlement n'est pas réelle et ne reflète pas le véritable rapport de force dans la société.
D'où donc notre défi à Saâdani pour nous affronter dans le cadre de cette instance indépendante et légale en cours dans plus de 40 pays de par le monde.
Et vous ne vous êtes pas empêchés de dire à ce même Saâdani d'agir pour le compte d'un clan sans nommer ce dernier...
Tout le monde sait que nous vivons une lutte de clans acharnée et effrénée au sein du pouvoir politique. Nous savons très bien qu'il y a deux clans qui se bagarrent. Il y a le clan pour lequel agit Saâdani qui parle au nom du président de la République et il y a, bien entendu, le clan du DRS. Nous concernant, nous sommes contre ces luttes de clans car antidémocratiques et strictement personnelles, qui n'ont rien à voir avec l'intérêt du pays. C'est pourquoi nous appelons à ce que la compétition politique se fasse dans la transparence par les élections et sur la base de programmes.
D'aucuns considèrent que la sortie de l'ex-patron du DRS participe à une certaine décantation de la scène politique nationale.
A notre sens, il n'a rien clarifié. Qu'est-ce qu'il a dit ? Il n'a fait que défendre le général Hassan, c'est tout ce qu'il a fait. On aimerait bien que ces responsables qui ont eu à occuper de hauts postes des années durant disent comment l'Algérie était gouvernée, comment la prise de décision se faisait. On aimerait bien que ce responsable, Toufik ou autre, dise aux Algériens ce qui se passait au sein du pouvoir et comment on en est arrivé à cette situation de dérive économique, de dérive politique.
Le président de l'APN annonce pour imminent le projet de révision constitutionnelle.
Ça change en quoi cette déclaration du président de l'APN et que ces réformes soient votées par une majorité parlementaire qui n'a rien à voir avec la réalité ? Une majorité émanant, comme tout le monde le sait, d'élections truquées. Et puis, c'est une longue et vieille histoire pour nous, le président de la République a promis des réformes en 2011 et nous sommes en 2015. Et tout le monde sait, comme nous avons eu à le dire à ce moment-là, que ces réformes ont été vidées de leur contenu et qu'il n'y a pas de volonté politique au sein du pouvoir pour effectuer effectivement des réformes.
Nous avons, pour notre part, appelé à des réformes consensuelles. Les réformes du pouvoir ne sont pas consensuelles car toute l'opposition ou presque n'y a pas participé. Il s'agit plutôt de réformes d'une certaine partie de la classe politique qui dirige maintenant le pays comme elle veut. Ce sont leur réformes pas celles des Algériens ou tout au moins, pas celles de la classe politique.
Aussi, le problème de l'Algérie n'a jamais été un problème de texte mais plutôt celui d'un comportement politique, un problème de décision politique. Je pense que tout le monde sait que la fraude électorale est bannie et prohibée par les textes, par la législation en cours mais cette fraude est toujours là. Le problème relève d'une volonté politique qui vient des rapports de force politiques. Tant que ces rapports de force ne sont pas convenables, fiables pour installer une véritable démocratie, nous ne sortirons pas de l'auberge.
Un rapport de force pas encore en faveur de l'opposition ?
Détrompez-vous, ce rapport de force avance profondément, les choses bougent d'une façon profonde. C'est-à-dire que la conscience citoyenne est de plus en plus importante, on ressent que les Algériens commencent à comprendre qu'ils ont été dupés, que leurs ressources ont été dilapidées et que leur confiance a été trahie. Ils commencent à comprendre avec la mise en exergue de la réalité dans les domaines de la gouvernance, de l'économie, et politique. Les citoyens se rendent de plus en compte que ce que l'opposition disait est vrai. Donc, les choses évoluent profondément en faveur de l'opposition. Peut-être que ce n'est pas à la cadence souhaitée par beaucoup mais je pense qu'à partir de 2016, 2017, les choses prendront une vitesse très importante et nous nous inquiétons aussi quant à cette vitesse que vont prendre les événements économiques, sociaux et politiques. C'est pour cela que l'opposition se prépare à toutes ces éventualités.
