Les querelles de voisinage ne cessent de brouiller les relations entre les citoyens. Les formes architecturales qui caractérisent les quartiers d'Alger sont dans la plupart des cas à l'origine des conflits qui surgissent par moment entre voisins. «Boire ou conduire, il faut choisir !» dit le slogan tant et à raison répété. Et c'est ce que devrait garder en tête nombre de personnes ayant «un coup dans le nez» avant de prendre le volant. Outre les indénombrables risques d'accidents auxquels ils s'exposent, ils risquent gros s'ils ont le malheur de croiser les forces de l'ordre. Même très gros parfois. C'est le cas de ce cadre supérieur de la Cnep qui comparaissait au tribunal de Chéraga pour conduite en état d'ébriété. La nuit des faits, des agents de police l'arrêtèrent au niveau d'un barrage fixe pour un contrôle de routine. Sentant l'alcool à plein nez, les policiers procédèrent à un test d'alcoolémie qui révéla que l'accusé conduisait avec pas moins de 1,6 gramme d'alcool dans le sang. Taux nettement supérieur à celui autorisé par loi, à savoir 0,1 g/l. Reconnaissant avoir bu quelques verres, ce dernier se fit sévèrement sermonné par la présidente de la cour. «Quand on veut boire, on boit chez soi ! Même si vous ne pensez pas à votre propre sécurité, vous rendez-vous compte des dangers que vous faites courir aux autres ?» Le père de famille, tentant de se justifier, expliqua, tête baissée : «J'ai de graves problèmes familiaux, et j'ai juste tenté de les oublier un peu.» La réplique de la juge fut cinglante : «Et pensez-vous vraiment que c'est une solution de boire ! Ça n'arrange jamais rien. Bien au contraire, ça ne fait qu'aggraver les choses : preuve en sont les déboires auxquels vous faites face aujourd'hui !» Pris de court par cette harangue, le quinquagénaire s'excusa et ajouta, penaud : «C'est une erreur. Une grosse bêtise.» La magistrate, implacable, lança : «On avance des erreurs de parcours pour s'excuser lorsque l'on est jeune. A votre âge, ce n'est plus le cas. Avez-vous pensé à votre famille, à vos enfants ?» Les avocats de la défense, dans leur plaidoirie, demandèrent d'ailleurs à la juge de prendre en considération les enfants du prévenu qui risquent de pâtir d'une quelconque condamnation de leur géniteur. De plus, ils affirmèrent que l'incarcération briserait définitivement la brillante carrière professionnelle de leur client, cadre supérieur occupant un poste de responsabilité. «La semaine qu'il vient de passer en prison et sa comparution devant votre honneur et d'ores et déjà une lourde punition pour lui. Elle suffira amplement à le dissuader de récidiver», plaidèrent-ils. Le procureur de la République requit tout de même une peine de six mois de prison ferme, assortie d'une amende d'un montant de 10 000 DA ainsi que d'un retrait de permis d'une année.