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IL SERA ENTERRE VENDREDI PROCHAIN À AIT-AHMED
Aït-Ahmed, l'incarnation de l'opposition
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 12 - 2015

Une partie de la presse internationale lui rend hommage
Aït-Ahmed, ce père de l'indépendance, cet opposant sans concession
C'était le dernier des neuf historiques. Le survivant de ceux qui contribuèrent au déclenchement de la guerre de Libération nationale. C'est ainsi qu'une bonne partie de la presse internationale, écrite mais aussi radiophonique, entame les portraits qu'elle dresse du moudjahid, militant et opposant Hocine Aït-Ahmed, décédé mercredi à Lausanne à 89 ans.
Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Ainsi, la station radiophonique RFI Afrique rend hommage à sa manière à cet homme «svelte, élégant, habillé sobrement mais avec recherche, le nez aquilin et les cheveux poivre et sel», à celui qui fut un des fers de lance de la résistance à la colonisation et un acteur majeur de la vie politique après l'indépendance.
Elle diffusera ainsi les réactions de certains proches, des militants des droits de l'Homme notamment, qui reviendront sur le parcours de cet «être exceptionnel», de cette «figure titulaire de l'indépendance mais aussi de la lutte pour la démocratie», de ce «dernier des géants, celui qui a refusé tout compromis et toute compromission avec la dictature».
Autre station radiophonique, Radio Canada retrace la vie de cette grande figure historique, de ce révolutionnaire et diplomate infatigable au service de la cause nationale, de cet opposant irréductible à la gouvernance en place après l'indépendance, longtemps exilé mais qui n'a jamais été absent des grands soubresauts démocratiques de son pays.
Du fondateur du Front des forces socialistes (FFS), de ce «visionnaire» comme décrit dans un portrait de la chaîne télévisée France 24, la presse française a été assez unanime à évoquer les convictions assumées, les luttes inlassables pour la liberté et la démocratie. «Le patriotisme aujourd'hui, c'est la démocratie» était son mot d'ordre.
C'est ainsi que le quotidien Le Monde commence une sobre élégie de ce militant acharné contre l'ordre colonial, de cet opposant sans concessions à «la dictature militaire (qui) a remplacé la dictature politique», de cet acteur important de la transition démocratique.
De ce militant convaincu de la nécessité du maintien de la question berbère dans le combat pour les libertés démocratiques, d'autres quotidiens tels Libération ou l'Humanité retraceront également le parcours. De celui qui a joué un rôle précis mais déterminant dans le déclenchement de la guerre de Libération, soit en Algérie ou en exil au Caire ou dans l'internationalisation de la question algérienne, en participant à la Conférence de Bandoeng en 1955, l'Humanité explicitera le patriotisme, l'option socialiste et la conviction de démocrate impénitent durant la première décade de l'indépendance.
Comme ce quotidien reviendra sur l'exil auquel il a été contraint, sur ses démarches pour l'instauration de la démocratie, sa participation au printemps démocratique de 1989, son positionnement incompréhensible durant la décade 1990 (participation à la conférence de Sant'Egidio....), le retrait progressif de l'activité politique à la fin de la décade 2000.
De ce dirigeant historique, de ce patriote qui a permis à l'Algérie de se libérer, des titres de la presse arabophone, maghrébine et anglo-saxonne, notamment l'égyptien Charq Al Awssat, le marocain Telquel, le tunisien L'Economiste maghrébin ou l'américain The New York Times, reviendront assez sommairement sur l'annonce du décès et sur son parcours.
C. B.

Siège national du FFS
Lieu de convergence de toutes sensibilités politiques
Les militants du FFS ne réalisent toujours pas le décès du chef charismatique de leur parti, Hocine Aït-Ahmed. A l'entrée du siège national du parti, deux septuagénaires, deux anciens «baroudeurs» de 63, portant tous deux des burnous, parlent à voix basse. Ils évoquent le premier meeting animé par Da l'Ho au centre-ville de l'ex-Michelet. C'était le jour de l'annonce de la naissance du FFS.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Vingt-quatre heures après l'annonce de sa disparition, le siège national du FFS sis au boulevard Souidani-Boudjemaâ est devenu le lieu de toutes les convergences politiques.
