Les enseignants formateurs de l'institut de technologie moyen agricole de Sétif, spécialisé dans les grandes cultures, observent depuis dimanche une grève ouverte en signe de protestation contre leurs conditions de travail jugées exécrables et de dénoncer les nombreux abus commis par la directrice pédagogique (DP) de cet institut. En effet, et selon la plateforme de revendication adressée à leur tutelle, à savoir le ministère de l'Agriculture et notamment la Direction de la formation, de la recherche et de la vulgarisation, et dont une copie nous est parvenue, les enseignants énumèrent les nombreux griefs retenus à l'encontre de la directrice pédagogique et l'accusent d'être responsable de la mauvaise situation que vit actuellement leur institut. «L'outrance continue de cette administration envers ses fonctionnaires, a rendu tout dialogue impossible, en exerçant un abus de pouvoir, des menaces de réaffectation... Travailler dans de telles conditions est devenu un supplice, chose qui se reflète négativement sur la qualité de la formation initiale et par conséquent sur la réputation de notre institut». Peut-on lire sur le document envoyé par les enseignants au ministère de l'Agriculture. Parmi les griefs retenus à l'encontre de la directrice pédagogique, les enseignants formateurs dénoncent le changement fréquent des emplois du temps, qui se fait jusqu'à trois fois par trimestre et qui selon eux engendre une instabilité et des perturbations qui se répercutent négativement sur l'étudiant et le formateur. L'affectation d'un technicien en grande culture pour enseigner des modules de production animale, alors que les enseignants formateurs spécialisés en zootechnie, expérimentés et formés sont chargés des travaux agricoles ou affectés à la ferme malgré leur importance dans la formation. L'obligation faite par la directrice pédagogique aux enseignants d'assurer des cours pour un seul étudiant, chose jugée anti-pédagogique. La tenue des conseils pédagogiques se fait lors des vacances scolaires sous prétexte que les enseignants en l'absence des étudiants sont des fonctionnaires et qui n'ouvrent pas droit aux vacances. Telles sont quelques unes des accusations portées à l'encontre de la directrice de la pédagogie. «Cette dernière applique son pouvoir de responsabilité que pour nous sanctionner et dévaloriser notre note de rendement alors qu'elle n'a aucun droit de regard sur celle-ci et ce malgré nos réclamations. Ce n'est qu'un infime aperçu de l'enfer qu'on vit quotidiennement pendant notre service et que la situation ne tardera pas à dégénérer». Affirment entre autres les enseignants grévistes qui exigent une intervention hâtive de la tutelle. Pour l'heure et en attendant les décisions du ministère de l'Agriculture, les étudiants de cet institut ont emboîté, hier lundi, le pas à leurs enseignants en décidant de boycotter les cours à leur tour en attendant que des mesures soient prises pour l'amélioration des conditions de leurs formations.