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L'AUTEURE ET JOURNALISTE LEILA ASLAOUI AU SOIR D'ALGERIE
�L��criture est sereine m�me si les drames sont violents�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 01 - 2007

L�auteure et journaliste Le�la Aslaoui sera l�invit�e, cet apr�s-midi, de la librairie du Tiers-Monde � l�occasion de la sortie de son dernier ouvrage Coupables paru aux �ditions Buchet & Chastel (2006).
Paroles de femmes, r�cits r�els et destins tragiques, dans Coupables, Le�la Aslaoui, cette ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, magistrate, journaliste et auteure, s�est racont�e et a racont� l�histoire de Khadidja, Khalti Ha�cha, Bedira� et toutes celles qui ont accept� de livrer leurs t�moignages sur l�inf�me injustice subie par l�Alg�rienne depuis la nuit des temps. Coupablesest ce miroir qui refl�te un Etat d�plorable qui refuse de reconna�tre et de c�der devant la femme. L�auteure s�est laiss�e guid�e lentement et sans agressivit� � travers des chemins de vie cahoteux et caboss�s. Elle a v�cu chaque mot de son ouvrage comme un moment de souffle de dignit� qu�elle a r�insuffl� � toutes les victimes de la terreur de l�homme criminel, violeur, violent... bourreau et d�tenteur du pouvoir absolu. A tous ceux qui ont cru que Le�la Aslaoui s�est enfin autoris�e une th�rapie � la mort tragique de son mari et des accusations port�es � son parcours de femme militante, elle r�pond non. Pour elle, il n�est pas question d�admettre, encore moins pardonner ce qui a fait trembler ces millions d�Alg�riens pendant plus d�une d�cennie. Comme elle se refuse � oublier tout ce qui s�est pass�. Malgr� �le renforcement des lois�, la femme alg�rienne n�atteindra jamais la pleine �galit� avec l�homme, que ce soit de jure ou de facto. Les femmes continuent de subir des discriminations en mati�re de mariage, de divorce, d�h�ritage et de nationalit�. Les traditions, coutumes et attitudes st�r�otyp�es forment des obstacles consid�rables � l��galit� et � la jouissance de leurs droits fondamentaux. Dans Coupables, Le�la Aslaoui a laiss� libre cours � ses souvenirs et ses rencontres avec des destins de femmes.
Le Soir : La trag�die alg�rienne est telle que Coupables peut appara�tre comme une fiction
Le�la Aslaoui : C�est un projet qui me tenait � c�ur depuis fort longtemps, j�aurais voulu le faire avant la trilogie sur la justice, mais � l��poque j��tais magistrate, c�est-�-dire � l�int�rieur des drames et je n�avais pas suffisamment de distance pour maturer le projet si je puis dire. Mais l�id�e �tait en moi. Toutes ces femmes en �tat de souffrance et plong�es dans des drames pas possibles que j�ai rencontr�es sont dans l�angle judiciaire. J�ai le privil�ge et le handicap d��tre un �lectron libre. Par exemple, le personnage de Khadidja dont j�ai chang� le pr�nom parce qu�elle l�a souhait� et que je m�y suis engag�e � le faire, je l�ai rencontr�e par hasard dans une commune pr�s de Bruxelles. C��tait l��poque o� les femmes, et j�en faisais partie, partaient avec leur petit b�ton de p�lerin expliquer ce qui se passait en Alg�rie. C��taient les ann�es 1990, c��taient les ann�es terroristes. J�ai rencontr� cette dame � la fin de la conf�rence que j�animais � Bruxelles. Nous avons pris un caf�, elle s�est confi�e � moi pendant des heures et des heures. Je suis tr�s heureuse de l�avoir fait apr�s plusieurs ann�es parce que si je l�ai fait en 1983 ou 1984 comme j�en avais envie, je n�aurais peut-�tre pas restitu� la r�alit� de ces drames comme il le fallait. Je crois pouvoir dire que je l�ai fait sans agressivit�. L��criture est sereine m�me si les drames sont extr�mement violents et m�me si je veux d�noncer quelque chose de tr�s fort.