Déjà la veille, quelques minutes après l'annonce officielle de son décès, le siège était pris d'assaut par des centaines de militants, de sympathisants ou encore de simples citoyens venus nombreux pour exprimer leur solidarité. Des chaînes de télévision ont pris quartier, en retransmettant en direct l'événement. Le ballet des va-et-vient a duré jusqu'à une heure tardive de la soirée.
La tristesse et la consternation ont, depuis, marqué l'ambiance au siège du parti. «On n'y croit pas encore. Si l'Hocine n'est plus parmi nous», commente Da Belaïd, un des deux anciens du FFS, natif de la vallée de la Soummam.
Ancien maquisard, il rejoint le maquis du FFS, 1963, jusqu'à son arrestation à la fin de 1964. «Nous lui avons fait confiance en 1962 et nous lui faisons toujours confiance. Si l'Hocine n'est plus de ce monde. Ce sera notre tour très prochainement », lâche notre interlocuteur qui éclate en sanglots. Et d'ajouter : «Aujourd'hui, j'ai 75 ans. J'ai connu si l'Hocine alors que j'avais 22 ans. Mon passé est derrière moi.»
Les responsables du FFS pris de vitesse dans un premier temps tentent de s'organiser et mettre en place un comité d'accueil. Le plus important a débuté jeudi dernier.
Les anciens en force
Jeudi 24 décembre. Tôt le matin, le siège du parti est déjà plein de monde. En ce jour férié de célébration de la fête du Mawlid, la circulation est dense au niveau du boulevard Souidani-Boudjemaâ. La présence policière, à quelques encablures du siège du parti, est d'un apport considérable pour sa régulation. Il est 9h 30 mn. C'est à un véritable ballet de visites qu'on assiste.
La grande cour du parti s'est avérée très exiguë pour contenir le grand nombre de véhicules. Les jeunes militants du parti tentent tant bien que mal de mettre en place une organisation. «Nous devons honorer la mémoire du chef», lance un jeune étudiant. A l'intérieur du siège, on libère une salle destinée pour accueillir les personnalités.
On annonce la visite de tous les responsables politiques. Les noms de Saïd Bouteflika, des chouyoukh de l'ex-FIS et même de celui du général-major Toufik sont annoncés. Les commentaires vont bon train et chacun y va de son «scoop». Pendant ce temps, les responsables du parti à l'image de M. Laskri et Rachid Hallet sont accrochés à leurs téléphones. Ils sont en contact, dit-on, avec la famille du défunt. «Tant que le lieu de l'enterrement n'est pas encore communiqué, on ne peut rien avancer», explique-t-on.
Il est 10 h. Les anciens du FFS arrivent. On retrouve notamment Arezki Lakabi, Leghima, âmmi Saïd Zeroual, Smaïl Hamdani, Ahmed Djedai, etc. L'ombre du premier coordinateur du FFS avant la rentrée d'Aït-Ahmed en Algérie, le défunt El Hachemi Naït Djoudi, plane. Le chirurgien était un très proche de Si l'Hocine avant que la divergence politique «n'éloigne» les deux hommes.
Louisa, Saâdani, Ouyahia et les autres...
«Le défunt est l'un des symboles de l'Algérie. Un symbole historique du Maghreb. Il a lutté contre le colonialisme. L'Algérie était toujours dans son cœur. Il est mort avec l'Algérie dans son cœur. C'est un exemple de sacrifice. Un moudjahid qui a vécu pour l'Algérie. Mais malheureusement, il a été confronté à ce qu'aucun moudjahid ou militant n'a été confronté : l'injustice», dira le SG du FLN à sa sortie du siège du parti. Assailli par les journalistes, le patron du FLN, fidèle à ses sorties médiatiques, lâche : «Ce n'est pas le seul qui a fait l'objet d'injustice dans ce pays. Des historiques dont Boudiaf et même Bouteflika ont fait l'objet d'injustice de la part de petits.»
Le patron du RND s'est également déplacé au siège du parti pour présenter ses condoléances. Ouyahia, qui évite de croiser Saâdani, dira pour sa part : «On est venu aujourd'hui pour partager les sentiments de nos frères du FFS et tout le peuple algérien. Aït-Ahmed est l'un des pères de la guerre de Libération et premier militant pour la liberté et la démocratie depuis 1963 après l'indépendance. Il distinguait entre la confrontation légitime avec le système en tant qu'opposant et l'Algérie.»
