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«Vente du siècle» ou braderie de la mémoire
Une collection en or, un casse-tête chinois
Publié dans Le Temps d'Algérie le 27 - 02 - 2009

Près de 375 millions d'euros. Rien que ça ! C'est ce qu'ont rapporté en l'espace de trois jours les ventes aux enchères de la collection Yves Saint Laurent - Pierre Bergé, au Grand Palais à Paris, sous les auspices de la fameuse Maison Christie's de Londres.
Marquée par une série impressionnante de records, cette vente, la plus importante d'une collection privée, est désormais qualifiée comme étant la «vente du siècle». Pierre Bergé, «compagnon» pendant 50 ans de l'Oranais Yves Saint Laurent et actuel président de la fondation qui porte leur nom, a lancé, à cette occasion, ce fameux cocorico :
«J'ai voulu ramener le marché de l'art à Paris, et je l'ai fait, et j'espère que les collectionneurs et acheteurs n'auront plus peur de vendre de l'art à Paris.» Bravo Pierre ! Si cela n'est pas du nationalisme, alors là, personne n'aura rien compris.
Et sûrement pas nos camarades chinois qui, eux, voient de plus en plus rouge lorsqu'ils se tournent vers Paris grâce à ce nouveau casse-tête. Paris la capitale des droits de l'homme, Paris la ville des lumières, Paris des barricades et des titis…
Vols, viols et pillages
Et comme s'exclament souvent ces vieilles américaines fripées qui n'ont jamais connu que l'horizon bouché de leur Maryland enfumé : «Oh yes Pari…sss, so nice ! Ohhh Charles de Gaulle, Pigalle, le Moulin rouge, The tour Effel, Trocadéro, Montmartre… Ah yes, Le Louvre…»
Le Louvre, en effet ; cette caverne d'Ali Baba de luxe et tous ces autres musées dont la France s'enorgueillit mais dont la plupart des objets et des richesses proviennent des anciennes colonies. Les nazis ont eux aussi, à chaque fois, tenté de piller les plus belles œuvres à travers les pays qu'ils avaient occupés… Et ceci n'est qu'une redite de l'histoire.
Depuis les temps immémoriaux, les envahisseurs pillent et violent… C'est le fameux butin de guerre qui revient naturellement au vainqueur. C'est dans «l'ordre des choses». Un peu comme les razzias napoléoniennes en Egypte ou, plus près de nous, américaines en Irak…Et si comme partout, le bidasse vole seulement ce qui, à ses yeux, lui rapporte de l'argent immédiatement (or, bijoux) et assouvit ses besoins bestiaux sur les femmes ; l'officier, plus érudit, à l'instar de ses chefs, s'intéressera avec plus de raffinement aux vraies richesses délaissées par la soldatesque : les peintures, les sculptures, les œuvres d'art…
C'est ce qui a toujours fait la différence entre le col blanc et le bleu de travail…
Beaucoup de non-dits
De nos jours encore, on est à la recherche de très nombreuses et très précieuses œuvres d'art éparpillées à travers le monde et qui font sans doute le bonheur de collectionneurs pas très honnêtes. Des collectionneurs, Monsieur Bergé – et ne me dites surtout pas que l'argent n'a pas d'odeur – dont certains, parmi tous ces «anonymes», pour ne pas dire beaucoup, blanchissent peut-être de l'argent sale grâce à cette vente de votre fondation.
Car, selon les propres dires de Claude Aguttes, le directeur de la maison d'enchères de Neuilly, qui décrypte le comportement des acheteurs de votre vente, «tous ces acheteurs préfèrent rester anonymes, ce genre d'acquisition fait beaucoup de jaloux, entraîne des contrôles fiscaux et pose des problèmes de sécurité».
Eviter de payer ses impôts ! Le mot est lâché ! Quelle moralité ! Eh oui, il fallait s'y attendre. Qui sont donc ces fameux acheteurs anonymes ? Il y a parmi eux des Américains, des Russes, des nouveaux riches, des Européens, de grosses fortunes françaises…, parmi lesquelles peut-être aussi des békés ; vous savez : ces descendants fortunés d'anciens colons des Antilles françaises, dont les populations autochtones vivent depuis plus de deux mois une révolte de la faim…
Blanchiment d'argent ?
Et tout cela pourquoi ? Pour permettre à un acheteur «anonyme " de débourser, par exemple, 32 millions d'euros – le double du prix espéré – pour les Coucous de Matisse. C'est cher payé pour un «vase de fleurs» mais tous les goûts sont dans la nature… n'est-ce pas ?
Non Monsieur Bergé, votre cocorico est vraiment malvenu, en cette période de crise qui touche tout le monde sauf vous et vos amis. Mais qu'importe : tout cela n'a pas de prix aux yeux de fortunés dont on peut imaginer qu'ils n'ont pas tous gagné au loto…
Pourtant cela est important pour le peuple de France qui vivote. Ce peuple «underground» qui n'a même pas de quoi vivre décemment...
Cette vente est une insulte pour toutes ces étudiantes, futures cadres de la République qui se prostituent de plus en plus, après leurs cours à la Sorbonne et ailleurs, pour achever leurs études, faute de bourses adéquates…
C'est une insulte au peuple !
A tous les peuples…
Oui, votre «vente du siècle» a rapporté à votre fondation près de 374.000 euros, en trois jours ! Je ne pense tout de même pas, malgré ce résultat, que le coq gaulois ait matière à monter sur ses ergots, car, et vous le savez pertinemment, votre vente, ou du moins certains des objets que vous avez vendus ne vous appartiennent pas, même si vous les avez achetés. Ils font partie d'un patrimoine millénaire qui appartient à la Chine.
Je n'irai pas jusqu'à parler de recel, un délit puni par les lois de la République… Quand il s'agit de coffrer un jeune banlieusard qui a racheté, aux Puces de Clignancourt, un portable «volé»… Un délit qui ne concerne pas les cols blancs.
«Des actes de gangstérisme»
Mais cette Chine que vous connaissez bien et que vous avez servie en son temps, à l'occasion d'une coopération juteuse, cet Empire céleste que vous avez, en juin 1989, indécemment montré du doigt en prenant position en faveur des étudiants de la Place Tienanmen – c'est votre bon droit – ; pourquoi la mépriser aujourd'hui ?
Vous ne pouviez pas ignorer que les deux bronzes chinois vendus 31,4 millions d'euros proviennent du pillage, en 1860, de l'ancienne résidence impériale d'été de Yuanmingyuan, par les troupes françaises et britanniques durant la seconde guerre de l'opium en 1860.
Vous saviez, tout le monde sait, que ces deux reliques, vieilles de plus de 200 ans, et représentant une tête de rat et une tête de lapin d'une hauteur d'une quarantaine de centimètres, font partie intégrante du patrimoine chinois.
Un patrimoine dont les colonisations successives ont pillé des milliers de pièces, toutes plus rares les unes que les autres et dont une grande partie se trouve au British Museum qui «abrite, à lui seul, plus de 23 000 objets d'art chinois, couvrant presque toutes les formes artistiques telles que la peinture, la calligraphie, la sculpture ou bien encore la poterie». Cocorico ? Vous pouvez…, mais alors pourquoi enfoncer le bouchon jusqu'à la provocation et pousser l'arrogance jusqu'à proposer publiquement, gratuitement et toute honte bue «d'offrir les pièces à Pékin si le gouvernement chinois donne en contrepartie les droits de l'homme, la liberté au Tibet et (accueille) le dalaï-lama» ? De grâce, laissez donc la politique aux spécialistes…
D'ailleurs, ce faisant, vous n'avez fait qu'embarrasser le Quai d'Orsay et irriter davantage vos anciens associés chinois puisque votre proposition a été qualifiée de «ridicule» par Pékin. Une Chine qui, par la voix de Ma Chaoxu, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a fait remarquer qu'«il était ridicule de violer le droit cultuel fondamental du peuple chinois en lançant la bannière des droits de l'homme».
L'obélisque de Louxor à la Concorde ?
Comme quoi, la politique et les arts, ça ne fait pas bon ménage, c'est cousu de fil blanc. Pourquoi alors en découdre ?
Mais ce n'est sans doute pas pour rien si le majestueux temple de Louxor au cœur de l'ancienne Thèbes d'Egypte pleure, depuis 1830, l'«amputation» de son deuxième obélisque. Depuis cette date, tous les Egyptiens doivent se rendre sur la place de la Concorde pour y admirer l'une des plus belles œuvres de leurs ancêtres.
Nos camarades chinois, qui voyagent de plus en plus en dehors de l'Empire du milieu, n'auront pas la chance d'admirer les têtes de rat et de lapin qui ont été volées à la dynastie des Qing et ornaient encore le Yuanmingyuan, il y a près de deux siècles. Tout simplement parce que leur acquéreur s'appelle Monsieur Anonyme.
Ces touristes chinois pourront alors se rabattre sur les œuvres de Victor Hugo, ce poète de génie français. Ils se consoleront quand ils apprendront qu'une année après ce pillage, et en réponse au capitaine Butler qui fit l'éloge de cette opération, «Victor Hugo, écrivain en exil, à l'époque, dénonçait de façon indignée les actes de gangstérisme des troupes anglo-françaises contre la Chine».
Ils pourront aussi se consoler en allant admirer des Picasso, dont… l'une des œuvres majeures, présentée le premier jour de cette «vente du siècle», n'avait pas trouvé preneur… c'est dire !


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