Mais beaucoup de voix prônent, pourtant, tout le contraire, affirmant que le pouvoir est dans un oued, l'opposition dans un oued et le peuple dans un autre oued.
Je pense que les plus avisés parmi la classe politique, de la pensée et de la réflexion, savent très bien que ce qui fait bouger les citoyens et les peuples en général de par le monde, sont les conditions économiques et sociales. Nous n'avons jamais vu dans un pays démocratique qui a des traditions démocratiques, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis, les citoyens sortir dans la rue et scander des slogans pour la démocratie. Les gens sortent dans la rue pour des questions sociales qui les concernent directement. On l'a vu partout de par le monde. Et quand ces gens sentent qu'ils sont lésés dans leurs aspirations, dans leurs conditions économiques et sociales, les partis politiques les écoutent et font de leurs demandes et de leurs aspirations des actions politiques et les développent dans leurs programmes.
Et du moment que par le passé, il y avait cette aisance financière, et les Algériens sentaient qu'ils étaient dans des conditions meilleures que beaucoup de pays de la région, ils n'accordaient pas beaucoup de considération à la vie politique. Et même quand les partis politiques évoquent la crise en vue, ce ne sont pas tous les Algériens qui y croient et comprennent. Mais lorsqu'ils entreront de plain pied dans cette crise, ils se rappelleront des avertissements de l'opposition. Cela se passe de cette même façon partout dans le monde.
Il y a aussi la phobie de la décennie noire...
Effectivement, il y a aussi deux autres paramètres essentiels pour comprendre ce comportement des citoyens. Le pays est passé par des conditions sécuritaires très difficiles, durant les années 90. Il y a eu une sorte d'anesthésie mentale qui fait que dans l'imaginaire des Algériens, quand ils veulent protester ou demander leurs droits, ils se rappellent des cicatrices des années 1990 et font marche arrière, car ne voulant pas revenir à cette situation-là.
Il y a également les conséquences du printemps arabe avec ce qui se passe en Libye et en Syrie. C'est-à-dire que les Algériens craignent que leurs revendications les amènent à ces catastrophes.
Et puis il n'y a pas de marges de liberté avec des autorités qui ne permettent même pas aux partis d'initier des marches. Hier, nous avons organisé une manifestation avec une salle archicomble, c'était grandiose. Ce qui veut dire que quand on nous laisse agir, on montre ce dont on est capable en termes de mobilisation.
Ceci dit, je répète que les années à venir pousseront les Algériens à revendiquer leurs droits et à ce moment-là, l'opposition et les partis qui sont sur le terrain encadreront ces voix protestataires.
Le pouvoir et ses relais assimilent votre revendication d'une transition démocratique à un coup d'Etat.
Ceux qui disent cela manquent d'imagination, c'est une question de compétence, de formation et de niveau politique. Quand ils parlent d'un coup d'Etat, ils ne sont pas imprégnés de ce qui s'est passé dans de nombreux pays. La transition politique négociée a fait l'épanouissement d'un grand nombre de pays, comme l'Espagne, le Portugal, la Pologne. Beaucoup de pays africains, ceux de l'Europe de l'Est, d'Amérique latine et d'Asie ont connu ce modèle de transition politique pacifique et négociée, et sereine qui les a fait sortir de la crise.
Visiblement, ces gens ne lisent pas l'Histoire et ne savent pas ce qui se passe dans le monde, tant il est vrai qu'ils sont occupés par la rente, par les délices du pouvoir et n'ont vraisemblablement pas le temps de lire, de se former.
Pourtant, la conférence de Mazafran s'est soldée par toute une documentation sur cette transition démocratique.
Exact. Et plus que cela, cette documentation où est détaillée notre alternative portant transition économique couplée à une transition politique a été bien remise à la présidence de la République.