L'autre personnalité politique à avoir fait le déplacement au siège du FFS est Louisa Hanoune. Entourée de ses militants, elle cache difficilement ses émotions. A côté d'elle, se trouve l'ex-premier secrétaire national du FFS, Ahmed Djedai. Ce dernier avait paraphé au nom du FFS le document du contrat national avec Louisa Hanoune à Rome. C'était en 1994. «Aït-Ahmed n'appartient pas à son parti où à sa famille uniquement. Il appartient à tout le peuple algérien», dira la SG du Parti des travailleurs.
Il est 14 h et déjà des centaines, voire plus d'un millier de personnes ont déjà fait le déplacement au siège du parti du FFS. D'autres responsables politiques à l'image de Mokri du MSP, de Hamrouche, de Benflis ont présenté leurs condoléances aux responsables du FFS.
La journée est encore longue. Mais, il a fallu attendre la fin de la soirée pour qu'on annonce le lieu de l'enterrement du chef historique. Ça sera chez lui, dans son village natal à Aïn El Hammam. Lieu où il avait annoncé la naissance de son parti. Le premier parti de l'opposition démocratique en Algérie.
A. B.
Il sera enterré vendredi prochain
C'est finalement vendredi prochain, 1er janvier, que Hocine Aït-Ahmed sera conduit à sa dernière demeure.
Selon un communiqué rendu public hier à la mi-journée par le FFS, il est dit que le corps du défunt sera rapatrié jeudi 31 décembre puis conduit au siège national du parti où aura lieu la veillée. L'inhumation aura lieu le lendemain au village natal du fondateur du FFS, village Aït-Ahmed, dans la commune d'Aït-Yahia.
Une cérémonie est prévue à Lausanne, mardi prochain, afin de permettre à ses amis en Suisse et de partout de lui rendre un dernier hommage.
M. Azeddine
La vieille garde du FFS désemparée
«Que Dieu me pardonne. Dans mon esprit, je ne pensais pas qu'il pouvait mourir un jour. Du moins, je ne pouvais pas imaginer qu'il partirait rejoindre notre Créateur avant moi (...) Peut-être que maintenant, les Algériens sauront de quelle stature est l'homme qu'ils viennent de perdre...». C'est là, le témoignage d'un octogénaire venu, dit-il, de M'chedallah, dans la wilaya de Bouira, en compagnie de son fils à Tizi-Ouzou, vendredi très tôt, pour ensuite rallier la lointaine Aïn-El-Hammam pour, comme qui dirait, un pèlerinage chez les Aït-Ahmed. C'est qu'il y insistait, l'ancien, malgré le poids des ans, lui qui tenait à peine sur ses jambes.
Comme tous ces anciens qui se succédaient au siège du FFS au centre-ville de Tizi-Ouzou, depuis jeudi notamment, le fidèle militant de M'chedallah était désemparé, pourtant il en a vu dans sa vie. L'on comprend vite, lorsque l'on accoste un de ces vieux de la vieille, ce que représentait, et représente toujours, Hocine Aït-Ahmed pour eux. Plus qu'un leader politique, c'était un authentique guide derrière lequel on se rangeait sans se faire prier. «De tous ceux-là, il n'en reste plus beaucoup malheureusement. Avec la disparition de Si l'Hocine, c'est un long chapitre de notre histoire qui se referme», confie un Tizi-Ouzien, militant de la première heure mais détaché de tout ce qui a trait au combat qui fut le sien jusqu'à la fin des années quatre-vingt dix. Pour cette génération de militants d'une autre époque, le temps s'est comme arrêté brusquement mercredi. Ce sont des images ineffaçables qui restent dans les mémoires et beaucoup parmi ceux qui restent de ces pionniers du combat pour la démocratie, justement, n'ont pas voulu rater l'opportunité de revoir le film de ce que fut la longue vie de militant de Hocine Aït-Ahmed.
En effet, à quelques dizaines de mètres du siège du parti, au centre-ville de Tizi-Ouzou, un recueillement avait lieu au sein de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Un hommage marqué notamment par toute une série d'enregistrements vidéo projetée sur l'écran de la grande salle où quelques minutes à peine après l'ouverture de la séance, les lieux étaient combles.
