La Ligue des champions s'offre une finale de r�ve, aujourd�hui � Rome, entre Manchester United, tenant du titre � la recherche d'un doubl� in�dit depuis 19 ans, et le FC Barcelone et son armada offensive, avec en toile de fond le duel entre les deux meilleurs joueurs du monde, Cristiano Ronaldo et Messi. Quoi qu'il arrive, c�est une page d�histoire qui s��crira au Stade olympique. Depuis les deux victoires de l�AC Milan d�Arrigo Sacchi en 1989-90, le troph�e le plus convoit� du football europ�en se pla�t � changer de destinataire chaque ann�e. Mais jamais une �quipe n�a �t� aussi proche de cet exploit que les Red Devils d�Alex Ferguson. Le technicien �cossais est d�j� entr� dans la l�gende en Angleterre et a fait de son �quipe, sacr�e pour la 18e fois en championnat, l��gale de Liverpool sur la sc�ne nationale. Mais cette fois, il s�agit pour Ferguson de confirmer la supr�matie de MU sur le plan international et d�asseoir encore un peu plus sa stature avec une 4e C1 pour son club et une 3e personnelle depuis son arriv�e � Manchester en 1986. L�obstacle � franchir est pourtant de taille, le Bar�a ayant tout balay� sur son passage avant cet ultime rendez-vous de la saison (30 buts en 12 matches de Ligue des champions, 104 r�alisations en 37 rencontres de championnat, doubl� Liga-Coupe). Personne n�a r�ussi jusqu�ici � r�sister aux Catalans. Personne... sauf les Blues de Chelsea et leur d�fense de fer qui ont cru pouvoir emp�cher leur accession en finale avant un but venu d�ailleurs d�Iniesta dans les arr�ts de jeu en demi-finale retour (0-0, 1-1). Le Bar�a diminu� De quoi donner des id�es aux Mancuniens et relativiser la puissance de feu des Barcelonais. Chelsea a montr� la voie � suivre m�me si les Red Devils sont plus �joueurs� que les Londoniens. Le quatuor d�fensif O�Shea- Ferdinand- Vidic- Evra, l�un des plus redout�s en Europe, saura s�en souvenir. Les chiffres sont l� aussi, �loquents : Manchester n�a encaiss� que 24 buts en Premier League et 6 en C1. D�autant que c�est un Bar�a particuli�rement diminu� qui a pris la direction de Rome. Sa d�fense est d�cim�e (Marquez, forfait sur blessure, Abidal et Alves suspendus) mais, plus grave, le secteur offensif, son arme ma�tresse, bat de l�aile. Thierry Henry, auteur tout de m�me de 6 buts en C1 cette saison (29 toutes comp�titions confondues), et le g�nie cr�ateur du club, Iniesta, ne sont plus apparus en match officiel depuis le d�but du mois, victimes de blessures (genou droit pour le Fran�ais le 2 mai, d�chirure musculaire � la cuisse droite pour l�Espagnol le 10). Les deux ont repris l�entra�nement depuis la semaine derni�re et ont m�me particip� � une s�ance compl�te lundi pass�. Leur pr�sence, indispensable � la bonne marche de leur �quipe, ne fait quasiment aucun doute mais c�est plut�t leur �tat de forme qui laisse perplexe. Le match Ronaldo-Messi Mais la foudre pourrait venir des pieds des deux vedettes Cristiano Ronaldo et Messi. Outre le titre de champion d�Europe, la finale de Rome pourrait en effet s�av�rer d�cisive pour d�partager les deux hommes dans la course au prestigieux Ballon d�Or, remport� en 2008 par le Portugais. Ronaldo, buteur en finale l�ann�e derni�re contre Chelsea, aime les grands matches et l�a prouv� cette saison en Ligue des champions. Muet en poules, il s�est r�veill� lors des matches couperets, assommant � lui seul l�Inter, Porto et Arsenal avec quatre buts. Messi, novice � ce stade de la comp�tition, a, lui, tout � prouver m�me s�il est en t�te du classement des meilleurs canonniers de la C1 (8 buts). Il devra surtout vaincre le syndrome anglais, lui qui n�a jamais marqu� contre un club de Premier League. Ce sera l�autre enjeu de ce match de gala. FERGUSSON-GUARDIOLA Le ma�tre contre l�espoir Le choc Manchester- Barcelone en finale de la Ligue des Champions ce soir � Rome va opposer deux entra�neurs aux profils dissemblables : le �ma�tre� Sir Alex Ferguson, 67 