Ce fut dans l'enceinte de la maison de jeunes de Gouraya, ville distante de 60 kilomètres du siège de la wilaya de Tipasa, que l'association «Promotion de la femme rurale de la wilaya de Tipasa» a organisé une conférence sur le thème de la femme rurale ainsi qu'une série d'expositions relatives à la création artistique et artisanale dont les femmes rurales en sont les auteures. Mme Merdj Nadia, la présidente de cette association de wilaya, sillonne toute la wilaya et la capitale pour obtenir des aides au profit de la population rurale féminine. Cette dame nous révèle qu'elle se déplace avec ses propres moyens dans les contrées boisées des djebels de Bouzirou, Aghbal, Chehafa, Nomrozoudj, Solaya et les agglomérations rurales de Messelmoun, de Oued Sebt, sises dans la wilaya de Tipasa. Toujours selon les déclarations de cette dame, outre l'assistance et l'aide à la femme rurale, cette dame intervient pour toute demande d'assistance à des malades chroniques, cancéreuses, diabétiques et hypertendues qui habitent dans des régions isolées, enclavées et quelquefois peu accessibles des contrées de la wilaya de Tipasa. Elle nous déclara dans ce cadre : «Notre association ne dispose d'aucune assistance de transport vers ces régions enclavées, et c'est avec notre argent personnel qu'on loue des taxis, pour nous déplacer. Nous sommes des bénévoles volontaires qui utilisons nos propres fonds», en ajoutant «nous n'avons bénéficié d'aucune subvention ni locale, ni de wilaya depuis 2011 à ce jour ; quand nous avons déposé récemment un dossier de demande de subvention, on nous a répondu que le dossier a été remis en retard ; pourtant, je l'ai déposé le 1er juin 2016, c'est incompréhensible», nous déclare cette dame, qui ajoute : «En 2013, le ministère de la Solidarité nous a dotés d'un prêt dédié à l'encouragement de la femme rurale, ce qui nous a permis d'acheter des machines à coudre, des surjeteuses et des brodeuses dédiées à l'activité de nos adhérentes, nous avons loué un local pour une année seulement. A l'issue de cette période, et faute de local, nous avons été obligées de stocker ces machines dans un lieu inadéquat, et ces machines risquent de rouiller, car on ne dispose d'aucun local pour héberger nos machines et permettre à nos femmes couturières adhérentes de notre associations d'activer ; cela, bien que l'APC ait été sollicitée pour nous affecter, soit des locaux adéquats, soit de nous doter d'un de ces fameux locaux commerciaux», conclut cette présidente. Elle nous révèle en outre : «Plus grave, cette situation nous expose à la menace de restitution de notre équipement, qui pourtant nous a été offert par le ministère de la Solidarité, cela malgré les difficultés d'acquisition d'un atelier. J'ai exposé nos doléances et nous avons reçu des assurances d'un responsable de l'administration, qui a été sensible à notre problème, et qui s'est engagé à examiner notre situation. Nous restons dans l'espoir d'entrevoir une solution à nos préoccupations.» «Quant aux subventions, nous affirme cette dame, il est étonnant que d'autres associations locales, qui n'ont pas notre envergure d'intérêt social, local et de wilaya, bénéficient de subventions, à l'instar de la culture ou du sport. Mais notre association s'évertue à sauver du danger de la rue et de la délinquance des jeunes filles, des femmes divorcées, des femmes sans domicile fixe, abandonnées et des familles aux revenus précaires, en les encourageant à créer des activités artisanales, commerciales, lucratives ou familiales, on ne dispose d'aucun moyen pour les aider et les sauver !», s'insurge Mme Merdj, la présidente de cette association.