Comme une vieille garde, les anciens du parti, de simples militants n'ayant jamais assumé une quelconque responsabilité au sein du FFS, étaient là en grand nombre, à réécouter les paroles du leader dans un silence incroyable. Signe commun à beaucoup parmi eux, ils ont pris leurs distances avec le parti et la chose politique, mais la disparition d'Aït-Ahmed les a réunis. Une lourde atmosphère, entrecoupée par d'innocents rires lorsque Hocine Aït-Ahmed se fendait d'une boutade en plein propos, enveloppait la grande salle de projection qui ne désemplissait pas jusqu'à ce que quelques militants quittent les lieux contre leur gré, au premier rang du balcon de la grande salle, des présents étaient mis au courant d'une information faisant état de la mise sur pied d'un dispositif policier inattendu aux alentours du siège du FFS.
En fin de compte, c'était un dispositif très sobre et plus ou moins discret érigé pour le déplacement du wali de Tizi-Ouzou au siège du FFS. Le premier représentant des pouvoirs publics à Tizi-Ouzou y a présenté ses condoléances et signé le registre ouvert en la circonstance.
Aux alentours de la maison FFS, les propos des badauds qui s'y étaient regroupés avaient trait surtout à la date et le jour de l'enterrement du leader.
Des «initiés» du parti préféraient répondre qu'il valait mieux attendre le communiqué officiel du parti qui devait être rendu public en début d'après-midi. C'est que tous, malgré leur âge, tiennent à faire le long déplacement au village d'Aït-Ahmed pour l'ultime hommage à un homme, dont les Algériens ne connaissent pas vraiment la valeur.
M. Azedine
Les réactions suite au décès du leader de l'opposition
La mort de Hocine Aït-Ahmed, survenue mercredi dernier en Suisse, a suscité de l'émotion et de nombreuses réactions. Des personnalités politiques et nationales ont salué la mémoire et le parcours de ce dirigeant historique de la lutte pour l'indépendance du pays et l'un des leaders de l'opposition algérienne.
Abdelmalek Sellal, Premier ministre :
«C'est avec une grande affliction que nous avons appris le décès du militant historique et leader national, le moudjahid Hocine-Aït Ahmed.»
Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation :
«L'Algérie a perdu en la personne de Hocine Aït-Ahmed une grande figure historique nationale et l'un des précurseurs de la Révolution du 1er Novembre 1954. Le défunt a marqué l'histoire contemporaine de l'Algérie, il compte parmi la première génération de moudjahidine qui ont été à l'origine du déclenchement de la glorieuse guerre de Libération nationale. Il a contribué par ses idées politiques à la vie nationale et milité, sa vie durant, pour asseoir les règles de la pratique démocratique à même de préserver l'unité nationale et le legs des chouhadas.»
Mohamed Larbi Ould Khelifa, président de l'APN :
«L'Algérie a perdu en la personne du moudjahid Hocine Aït-Ahmed, l'un des symboles de son histoire contemporaine. L'Histoire retiendra les convictions du moudjahid Aït-Ahmed en matière de défense de la liberté, de la justice et de la démocratie et ses positions politiques en faveur d'une Algérie stable et prospère.»
Ahmed Ouyahia, chef de cabinet de la présidence :
«Aït-Ahmed était un symbole du mouvement national depuis qu'il était à la tête de l'Organisation spéciale (OS). Il était un leader dans la lutte en faveur de la liberté et de la démocratie en Algérie indépendante, s'illustrant par son esprit patriotique en mettant l'Algérie au-dessus de toute considération.»
Mohcene Belabès, président du RCD :
«Aït-Ahmed a été et restera un repère pour tous les militants épris de liberté et de démocratie dont le nom est marqué en or dans l'Histoire de l'Algérie comme étant un militant fidèle à ses convictions. Aït-Ahmed fait partie des rares militants à avoir continué le combat au lendemain de l'indépendance en dépit du fait que le pouvoir lui a fait payer ses positions.»
Liamine Zeroual, ancien chef d'Etat :
«L'Algérie vient de perdre un symbole et un grand patriote. Aït-Ahmed était un exemple d'abnégation, de ténacité et de sacrifice.»
