Il �tait 22 h 30 samedi quand un v�hicule, une Renault Express, immatricul� dans la wilaya d'Alger, descendait � tr�s vive allure, selon des t�moins oculaires, la rue du 20-Ao�t-56 vers l'agence de voyageurs. C'est au niveau du quartier commer�ant EPLF, encore ouvert � cette heure-l�, que Abdesslam Ahmed, �g� de 58 ans, ancien directeur d'�cole, souffrant de d�pression et en cong� de maladie de longue dur�e, marchant d�j� difficilement, tente de traverser la chauss�e � pas pesants. Le chauffeur, un jeune homme de 20 ans, originaire d'Alger, la vitesse aidant, n'a pas pu �viter le pi�ton. Les riverains, qui prenaient le frais, accourent et le bless�, �vacu� vers l'h�pital situ� non loin du lieu de l'accident, d�c�de � son arriv�e aux urgences. Il faut dire que si le jour, avec la densit� de la circulation, les v�hicules sont oblig�s de rouler � des vitesses mod�r�es, il n'en est pas de m�me la nuit, o� certains chauffards se permettent souvent des pointes d�passant les 100 km sans que personne trouve � redire. Des groupes de motocyclistes, sur leurs p�trolettes p�taradantes et fumantes, sans lumi�res et sans casques, comme l'exige le code de la route, organisent des rallyes dans certains quartiers au grand dam des paisibles citoyens en qu�te de qui�tude et de repos r�parateur et subissent ces agressions continuelles, souvent jusque tard dans la nuit. Le plus grave c'est qu�au nom de la �joie�, m�me les cort�ges des mariages passent � des vitesses que jalouseraient les cort�ges officiels, faisant dire � certains : �On dirait que les deffa� viennent de proc�der au rapt de la mari�e o� qu'ils ont peur que la mari�e change d'avis.� Ce type d'accident de nuit n'est pas le seul h�las. D�j� la semaine derni�re, une fillette a �t� renvers�e � 21 h 15 par une Clio. Le chauffeur a failli d'ailleurs �tre pris � partie par les t�moins sur les lieux de l'accident, n'�tait la pr�sence de quelques personnes sages qui ont calm� les esprits. Le d�funt a �t� enterr� ce dimanche apr�s la pri�re du d�hor au cimeti�re de Sidi Abdelkader qui surplombe la ville. Le chauffeur incrimin�, selon une source polici�re, a �t� arr�t� et sera pr�sent� au parquet. Il faut ajouter que la victime errait depuis deux ans, ignor�e par les �uvres sociales de l'Education, comme est ignor� ce fils, malade mental, d'un couple d'enseignants, le mari d�c�d� �tait inspecteur primaire et la m�re enseignante retrait�e. Pourtant, une prise en charge r�elle pourrait permettre de rendre le jeune malade plus sociable, surtout pour les siens, n'�tant nullement agressif.