ans, des troph�es en pagaille, et �l�espoir � Josep Guardiola, 38 ans, qui vit sa premi�re saison sur le banc. La carri�re : Ferguson, apr�s une discr�te carri�re de joueur cantonn�e au championnat �cossais dans les ann�es 60-70, est devenu au fil des ans un des entra�neurs les plus r�put�s du monde gr�ce � sa formidable r�ussite � Manchester o� il officie depuis 1986. A son cons�quent palmar�s figurent notamment deux Ligues de Champions et onze titres de champion. Guardiola, plus jeune de 29 ans, fut un grand milieu, capitaine du �mythique� Bar�a des ann�es 90 sous les ordres de Johan Cruyff, vainqueur de la C1 en 1992 et de six championnats. Sur le banc, c�est en revanche un n�ophyte : avant de prendre la t�te des Blaugrana en d�but de saison, son exp�rience se limitait � une ann�e � la t�te du Bar�a B. Cela ne l�emp�che toutefois pas de r�aliser des d�buts fracassants puisque son �quipe a d�j� emport� le championnat et la Coupe d�Espagne, ce qui augure d�une belle carri�re pour lui. La personnalit� : Ferguson n�aurait naturellement jamais pu b�tir une telle carri�re sans une forte personnalit� et un caract�re bien tremp�. A MU, il n�y a qu�un ma�tre � bord, c�est lui. Et gare � quiconque s�oppose � son autorit� : des joueurs aussi r�put�s que Paul Ince, David Beckham ou Ruud van Nistelrooy on �t� pri�s d�aller voir ailleurs d�s lors que leur comportement n��tait plus en harmonie avec les d�sirs de l�Ecossais. Ses col�res sont �l�gendaires�, et, Beckham, encore lui, qui prit un jour de 2003 une chaussure en pleine figure (ce qui n�cessita ensuite la pose de quelques points de suture), ne dira pas le contraire. D�un abord aust�re et s�rieux, Guardiola a, lui, fait tr�s fort d�s sa premi�re ann�e : remettre de l�ordre dans un vestiaire qui, � la fin du mandat de son pr�d�cesseur Frank Rijkaard, ressemblait de plus en plus � une p�taudi�re. Les id�es : les deux techniciens ne sont pas des originaux dans le sens o� ils font jouer leur formation selon des principes bien �tablis. A MU, Ferguson a r�ussi � cr�er une savante alchimie, o� le collectif passe avant tout mais sans brider les individualit�s. Son 4-3- 3 repose sur une d�fense de fer organis�e autour de l�axe Ferdinand-Vidic (24 buts seulement encaiss�s en 38 rencontres de championnat, et 6 en 12 matches de C1), un milieu et des ailiers aussi offensifs que travailleurs aux c�t�s de l�attaquant vedette Cristiano Ronaldo. Au Bar�a, Guardiola perp�tue plus que jamais la tradition du club, en droite ligne de Cruyff : des passes et encore des passes, de la vitesse, du jeu et encore du jeu. Avec nombre de joueurs issus du centre de formation (Puyol, Xavi, Iniesta, Messi...) qui se trouvent les yeux ferm�s, c�est une r�ussite totale au regard du nombre incroyablement �lev� de buts marqu�s : 104 en Liga, 30 buts en C1 ! Aujourd�hui, le jeu l�ch� du club catalan fait l�admiration de l�Europe. Guardiola veut �tre le 6e � gagner comme joueur puis entra�neur L�entra�neur espagnol du FC Barcelone Josep Guardiola, 38 ans, peut devenir le sixi�me homme � remporter la Ligue des Champions comme joueur puis comme entra�neur si son �quipe s�impose en finale face � Manchester United au stade Olympique de Rome. Joueur, le milieu Guardiola avait remport� la C1 avec le FC Barcelone aux d�pens de la Sampdoria (1-0 a.p.) le 20 mai 1992 au stade de Wembley � Londres. Cinq hommes ont r�ussi � remporter la plus prestigieuse des coupes europ�ennes comme joueur puis comme entra�neur, l�Espagnol Miguel Munoz, les Italiens Giovanni Trapattoni et Carlo Ancelotti ainsi que les N�erlandais Johan Cruyff et Frank Rijkaard. 1. Miguel Munoz, 4 victoires avec le Real Madrid : joueur en 1956 et 1957, puis entra�neur en 1960 et 1966. 2. Giovanni Trapattoni, 3 victoires : joueur en 1963 et 1969 avec l�AC Milan, puis entra�neur en 1985 avec la Juventus. 3. Johan Cruyff, 4 victoires: joueur en 1971, 1972 et 1973 avec l�Ajax, puis entra�neur en 1992 avec le FC Barcelone. 