Mouvement populaire algérien (MPA) :
«L'Algérie perd le dernier fondateur du FLN historique. Le défunt a été l'exemple du militant infatigable pour l'indépendance de son pays et la construction d'un Etat démocratique. Hocine Aït-Ahmed a vécu pour ses idées, et constitue un repère au-delà des générations et des régions. L'Algérie lui sera éternellement reconnaissante pour ses combats et ses sacrifices. Les militants (es) du Mouvement populaire algérien tiennent à présenter à la famille Aït-Ahmed, au collectif militant du FFS et à l'Algérie entière leurs sincères condoléances.»
Front de libération nationale (FLN) :
«Hocine Aït-Ahmed comptait parmi les enfants vaillants de l'Algérie, car il était un modèle à suivre en matière de démocratie, de tolérance et de réconciliation. L'Algérie vient de perdre un de ses vaillants fils qui ont fait sa gloire. Le parcours militant et l'engagement patriotique du défunt doivent servir de modèle pour les générations futures.»
Saïd Sadi, ancien président du RCD :
«La vie de Hocine Aït-Ahmed se confond avec le destin du peuple algérien. Il faisait partie des rares dirigeants qui ont voulu conjuguer l'action et la réflexion. Il avait toujours eu un autre souci: transmettre à la jeunesse des témoignages utiles pour la compréhension des séquences troubles ou complexes du mouvement national. Ces messages ont été importants pour l'émancipation de notre génération qui évoluait dans un environnement de censure et de renoncement. Avec sa disparition se tourne une des pages les plus éclairantes de la Révolution algérienne.»
Ali Laskri, membre de la direction du Front des forces socialistes (FFS) :
«Aït-Ahmed était resté constant par rapport à ses convictions, ses principes et ses valeurs, il a tiré sa révérence en restant propre. Il a milité pour l'instauration de la démocratie, les droits de l'Homme et l'Etat de droit et le meilleur hommage à lui rendre c'est de perpétuer son combat.»
Ramdane Taâzibt, député du Parti des travailleurs (PT) :
«Aït-Ahmed appartient à tous les Algériens et demeure un grand homme qui a préparé activement la Révolution algérienne. Il a continué son combat pour le parachèvement de la démocratie même après l'indépendance. Sa lutte pour la liberté d'expression, les droits de l'Homme et l'instauration de l'Etat de droit, il l'a perpétuée jusqu'à sa mort.»
L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) :
«C'est une figure emblématique de la Révolution nationale, un homme qui s'était toujours distingué par la constance de ses idées, de ses principes et de ses idéaux nationalistes et qui a milité pour l'émancipation des libertés et le triomphe de la démocratie.»
Abderezzak Mokri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) :
«Feu Aït-Ahmed était un symbole pour tous les Algériens, ayant fortement contribué, avec ses frères d'armes, à l'indépendance de l'Algérie. Les valeurs et les principes de ce moudjahid ne vont pas s'éteindre avec sa disparition, car il les a légués, en héritage, à toute une génération de militants pour continuer le combat pour la démocratie et le respect des droits de l'Homme.»
Saïd Abadou, SG de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) :
«Il a adhéré dès son jeune âge au mouvement national pour allumer les première mèches de la Révolution algérienne. En plus d'être un militant révolutionnaire, Aït-Ahmed était un visionnaire.»
Front national algérien (FNA) :
«Le défunt Aït-Ahmed, une des personnalités qui ont contribué à la gloire de l'Algérie, s'était engagé dès son jeune âge dans la lutte contre le colonisateur français et il avait poursuivi sa lutte sans relâche pour l'édification d'un Etat de droit, fondé sur la justice sociale, l'équité et la liberté d'expression.»
S. A./APS
LES RESEAUX SOCIAUX ET LE DECÈS D'AIT-AHMED :
«Dda l'Hocine, on ne t'oubliera pas et l'Histoire non plus !»
Sitôt l'annonce de la mort du leader historique de la guerre de Libération nationale, feu Hocine Aït-Ahmed, que la toile s'est emballée. Des hommages et des images de feu «Dda l'Hocine» défilent sur les murs des facebookers unanimes à rendre hommage à celui qui aura marqué de son empreinte l'histoire de l'Algérie contemporaine.