Vous pr�sentez la femme comme un otage de la soci�t� et de la loi
Je voulais restituer une parole de femme, comme je l�ai dit sciemment dans l�avant-propos. Il y a toujours dans notre soci�t�, le �nous�, le nous un peu autoritaire, tr�s anonyme pour les femmes. Je voulais � travers ce nous �voquer par exemple, nous (la femme) avons �t� nomm�es tr�s souvent dar (la maison), el aa�la (la famille) et beaucoup de femmes jusqu�� ce jour, qui ne sont pas de ma g�n�ration, qui n�est pas tr�s jeune mais qui n�est pas non plus tr�s vieille aussi, quand elles parlent de leurs �poux, elles ne le nomment pas directement. Elles disent houa (lui). Je voulais ainsi utiliser le �je� pour leur donner la possibilit� vraiment de relater leurs histoires, leurs drames. Et finalement leur grande dignit� parce qu�elles expriment des choses violentes qu�elles ont v�cues elles-m�mes et en m�me temps elles gardent leur dignit� toutes ces femmes. Y en a une, qui, victime de violences conjugales, passe elle-m�me par la violence pour exister et je vous dirais que tous ces r�cits sont tir�s de faits r�els, il y a peut-�tre une fiction qui n�en est pas une. Il s�agit de la m�re qui s�est veng�e, mais aucune femme ne l�a fait en Alg�rie. J�ai pris l�histoire du moudjahid de Souk-Ahras et j�ai essay� d�imaginer ce que ferait une m�re qui a perdu ses deux enfants, car cette m�re existe. Khalti Ha�cha qui a t�moign� dans le proc�s contre Souadia, � partir de ce fait r�el, j�ai essay� d�imaginer ce que pourrait faire une m�re totalement d�munie face � l�amnistie et le pardon � des criminels.
Pourquoi l�avoir �dit� en France ?
J�avais un contrat avec Casbah Editions, dans la plus grande des courtoisies et sans il y ait eu le moindre accroc des deux c�t�s, j�ai d� rompre mon contrat. J�avais estim� que mon dernier ouvrage Ce ne sont que des hommes paru en 2003, n�avait pas m�rit� toute la promotion que j�en aurais attendue. En plus du fait, que c�est celui que je pr�f�re le plus. Audel�, je garde un excellent souvenir de Casbah Editions tant pour le travail de qualit� que pour l�ambiance r�serv�e aux auteurs. En 2005, j�ai contact� deux maisons d��dition alg�riennes, l�une m�a r�pondu qu�elle �tait vraiment � labours puisqu�elle r��ditait des titres d�j� parus, et l�autre m�a r�pondu simplement qu�elle devait arr�ter la parution carr�ment de livres en raison de difficult�s financi�res. Donc j�ai bien compris surtout que je devenais infr�quentable parce que de livres en r��dition, il n�y en avait point et que c��tait une mani�re tr�s �l�gante de m��conduire eu �gard � mes positions politiques, je devenais g�nante. Avec Fran�oise Stallier (ancienne ministre du gouvernement d�Alain Jupp� et actuelle conseill�re g�n�rale de la r�gion du Nord), une amie de longue date � laquelle Coupables est d�dicac�, nous avons longuement parl� � b�tons rompus et j�ai saisi l� une opportunit� puisqu�elle m�a mise en relation avec les �ditions Buchet et Chastel. Enfin, avec l��diteur, M. Lutor, qui a accept� dans un premier temps de lire le manuscrit et l�a programm� dans un deuxi�me temps pour l�ann�e 2006. C�est une autre exp�rience tout aussi enrichissante que la premi�re parce que j�ai connu des gens tr�s int�ressants et tr�s disponibles. �a m�a apport� un plus en tant qu�auteur et je ne le regrette pas du tout. Cela �tant les portes ne sont pas du tout ferm�es. Il y a des n�gociations, ce n�est pas moi qui m�occupe de cette question. Evidemment, je ne d�sesp�re pas de voir de nouvelles perspectives et des horizons plus joyeux. Probablement, une co�dition ou une autre formule. Coupables sera lu par les femmes alg�riennes et les hommes aussi.
Quelles ont �t� les r�actions de vos lecteurs ?
Pas du tout agressifs pour les hommes. Et pour celles qui l�ont d�j� lu, elles l�on trouv� tr�s beau. En fait, ce que je ne voulais pas du tout faire, c��tait un livre sur le f�minisme. D�ailleurs, je ne suis pas comp�tente sur les droits de la femme. Moi, je me situe dans la cat�gorie de femme qui n�est pas � l�extr�me droite. C�est pour �a que je ne cesse et je ne cesserai de combattre l�islamisme parce qu�il renvoit une image tout � fait avilissante de l�islam dans lequel je me reconnais, parce que c�est ma croyance. Cependant, je me reconnais le droit en tant que musulmane de dire que tout n�est pas au point concernant la femme dans l�islam lui-m�me.