4. Carlo Ancelotti, 4 victoires avec l�AC Milan : joueur en 1989 et 1990, puis entra�neur en 2003 et 2007. 5. Frank Rijkaard, 4 victoires : joueur en 1989 et 1990 avec l�AC Milan et en 1995 avec l�Ajax, puis entra�neur en 2006 avec le FC Barcelone. La fi�vre monte � Barcelone Un �cran g�ant pr�s de la mer, un autre pr�s du Camp Nou, des balcons et des vitrines aux couleurs du FC Barcelone la capitale catalane est pr�te � suivre fi�vreusement la finale de la Ligue des champions contre Manchester United aujourd�hui � Rome. �Ce sera diff�rent de toutes les festivit�s auxquelles nous avons �t� habitu�s derni�rement�, assure Pere, membre de la s�curit� d�une des boutiques en face de la Fontaine de Canaletes, sur les Ramblas, traditionnel lieu de c�l�bration des victoires du Bar�a, d�j� sacr� champion d�Espagne et vainqueur de la Coupe du roi cette saison. Il est difficile si l�on se prom�ne dans Barcelone d��chapper aux couleurs du club, bleu et grenat, exhib�es fi�rement avec force drapeaux et maillots sur les balcons et les devantures des magasins. Le Bar�a a d�cid� d�ouvrir les portes du Miniestadi, le petit stade situ� juste � c�t� de l�immense Camp Nou, pour permettre aux �socios� (membres du club) et � leurs proches de suivre la grande finale sur �cran g�ant. Un autre �cran g�ant de 60 m2 a �t� install� en plein air sur la place Odisea del Maremagnum, espace de loisirs, de boutiques et de restaurants qui prolonge les Ramblas juste en face du port de Barcelone. La plupart des �cul�s� (supporteurs du Bar�a) ne s�attendaient pas � autre chose qu�une victoire aujourd�hui face au tenant de la Ligue des champions, Manchester United. Ce n�est toutefois pas l�ensemble de la ville catalane qui soutiendra le Bar�a aujourd�hui. Les supporteurs de l�autre club de Barcelone, l�Espanyol, sont indiff�rents, voire plut�t favorables au club anglais... Et il y a aussi une �minorit� silencieuse�, lass�e de la f�te des fans du Bar�a et de leurs exc�s, apr�s les nombreux succ�s de l��quipe de Pep Guardiola : la victoire historique du �Clasico� � Madrid (6-2), la qualification pour la finale de la Ligue des champions, la victoire en Coupe du roi et le titre de champion. Messi paierait pour voir jouer Ronaldo L�attaquant vedette de Barcelone, Lionel Messi, a d�clar� hier qu�il serait �pr�t � payer� pour voir jouer le Portugais Cristiano Ronaldo, son adversaire de Manchester United, avec qui il partagera la vedette lors de la finale de la Ligue des champions, aujourd�hui � Rome. �Manchester a des joueurs de qualit� dans tous les registres du jeu. Mais si je devais en choisir un, ce serait Ronaldo. C�est le joueur que je paierais pour voir�, a d�clar� l�Argentin au Daily Mail. �Lui et moi sommes des joueurs tr�s diff�rents mais il est incroyable, tr�s sp�cial, ce ne sera pas facile de l�arr�ter. Mais, nous ne devons pas concentrer toute notre attention sur lui et oublier Berbatov, Rooney et Carlos Tevez�, a-t-il poursuivi. �Manchester United a des joueurs sur tout le terrain qui peuvent vous punir de la m�me fa�on que nous l�avons fait�, a-t-il ajout�. Messi, qui aura 22 ans en juin, a r�affirm� qu�il resterait � Barcelone, en d�pit des rumeurs le donnant partant pour le grand rival du club catalan, le Real Madrid. �J�ai dit tant de fois que je suis si heureux � Barcelone que je n�ai pas envie de partir�, a-t-il dit. �Je leur dois tant. Je veux les payer de retour pour ma carri�re. Je suis loyal envers Barcelone�. Messi est revenu sur sa petite taille (1,69 m), indiquant en substance que ses parents avaient vu beaucoup de m�decins en Argentine. �Les notes d�honoraires �taient �lev�es et mon p�re avait plusieurs emplois pour les payer mais m�me ainsi, ce n��tait pas suffisant pour en payer d�autres.� �Aucun autre club que Barcelone n��tait pr�t � me donner ma chance. Sans eux, je ne serais m�me pas joueur professionnel de football.�
