Une situation anxiogène s'explique dans les rues de Guelma. Le piéton s'y sent vulnérable parce qu'il sait que circuler au centre-ville est une activité à risque mais pas seulement. Marcher sur le trottoir peut s'avérer quasiment impossible. Le squat non autorisé de ces espaces réservés exclusivement aux piétons, par les commerçants, des rues d'Anouna, Athmane-Meddour, Slimani-Amar... provoque une gêne et un sentiment diffus d'insécurité. Tout cela, sans oublier les motos garées illégalement et autres objets placés volontairement sur les trottoirs, tels que les cageots, les escabeaux et les marchepieds, un phénomène que l'on ne trouvait certainement pas autrefois à Guelma. D'autres intrusions sur le trottoir, les gérants de restaurants y installent leurs fours électriques «tournebroche», pour gagner de l'espace à l'intérieur, rendant ainsi la circulation piétonne plus difficile. Mais il y aussi des terrasses et des étalages improvisés qui empiètent de manière abusive sur cet espace, en créant une grande frustration chez le piéton, qui se voit privé de cet espace qui lui est réservé. Ce dernier se trouve le plus souvent contraint à courir un grand risque en empruntant certaines parties de la chaussée, ou alors se faufiler entre la bordure du trottoir et les véhicules en stationnement. La situation est d'autant plus absurde que ces obstacles sont le plus souvent disposés sur des trottoirs plutôt étroits et réservés à la circulation piétonne. Le message est on ne peut plus clair : ces commerçants peuvent oser, sans se soucier de la sécurité des citoyens. Au-delà de l'aspect esthétique, cela pose plusieurs problèmes aux piétons. D'abord, leur sécurité. Puisqu'il n'est pas question de trouver un espace sécurisé sur la chaussée et encore moins sur des trottoirs. Or, ces espaces servent aux marchandises étalées sauvagement par les commerçants formels et informels. A cela s'ajoute le stationnement sauvage qui, parfois, prend ses aises sur certains espaces réservés aux piétons. Mais dans les artères commerciales de la ville de Guelma, les riverains sont exposés à bien d'autres désagréments, notamment la gent féminine qui est souvent importunée par des malotrus... Bref, ce phénomène qui touche presque toutes les agglomérations de la wilaya affecte le cadre de vie des citoyens et complique davantage le déplacement notamment pour les personnes à mobilité réduite. Faut-il le rappeler que le trottoir est une infrastructure de base pour la sécurité du piéton. Le constat est décevant mais pas irréversible. Il est possible de rendre les rues de Guelma plus agréables mais surtout moins dangereuses pour les piétons. La mobilisation de tous, les collectivités locales, les services de sécurité, le mouvement associatif..., peut favoriser un changement positif. Mais pour ces actions, il faut beaucoup de volonté et les moyens qui vont avec.