Vous allez �tre consid�r�e comme une m�cr�ante ?
Ce n�est pas du tout �tre m�cr�ante ou incroyante, il faut que nous apprenions nous autres les musulmans, notamment les femmes, � aller t�moigner sur le terrain des islamistes et les combattre avec leurs propres arguments ou leurs propres arguties. C'est-�-dire que nous opposions � leurs arguties nos arguments. Je ne comprends pas et je n�admettrais pas si j�ai une fille que son mari, je dis une fille, parce moi je me suis d�fendue et puis j�ai eu la chance de tomber sur un homme qui me comprenait et qui ne m�a pas fait subir cela. Mais si j�avais eu une fille, je n�admettrais pas que son mari divorce comme il le veut, qu�il la r�pudie comme il le veut et qu�elle soit oblig�e de passer par la proc�dure du khul, c'est-�-dire qu�elle rach�te sa libert� telle une esclave affranchie. Ce sont toutes ces choses-l� que je me reconnais le droit m�me si par le pass� j�ai �t� trait�e par les associations dites f�ministes d�islamiste avec un mari assassin� par ces m�mes islamistes. Avec tout ce que j�ai prouv� et il n�y a plus rien � prouver contre le terrorisme.
La cause f�ministe ne vous semble pas tr�s, tr�s loin en arri�re ?
Il y a eu durant les ann�es du terrorisme, une grande quand bien m�me nous ne savions pas ce que nous voulions, on savait au moins ce que nous ne voulions pas. Il y avait des femmes ind�pendantes comme moi et il faut quand m�me le rappeler que ce sont elles qui ont �t� un fer de lance et une r�sistance de tous les instants contre le terrorisme. Certaines l�ont pay� tr�s cher et il faut notamment souligner nonobstant toutes les diff�rences et les divergences d�opinions et d�id�ologies. Nous sommes quand m�me arriv�es � nous entendre en 1996 sur les amendements au code de la famille alors qu�avant, il y avait une gu�guerre compl�tement st�rile � mes yeux entre abrogation et amendements et amendements et abrogation. Pour les personnes qui souhaitaient l�abrogation elles �taient mal consid�r�es et pour celles qui voulaient les amendements, elles passaient pour des islamistes. Or, du point de vue juridique, ce qui faisait peur lorsque nous entendions le mot abrogation, c�est qu�il y ait n�importe quelle interpr�tation de juge devant la nature totalement vide. Nous disions donc qu�il valait mieux des amendements en attendant mieux.
La solution id�ale�
Non. Mais c��tait mieux que le vide. Le mouvement existe toujours seulement les associations dites d�mocrates ne peuvent plus se mouvoir alors que les portes politiques et le climat est totalement verrouill�. Sans oublier, celles qui ont fait du combat de la femme, un marche-pied pour nourrir leurs ambitions personnelles. Attention, ce n�est pas parce que ces femmes-l�, voulaient �tre ministres, pour moi il est pr�f�rable d�avoir une ministre universitaire qu�une analphab�te. L�essentiel est de rester fid�le � ses convictions. Si demain, vous me voyez cligner des yeux vers les islamistes, soit vous vous dites qu�elle est bonne pour l�h�pital Frantz-Fanon ou alors qu�elle cherche � obtenir quelque chose. Je vous cite un exemple venant des femmes de Ha�cha. H�las, aujourd�hui elles ne sont plus que trois ou quatre. Au fur et � mesure du proc�s, elles se sont litt�ralement �clips�es. L�Afepec d�Oran, qui a soutenu d�s le d�but les victimes, s�est vu notifer par huissier, et quand on sait combien co�te un huissier, une sommation de ne plus appara�tre au proc�s par ces trois femmes soi-disant d�munies. Mieux encore elles ont �t� jusqu�� accuser l�Afepec d�avoir d�tourn� des dons. La pr�sidente de l�association franchement, il faut pouvoir trouver des circonstances att�nuantes � toutes ces associations. Il y a eu au d�but des ann�es 1990 une magnifique ouverture, c�est vrai qu�on sortait le matin m�me si on ne savait pas si on allait rentrer le soir. Il y a actuellement une d�mobilisation totale quand on arrive � entendre un Soltani Bouguerra s�opposer � ce que la m�re c�libataire per�oive un petit p�cule et quel petit p�cule.
Sam H.
[email protected]


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