Younès Djama- Alger (Le Soir) - « Hocine Aït-Ahmed est décédé. L'Algérie perd une des figures les plus emblématiques de son histoire.
La démocratie et la liberté perdent un de leurs fervents et infatigables défenseurs.
Qu'il repose en paix», salue un internaute. «C'est avec une grande tristesse que j'ai appris ce soir (mercredi, Ndlr) la nouvelle du décès de Hocine Aït-Ahmed, ce grand révolutionnaire qui s'est battu sans relâche pour l'indépendance de l'Algérie», reprend un autre rappelant que feu Aït-Ahmed «a aussi milité après l'indépendance au sein de son parti (FFS) pour le changement et l'instauration de la démocratie dans le pays». Avant de se fendre de ce serment : «Dda l'Hocine, on ne t'oubliera pas et l'Histoire non plus.»
Un internaute proclame sobrement : «Aït-Ahmed s'en va, mission accomplie», en référence à son parcours de révolutionnaire ayant contribué à la libération du pays du joug colonial. D'autres personnalités connues ont également tenu à saluer la mémoire de Dda l'Hocine à l'instar de Brahim Tazaghart poète, écrivain d'expression amazighe et éditeur, connu également comme l'une des figures incontournables du Mouvement culturel berbère.
Celui-ci poste sur son mur Facebook un commentaire qui éclaire une autre facette moins connue de Dda l'Hocine l'auteur de chansons patriotiques du temps où il était militant du PPA-MTLD.
En effet, Tazaghart fait part d'une discussion avec le célèbre chanteur Idir au cours de laquelle l'interprète de Vava Inouva a révélé qu'il était en possession d'une cassette contenant des chants patriotiques en kabyle composés par Hocine Aït-Ahmed.
«C'est Dda l'Hocine qui les lui a remis pour une éventuelle exploitation », nous apprend Brahim Tazaghart.
L'industriel Mohamed-Laïd Benamor salue pour sa part «le grand patriote, Hocine Aït-Ahmed (qui) nous quitte». «Nous venons de perdre un grand révolutionnaire. La seule évocation de son nom nous ramène à notre Histoire tout en nous raccrochant au présent. Puisse Dieu Le Tout-Puissant l'accueillir en Son Vaste Paradis», a-t-il écrit sur sa page Facebook.
L'écrivain et journaliste Kamel Daoud rend hommage à Hocine Aït-Ahmed «l'un des vrais pères de cette nation (qui) s'est éteint. Un long rêve de liberté et de démocratie n'est plus. Qu'il se repose de ce qui nous tue chaque jour : l'indignité et l'indignation et l'indifférence», souligne Daoud.
Mais c'est surtout le post du journaliste Arezki Aït Larbi qui a fait mouche et qui a aussi été largement partagé sur le réseau social. Avec pour objet une correction à une «bourde» commise par la présidence dans son hommage à Aït-Ahmed.
En effet, dans le communiqué, on peut lire ces mots du chef de l'Etat : «Je n'oublierai point son courage (Aït-Ahmed), ni sa bravoure et son charisme qui ont marqué les différents évènements liés à l'Histoire de l'Algérie, depuis l'Organisation spéciale (OS) qu'il a présidée à une période des plus sombres, jusqu'à ses positions courageuses et ses avis judicieux qui éclairaient les nombreuses rencontres et conférences internationales, en passant par son évasion des geôles du colonisateur».
Une contre-vérité historique qui n'a pas échappé au journaliste et militant des droits de l'Homme qui rappelle que Hocine Aït-Ahmed «s'est par contre évadé le 1er mai 1966 de la prison d'El Harrach, après avoir été condamné à mort par la "justice" de l'Algérie indépendante». Et Aït Larbi de s'interroger si cette bourde procède d'une inculture historique du rédacteur de la nécrologie ou bien d'une volonté de brouiller les cartes.
«Arrêté le 22 octobre 1956, en compagnie de Boudiaf, Ben Bella, Khider et Lacheraf lors du fameux détournement de l'avion par l'armée française, Hocine Aït-Ahmed sera libéré, avec ses compagnons, le 19 mars 1962, au lendemain de la signature des Accords d'Evian.
Il ne s'est donc pas évadé des ‘'geôles du colonisateur''», souligne Aït Larbi.


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