Malgr� le tri op�r� lors de l�instruction men�e en 2004 aupr�s du tribunal de Ch�raga pour prot�ger certains responsables de l�Etat et proches du pr�sident, plusieurs noms de ministres et de commis ont retenti durant le d�roulement du proc�s Khalifa ouvert au tribunal de Blida depuis le 8 janvier dernier. Djamel Ould Abbas, Mourad Medelci, Aboudjerra Soltani, Abdelmadjid Sidi Sa�d, Mohamed Nadir Hamimid, Tayeb Bela�z et Khalida Toumi pour ne citer que ceux qui font toujours partie du syst�me ou du gouvernement mis en place par le pr�sident. Ilhem B. Tir - Alger (Le Soir) - Il est clair que les �l�ments qui devaient constituer le puzzle du proc�s de l�affaire Khalifa ne sont pas tous r�unis. Cependant, le fait notoire dans cette affaire ne se r�sume pas au d�fil� de plusieurs ministres comme t�moins, dont l�ancien titulaire de l�Habitat Abdelmadjid Tebboune, l�ancien ministre des Finances Karim Djoudi, Mohamed Terb�che, Mourad Medelci et le ministre d�Etat Aboudjerra Soltani, aux c�t�s du grand patron de l�UGTA mais c�est le fait de voir des noms, qui semblaient �tre loin de ce scandale, surgir lors des t�moignages. Pourtant, lors de l�instruction qui a d�but� fin octobre 2004, plusieurs noms ont �t� cit�s et que l�arr�t de renvoi ne mentionne pas. Parmi ces noms, figurait celui que la presse fran�aise avait appel� le num�ro 2 du groupe Khalifa, le fr�re du chef de l�Etat, alors avocat conseil du groupe. Il lui �tait reproch� d�avoir re�u, comme beaucoup d�autres, la Golden Card d�El-Khalifa Bank. Cela �tant, le premier nom cit� est celui du ministre de la Solidarit� nationale, le Dr Djamel Ould Abbas, qui aurait profit� d�une carte de gratuit� de voyage. En effet, la secr�taire de Khalifa, A�ouaz Nadjia, surprendra tout le monde lorsque elle �voqua le nom du ministre de la Solidarit�, en disant qu�il �tait venu au si�ge pour prendre une carte de gratuit� de voyage. Une autre r�v�lation est venue de l�accus� principal, Abdelmoumen Khalifa qui, dans une interview accord�e au quotidien fran�ais Le Figaro, accusait Tayeb Bela�z et l�un des hommes forts du pr�sident d�avoir �escamot� le dossier de l�agence de Kol�a parce que le ministre de la Justice Tayeb Bela�z y avait un compte�. Un autre nom de l��quipe pr�sidentielle vient de tomber. Il s�agit de la ministre de la Culture Khalida Toumi, qui avait charg� sa conseill�re de prendre la direction de KTV-Alg�rie �� des fins purement politiques� pour ne pas dire �lectoralistes. Dans cette saga, faut-il citer les plus ou moins chanceux, Nadir Hamimid, ministre de l'Habitat, ainsi qu'un d�put� de la majorit�, Abdeslam Bouchouareb, l�homme fort d�Ahmed Ouyahia, qui �taient discr�tement interrog�s par un magistrat de la Cour supr�me ? Ils sont soup�onn�s d'avoir favoris� le d�p�t � El-Khalifa Bank, des fonds d'offices publics �valu�s � plusieurs millions d'euros. Ou encore le ministre des Finances, Mourad Medelci, qui, lui, �tait � la barre en tant que t�moin mais qui avoue n�avoir pas �t� assez intelligent pour d�tecter la gravit� de la situation �car c'est l'image du pays � l'int�rieur et � l'ext�rieur qui en a le plus p�ti� a-t-il reconnu. C�est l� le t�moignage d�un ministre choisi par le pr�sident de la R�publique pour compter les sous du pays et admet son manque de perspicacit�. Il n�est pas le seul d�ailleurs. Le grand patron de l�UGTA avait, lui aussi, admis son manquement en avouant devant le tribunal de Blida avoir r�dig� un proc�s-verbal sanctionnant une r�union fictive du conseil d�administration de la Cnas. Un aveu qui n�en fait plus, d�sormais, un simple t�moin dans l�affaire Khalifa mais bel et bien un protagoniste de premi�re importance. Abdelmadjid Sidi Sa�d a, de son c�t�, enfonc� le ministre d�Etat Aboudjerra Soltani qui �tait, lors de la cr�ation de la banque El Khalifa et durant les ann�es suivantes, tant ministre de la PME entre 1998 et 2000 que ministre du Travail et de la S�curit� sociale entre 2000 et 2001, et donc concern� par la gestion des caisses de S�curit� sociale. Il a �t� saisi par le pr�sident du conseil d�administration Abdelmadjid Sidi Sa�d par le biais d�une lettre que la juge avait exhib�e lorsque la cour entendait l�ex-DG de la Cnas. Cela signifie, donc, que malgr� �la prudence�, les diff�rents membres de l�ex�cutif n�y ont pas �chapp�. Ces derniers, r�put�s �tre des figures de proue du clan pr�sidentiel et qui, m�me s�ils ont failli � leur mission, n�ont v�ritablement de comptes � rendre sur leur gestion qu�� leur propre hi�rarchie et, surtout, pas au pouvoir judiciaire. I. T.