Par Arris Touffan Le retour d'Ahmed Ouyahia aux affaires pour la énième fois prouve qu'en Algérie, il n'y a pas vraiment de retraite politique. Il n'y a que des retraits. Et temporaires. Souvent. Des tas d'autres exemples plus ou moins flamboyants confirment cet axiome. On prendra le cas, pathétique, de ce ministre du tourisme doublement ultra-éphémère nommé deux fois et dégommé deux fois le temps qu'on le dise. Il n'est pas impossible que ce ne soit pas la dernière fois qu'on le nomme. Ne dit-on pas que jamais deux sans trois ? Ne dit-on pas aussi que la troisième fois, c'est toujours la bonne. Affaire à suivre, comme on dit... Une nomination en catimini vient renforcer cette affirmation de perpétuel recyclage du personnel politique par le système. Qui se serait attendu, franchement, et si rapidement, avant même que la dernière syllabe de sa dernière foucade se soit évaporée totalement dans l'air des complots, que revienne Ammar Saâdani ? Hein, franchement ? Tout le monde a pensé que celui qui a traversé l'espace politique avec fracas allait forcément finir dans un silence assourdissant. C'est sous-estimer la capacité de recyclage du système. C'est d'ailleurs l'une des rares choses intéressantes avec ce système. Il devient écologiste malgré lui en préférant au gaspillage le recyclage d'hommes politiques. Donc Ammar Saâdani revient. Oh pas directement sous les sunlights comme Ouyahia mais par la porte cochère, subrepticement, comme si de rien n'était. Il est pressenti par Ould Abbès, le Saâdani des temps de crise, tiens, à siéger dans la commission électorale du FLN. C'est vraiment l'application pérenne de la devise de l'ère Boumediène : l'homme qu'il faut à la place qu'il faut ! Ou l'homme qu'il faut à la place qu'il fauche. On ne sait pas comment tout cela va se passer. Mais on imagine aisément qu'un deal a été passé avec lui, en vertu duquel il devrait s'abstenir de fustiger le monde entier par des déclarations fracassantes. A moins que ce ne soit le contraire. Qui dit qu'on le remet dans le jeu comme arrière central «casseur» pour achever le travail contre Tebboune ? Ça c'est un truc qu'il saurait faire, Saâdani. A. T.