Il y a quelques ann�es, un bureau d��tudes international, sous l��gide des Nations unies, a dress� un constat effarant sur les r�serves hydriques dans les r�gions MENA (Middle East and North Africa). Cette �tude fait ressortir qu�� l�approche de 2015, cette partie du monde sera gravement affect�e par l�effet de la s�cheresse. Autant dire que le pr�cieux liquide se fera rare, co�tera cher et sera certainement source de conflits, notamment au Proche-Orient. L�Etat d�Isra�l est le premier � comprendre en fait que sa propre s�curit� d�pend de l�eau et on voit mal sur le plan politique l�avenir du Golan syrien dont les nappes sont actuellement exploit�es par Isra�l. Autant dire que si le prix du baril peut d�passer les 100 dollars, faut se poser la question sur le prix du m�tre cube d�eau lors de la prochaine d�cennie. Les pays du Maghreb, bien que dot�s d�un climat m�diterran�en, sont aussi menac�s que les r�gions d�sertiques du Moyen- Orient. L�Alg�rie, le Maroc et la Tunisie disposent de ressources superficielles et souterraines en eau limit�es. Pour l�Alg�rie, l��tude fait ressortir que notre pays est bien en de�� de la norme internationale qui fixe une moyenne de 1 000 m3/an par habitant et � l�approche du 3e mill�naire, elle chutera � 450 m3/ an. La partie nord de l�Alg�rie ne peut mobiliser que deux milliards de m�tres cubes par an sur les 12 milliards possibles. Au sud du pays, la nappe du terminal et du continent intercalaire du Sahara constitue la r�serve estim�e � 70 milliards de m�tres cubes. Toutefois, c�est l�ouest de l�Alg�rie qui sera menac�. La s�cheresse qui s�vit depuis plus de deux d�cennies a pratiquement dess�ch� le sous-sol, provoquant de graves perturbations dans les nappes mill�naires. Dans la r�gion de Tlemcen, la cote d�alerte est atteinte. Les barrages d�El-Mefrouche, d�une capacit� de 14 millions de m�tres cubes, est � sec �d�ailleurs, il a �t� mis fin � son exploitation �, B�ni-Bahdel, d�une capacit� de 56 millions de m�tres cubes, et de Sidi-Abdelli avec 50 millions de m�tres cubes accusent de grands d�ficits. Les derni�res pluies restent un mince espoir pour la r�alimentation des nappes. C�est ce qui a incit� les services hydrauliques � s�int�resser aux forages qui donnent de meilleurs r�sultats. Il faut dire que gr�ce � cette nouvelle strat�gie, la wilaya de Tlemcen a �vit� le pire surtout avec la fermeture du barrage El-Mefrouche. La distribution en eau potable, quoique insuffisante, reste acceptable. Le constat est amer : les ouvrages hydrauliques de grande envergure ont �t� oubli�s dans les ann�es 1970 et 1980 quand il tombait des cordes du ciel. A d�faut d��tre entretenu � temps et r�guli�rement, un r�seau AEP ne peut �tre renouvel�, le co�t �tant trop �lev�. Un bureau d��tudes allemand a estim� que le co�t du renouvellement du r�seau AEP d�une ville comme Alger �quivaut � la r�alisation d�un barrage comme celui de Keddara. En ce qui concerne la wilaya de Tlemcen, il faut souligner l�implication des unit�s industrielles au nord de la ville qui, non seulement consomment une tr�s grande quantit� d�eau, mais polluent les nappes. Deux stations d��puration sont en cours de r�alisation, l�une � Maghnia, l�autre � Tlemcen. Le captage des sources et les op�rations de transfert ont fait oublier aux gens que la s�cheresse nous guette toujours. Le probl�me d�eau potable ne se posera plus � Tlemcen d�ici � la fin 2008 avec l�entr�e en service de la station de traitement de Sekkak. Avec une pluviom�trie qui se situe entre 300 et 600mm/ an, on dispose de 290 millions de m�tres cubes comme capacit� au niveau des barrages de Mefrouche(14 millions), B�ni-Bahdel (56 millions) et Hammam Boughara (170 millions). Pendant longtemps, la politique et la gestion de l�eau d�pendaient en grande partie des capacit�s des barrages. Cette option est d�pass�e eu �gard aux caprices climatiques. L�exploitation des ressources souterraines reste la planche de salut pour les ann�es � venir, car peut-�tre � la fin du si�cle on ne parlera plus de m�tres cubes d�eau mais de barils d�eau, dont le prix serait fix� sur les grandes places boursi�res.