Tout le monde sait qu'on est dans une situation de crise économique, même le pouvoir le reconnaît et le dit si bien à travers le projet de loi de finances 2016. Ce projet de loi confirme ce que nous disions depuis quelques années. Le Fonds de régulation des recettes va s'évaporer cette année, de même que les réserves de change. C'est-à-dire que l'Algérie court vers la banqueroute, vers une faillite réelle. Alors, est-ce qu'on doit attendre à ce qu'on y arrive ? C'est pour cela que nous appelons à cette transition économique qui mènera le pays vers la diversification de son économie pour tous les Algériens en leur donnant toutes les opportunités, sur la base des petites et moyennes entreprises et pas sur la base du monopole d'un certain nombre d'hommes d'affaires qui s'accaparent l'Etat. C'est-à-dire un transfert d'un monopole de l'Etat vers le monopole d'un certain nombre limité d'hommes d'affaires et de l'argent sale. Cela demande beaucoup de réformes, fiscales, financières, administratives, dans les domaines de l'éducation, de la formation et celui du social.
Il faudra voir comment résoudre les problèmes des plus démunis quand il n'y aura plus de rente. Nous avons parlé de tout cela dans le document de Zéralda. Mais nous avons dit que cette transition économique ne pourra réussir que si tous les Algériens s'y mettent.
Cela dit, nous n'accepterons jamais de travailler avec le pouvoir en place dans cette transiton économique que s'il y a en parallèle une transition politique. Car s'il n'y a pas de transition politique, et lorsque le pouvoir en place sentira qu'il sortira de cette crise, il renoncera et nous balancera dans d'autres crises.
C'est pour cela que nous plaidons d'aller vers la démocratie, la bonne gouvernance. Ce qui passe par l'installation d'une commission indépendante de supervision des élections, ce n'est plus le ministère de l'Intérieur qui chapeautera le processus électoral.
En quoi consiste concrètement cette feuille de route ?
Il faut aller vers une présidentielle anticipée et des réformes constitutionnelles consensuelles avant de s'engager dans un processus électoral. Et dès le déroulement des premières législatives, les partis s'engageront à ce que le gouvernement qui en sortira sera celui d'unité nationale pour un mandat de cinq ans. Cela servira à la réussite de la transition économique et à la concrétisation de la démocratie.
Donc notre démarche est claire et personne ne peut dire que nous n'avons pas d'alternative et de réponse au constat que nous faisons.
Mais l'on vous accuse de vous focaliser sur le départ du président de la République.
Du moins, pour le moment, nous ne focalisons pas notre action sur la question. D'ailleurs, nous n'avons jamais été enthousiastes quant à l'application de l'article 88 de la Constitution. Nous proposons un projet qui englobe entre autres la question de la présidentielle. Pour nous, que ce soit sous la gouvernance de Abdelaziz Bouteflika ou autre, on est dans la mauvaise gouvernance depuis des années. D'où notre leitmotiv d'une transition démocratique qui nous mènera vers la bonne gouvernance. Mais il faut le dire et tout le monde le sait, le Président est malade, il ne gouverne plus, la situation du pays empire et, de ce fait, au lieu de parler de l'application de l'article 88 de la Constitution, on parle d'une élection présidentielle anticipée dans un projet politique de réformes globales.
Amara Benyounès soutient que le Président n'est pas obligé de s'adresser au peuple.
Ça dépend sous quel angle on perçoit la chose. S'il voit cela d'un point de vue purement juridique, ce qu'il dit est indiscutable mais là, il s'agit d'une question politique. Car un Président qui ne s'adresse pas au peuple n'est pas un bon Président, c'est un Président qui n'a rien à voir avec les aspirations de son peuple. C'est quoi un Président ? C'est le leader et le propre d'un leader dans n'importe quel livre de la gouvernance et du management, c'est de sensibiliser les gens, de les convaincre et de les diriger. Alors quand un leader ne peut pas s'adresser aux gens, il ne peut pas les convaincre. Ce sera quelqu'un d'absent parce que parmi les conditions des plus importantes d'un leader, ce sont la présence et la disponibilité.
Les mêmes voix estiment anticonstitutionnelle l'interpellation du Président par des députés de l'opposition pour annuler le projet de loi de finances 2016.
