Déstabilisés par un débrayage qui n'a que trop duré et refusant de renoncer à leur première semaine de vacances de printemps, les élèves des classes de terminale sont en grève illimitée et refusent ce «bourrage» par des cours de rattrapage, eux qui sont déjà suffisamment surmenés en raison de la surcharge des programmes et du volume horaire. Au moins 20 lycées sont en grève ces derniers jours sur les 57 que compte la wilaya de Tizi Ouzou. Ils ne croient plus en la possibilité de rattraper le temps perdu à travers les récupérations d'autant que celles-ci ne peuvent, en aucun cas, avoir le même impact. Exploiter les samedis et les mardis après-midi ainsi que les vacances est une option tout simplement rejetée par ces élèves. Hier, c'est une délégation de lycéens des classes de terminale du lycée Imache Amar, de Béni Douala, qui s'est rendue à notre bureau régional. Ces visages adolescents expriment à première vue angoisse et inquiétude, voire même un désespoir et de la colère aussi. Les propos tenus par ces élèves témoignent d'une profonde anxiété. Avant-hier, déjà, les élèves de cet établissement ont organisé une marche de protestation de leur établissement vers le siège de la daïra. «Programme trop chargé, élève en danger», était entre autres le slogan scandé par les élèves et porté sur leurs banderoles. Un mouvement pacifique qui n'a mené à aucun résultat, mais qui n'a pas découragé les jeunes lycéens décidés à continuer le mouvement de grève jusqu'à ce qu'on réponde positivement à leurs doléances. «Nous avons déjà fait grève, nous nous mobilisons sur les réseaux sociaux et notre syndicat essaie de canaliser cette dynamique pour lui donner plus de poids», dira Amnay Rebrab membre de la délégation. Son camarade Idir soutiendra ses propos, en déclarant : «Dans le cas où nous venons à reprendre, nous encaissons, nous sommes dans une situation critique. Nous revendiquons nos vacances, nos week-ends et que les cours soient dispensés normalement.» Il affirmera que «dès la reprise, les enseignants commencent déjà à accélérer et à bâcler les cours, un mouvement qui trouble les élèves qui ont du mal à suivre». Se trouvant dans l'obligation de rattraper le retard, les enseignants doivent organiser des cours de rattrapage durant les vacances de printemps et les week-ends, mais les élèves s'opposent à cette décision qui ne les arrange guère, vu qu'ils les consacrent à la révision. Mlle Yesli enchaînera sur le même ordre d'idées : «Où est notre parole dans tout ça ? Vont-ils tenir parole et être à la hauteur de leurs promesses», s'est-elle interrogée. En somme, les élèves des classes de terminale sont dans l'expectative. La poursuite de leur mouvement risque encore de compliquer une situation déjà pleine d'appréhensions.