Il y a quelques ann�es, le nombre de mendiants � Tlemcen se comptait sur les doigts d�une main. On observait quelques vieillards ou handicap�s aux alentours de la grande mosqu�e, qui, tout en demandant l�aum�ne, se faisaient plut�t discrets. Aujourd�hui, les temps ont dr�lement chang�, le tabou est bris�, pas question de h�chouma, la mendicit� reste l�unique planche de salut pour des centaines d�exclus. Mais le plus grave dans ce ph�nom�ne qui gangr�ne la soci�t�, c�est qu�une importante frange est touch�e par cette grande mis�re. Les jeunes, des deux sexes, n�h�sitent pas � faire la manche. C�est dire � quelle vitesse la mis�re progresse. Il est vrai qu�au rythme des r�formes men�es, nul n�est � l�abri de ce triste sort. Selon les statistiques avanc�es, la wilaya de Tlemcen affiche un nombre effarant de jeunes ch�meurs. Il suffit de se r�f�rer au nombre d�entreprises locales qui ont baiss� rideau. Cependant, si la mendicit� est plut�t per�ue comme un fl�au, ce sont les jeunes filles qui, d�sesp�r�es, sont expos�es � la prostitution avec tous les risques que cela comporte, les temps sont durs et �a tout le monde le sait et le vit � ses d�pens. Si par le pass� la mendicit� se limitait aux grandes agglom�rations urbaines, c�est au tour de la campagne de d�couvrir les affres de la mis�re. Tlemcen, cette wilaya qui affichait une certaine prosp�rit�, est confront�e aujourd�hui � une dure r�alit�. Si vous passez tard dans la soir pr�s de Bab-Ali, l�image de ces jeunes SDF au visage ass�ch� par la consommation du zembreto vous �difiera sur la v�ritable d�ch�ance humaine. N�allez surtout pas parler � ces proscrits, d��lections, d�avenir, de d�mocratie et tutti quanti... A l�horizon se dessinent des lendemains qui d�chantent...