Est-il logique que l'on oblige deux personnes totalement �trang�res l'une de l'autre � vivre sous le m�me toit ? La raison veut que non ! Pourtant c'est ce qui a �t� fait par la circonscription administrative de Bab-el-Oued qui, en ao�t dernier, a �co-attribu� des F1 � des pupilles de l'Etat. Des studios dont l'attestation de remise des cl�s de l'OPGI a �t� cosign�e par les deux b�n�ficiaires. Invraisemblable ! Sa�da Azzouz - Alger (Le Soir) - Les probl�mes qu'engendre cette cohabitation forc�e sont souvent r�gl�s par l'intervention de la police et m�me de la justice. Une situation que les huit orphelines concern�es par cette double attribution de studios ne peuvent plus supporter et g�rer. Lasses de frapper en vain � toutes les portes, elles disent mettre tous leurs espoirs dans le wali d�l�gu� de Cheraga dont d�pendent Ouled-Fayet et A�n-Benian, les deux communes o� leur ont �t� attribu�s des studios qu'elles partagent � deux apr�s avoir �t� d�log�es par l'ex-wali d�l�gu� de Bab-el- Oued. Cette insolite attribution est d'autant �nigmatique que sur les trente deux jeunes femmes relog�es dans des studios, seules huit ont �t� contraintes de cohabiter dans une pi�ce-cuisine. Tout devient source de conflit � commencer par le payement de factures d'�lectricit�, d'eau et de gaz, ou encore des charges de la location. Un calvaire pour chacune d'entre elles puisque d�sormais le tout est de �faire d�guerpir l'autre� pour profiter seule du logement. �Si l'une d'entre nous commet l'irr�parable, cela sera enti�rement de la faute de l'administration. Elle sera autant sinon plus responsable que nous. Aucune ne veut se retrouver sans domicile, chacune fait ce qu'elle croit juste pour se pr�server de la rue…� Cette d�claration est celle d'une jeune femme, sans famille, ni parents, une pupille de l'Etat d�sesp�r�e qui multiplie les d�marches pour �viter le pire. L a semaine derni�re, elle nous a rendu visite � la r�daction pour tenter une fois encore d'attirer l'attention des pouvoirs publics, principalement les autorit�s locales sur �une erreur� de l'administration qui, depuis une ann�e empoisonne la vie de huit des trente-deux orphelines qui, jusqu'� la veille des �lections d'avril 2004, vivaient en paix au centre de jeunes filles de Bab-el- Oued. L'ex-service des br�l�s, la clinique Nancy o� certaines d'entre elles ont v�cu de 1983 � 2004. �On avait chacune notre chambre, on s'y enfermait pour ne pas avoir � subir l'influence des autres et �viter les conflits que g�n�re ce genre de cohabitation….�, raconte une de ces pupilles de l'Etat auxquelles Djamel Ould Abbes, ministre de la Solidarit� nationale, avait, en mars 2004, promis un toit d�cent et d�finitif si elles lib�raient les chambres qu'elles occupaient au centre d'accueil, aujourd'hui transform� en annexe de la da�ra de Bab-el-Oued. Abdelkader Kadi, alors wali d�l�gu� de Bab-el-Oued, devait lui veiller au relogement d�finitif de ces jeunes filles dont certaines ont �t� �trimbal�es� de centre d'accueil en centre de r��ducation quand en 1983 Zohor Ounici, alors secr�taire d'Etat aux affaires sociales, leur a �confisqu� la cit� de l'Enfance du chemin Bobillot � Alger. Aujourd'hui, tout en se demandant �o� sont pass� les quatre studios� dont elles auraient b�n�fici�s individuellement comme les 24 autres femmes qui vivaient au centre Nancy, que certaines ont rejoint un mois avant le d�m�nagement, elles se disent victimes d'une injustice �gratuite� qu'elles esp�rent voir r�parer. Vœu qu'elles ont exprim� dans toutes les demandes d'audience qu'elles ont faites au ministre de la Solidarit�, qui ne les a toujours pas re�ues et � l'ex-wali d'Alger qui n'a donn� aucune suite aux multiples lettres qu'elles lui ont adress�es pour solliciter son intervention.