C'est selon le côté d'où on veut voir le problème. Sur le plan juridique, ces gens ont raison car la Constitution ne le permet pas effectivement mais d'un point de vue politique, il est du droit de n'importe quel citoyen de s'adresser au président de la République. C'est une tare de la Constitution, le parlement ne peut pas saisir le Président de la République et nous en sommes conscients.
Cette rhétorique n'a aucun sens et on est loin de la sagesse et du bon sens.
On soupçonne le secrétaire général du FLN de vouloir avoir la caution islamiste pour son projet chez des «petits» de votre mouvement...
Je ne sais pas ce que propose Saâdani. Certains pensent qu‘à travers ses rencontres avec les présidents du Front du changement et du Mouvement de la construction nationale, on veut parasiter le MSP. Ce sont des partis politiques qui n'ont rien à voir avec le MSP. La caution utile, c'est la crédibilité. Si cette caution n'est pas crédible aux yeux des citoyens, par les positions mais aussi par la présence sur le terrain dans toutes les wilayas, je pense que cette caution ne sera pas utile. Mais nous, nous n'avons rien à voir avec cela. Il voit qui il veut, il rencontre qui il veut, même chose pour ceux qui veulent le voir, qu'ils le voient. Cela ne nous concerne absolument pas et n'a aucune influence sur le cours de l'histoire du MSP et celui de l'opposition en général. Saâdani et les autres savent très bien qui est le MSP, ils savent que c'est un parti politique présent à l'échelle nationale, qui a des bureaux ouverts dans toutes les wilayas tous les jours et en tout moment. Ils savent qu'il n'y a pas un autre parti politique qui a cette présence.
C'est pour cela que nous estimons que nous ne sommes pas concernés par ces rencontres.
Vous persistez à penser qu'il n'y a que deux initiatives politiques sur la scène nationale...
Effectivement. Il y a, d'un côté, le projet du pouvoir pour casser l'opposition. D'où ses efforts de faire arrimer à sa stratégie un certain nombre de partis politiques. Ce qui ne donne pas de résultats à chaque fois.
De l'autre côté, il y a cette opposition unie et rassemblée, qui considère qu'il n'y a qu'une seule force à laquelle elle s'adresse, le pouvoir politique.
Mais il y a également l'initiative du FLN et celle du FFS...
Je vous le demande sans aucun préjugé, en quoi diffère l'initiative du FFS de celle de l'opposition réunie à Mazafran ? Je voudrais bien que quelqu'un me dise en quoi cette différence consiste. Le FFS était présent à Mazafran. La question ne relève pas du lexique, mais de contenus, de quoi il s'agit, de quoi on parle, c'est quoi le projet.
J'ai accueilli chaleureusement la direction du FFS et ils nous ont expliqué leur projet et on leur a dit : mais vous parlez de la même chose que nous. Le problème n'est pas entre nous, il est au niveau du pouvoir. Allez-y vous adresser au pouvoir politique. Si ce dernier accepte, tant mieux, c'est ce qu'on veut.
Pour celle du FLN, nous ne la considérons pas comme telle.
Mais où se situe, alors, le problème ?
Il faut poser la question au FFS. Cela dit, il est toujours le bienvenu au sein de l'opposition.
Justement, cette opposition est accusée à tort et à raison de se calfeutrer dans les salons.
Mais ce n'est pas vrai du tout, nous sommes sur le terrain. Hier vendredi seulement (samedi soir, ndlr), il y avait des milliers de jeunes dans une salle au Palais des Expositions à l'occasion d'une activité commémorative des événement du 11 Décembre 1960.
La semaine dernière, j'ai été à Biskra pour animer une rencontre dans une salle archicomble et la semaine prochaine, je serai à Mostaganem. Chaque semaine, nos militants discutent avec les citoyens partout, dans les foyers et les cafés, dans le cadre de la campagne «le MSP écoute». Il y a des images et des vidéos qui prouvent la présence du MSP sur le terrain. Il y a, bien entendu, d'autres partis de l'opposition qui travaillent sur le terrain, comme le RCD.


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