L'équipe nationale de handball se trouve en Slovénie dans le cadre de sa préparation au Mondial qui doit se dérouler au mois de janvier prochain au Qatar. Ce stage en Slovénie devait la voir prendre part à un tournoi dans lequel elle aurait affronté les équipes nationales de Croatie, d'Iran, de Hongrie et celle du pays d'accueil. Cela aurait fait quatre rencontres pour les Verts, soit une bonne préparation pour le rendez-vous qatarie. Malheureusement, ce plan a été sérieusement perturbé puisque au lieu de quatre, l'équipe algérienne n'aura droit qu'à seulement deux confrontations, à savoir une contre la Slovénie et l'autre contre l'Arabie Saoudite. Un changement de programme qui n'aura certainement pas manqué de mettre hors de soi l'entraîneur national, Reda Zeguili, qui devait énormément compter sur ce tournoi en Slovénie pour effectuer les derniers réglages dans son équipe avant le Mondial. Berraf calme le jeu Cette équipe nationale de handball avait déjà fait la une de l'actualité sportive juste avant son départ, la semaine dernière en Slovénie. Alors qu'elle était en regroupement dans un hôtel proche de la capitale, des informations selon lesquelles un mouvement de grève initié par les joueurs venait d'être enclenché, ont circulées. Des informations qui ont fini par être vérifiées puisqu'il a fallu que le président du Comité olympique algérien, M. Mustapha Berraf, se déplace jusqu'à cet hôtel pour débloquer la situation. «Je suis allé sur demande du ministère des Sports et parce qu'il était aussi de mon devoir en tant que responsable de la première instance sportive du pays de tout faire pour que cette équipe nationale ait la meilleure préparation possible pour le Mondial, nous a dit M. Berrraf lorsque nous l'avons contacté. Les revendications de ces joueurs sont légitimes et elles seront satisfaites.» De quelles revendications s'agit-il ? Il n'y en a, en fait, qu'une, celle qui concerne la prime de 50 millions de centimes promise par la Fédération après le succès des Verts au championnat d'Afrique des nations que l'Algérie avait organisé au mois de janvier dernier. Il faut dire que cette Fédération traîne derrière elle un très lourd fardeau. En crise depuis des années, ce qui avait amené l'arrêt du championnat national pendant une longue période, elle n'a pu avoir une équipe dirigeante élue qu'à quelques mois seulement du début du championnat d'Afrique. A la tête de cette équipe dirigeante, un ancien de la maison puisqu'il avait, par deux fois, dans le passé, présidé cette Fédération, à savoir Said Bouamra. Malgré le lourd passif dont cette équipe a hérité, il faut reconnaître que le rendez-vous africain a été une réussite et ce grâce au soutien et à l'appui du ministère des Sports mais aussi au travail accompli durant la période transitoire par le Comité ad hoc, agréé par la Fédération internationale et que présidait le président de la Fédération algérienne de basket ball et président de la commission juridique du COA, Rabah Bouarifi . Une Fédération privée de subvention Une réussite aussi bien sur le plan de l'organisation que sur le plan sportif puisque l'équipe d'Algérie a été sacrée championne d'Afrique, se qualifiant, du même coup pour le Mondial qatarie. Mais l'euphorie est passée et les problèmes ont ressurgi. Effectivement, la Fédération algérienne de handball, qui devait tenir son assemblée générale ordinaire dans les délais impartis par la règlementation en vigueur, ne l'a pas fait. Elle n'a tenu cette assemblée que récemment, ce qui l'a exclu de la subvention qu'elle devait recevoir de la part de l'Etat. «Ce report de l'assemblée générale a été dictée par le fait que je suis tombé malade et que j'ai dû être hospitalisé, nous a dit le président de la FAHB, Said Bouamra. Et puis il ne s'agissait que d'un bilan sur une période de trois mois puisque je n'ai été élu qu'à la fin de l'année 2013. En outre, vous n'êtes pas sans savoir que cette discipline avait subi une descente aux enfers suite à des années d'une gestion catastrophique.» «C'est vrai que Bouamra était malade au moment où devait se tenir l'assemblée générale, nous a répondu une source proche du ministère des Sports. Mais rien ne l'empêchait de déléguer ses pouvoirs à un de ses vice-présidents. Il a été mis en garde à plusieurs reprises mais il n'a pas bronché. Aujourd'hui, si la Fédération ne bénéficie pas de subvention c'est de sa faute. Le ministère a senti le coup venir. Il a, ainsi, pris ses devants en confiant au Comité olympique algérien l'argent destiné à la préparation de toutes les équipes nationales dont celle du handball. Celle-ci a été protégée et elle a pu bénéficier de la totalité des stages de préparation que son entraîneur avait programmés dans le cadre de sa préparation au Mondial.» «Cette histoire de primes non versée serait dû à une histoire de différend entre certaines parties de la direction technique de la FAHB avec le coach national, nous indique cette même source ministérielle. Cette Fédération n'a pas su intervenir à bon escient pour éviter des désagréments à l'équipe nationale.» De son côté, Said Bouamra dit comprendre la réaction des joueurs internationaux. «Il y a une prime, celle de la Fédération, qui ne leur a pas été versée mais à côté, ils ont tout de même perçu les primes du ministère et celle de notre sponsor, nous a-t-il déclaré. Je pense qu'il n'y a pas de quoi s'affoler de leur côté jusqu'à se mettre en grève. En tout cas cet argent promis par la Fédération ils l'auront, c'est leur dû.» Une réaction qui ne semble pas satisfaire notre source ministérielle pour qui le président de la FAHB aurait manqué de tact dans cette affaire. «Il a agi comme si ce problème ne le concernait pas alors que les Verts ont une importante échéance à préparer», nous a-t-elle indiqué. Quel pronostic pour le Mondial ? Il n'en reste pas moins que le Mondial c'est demain et cette équipe d'Algérie ne donne pas des garanties d'assurance. Il faut dire qu'il s'agit d'une compétition planétaire où vont se retrouver les meilleures équipes que ce sport peut proposer. Dans un tel événement, il faut savoir se montrer réaliste et ne pas voir la tête près du bonnet. Le champion d'Afrique n'a jamais obtenu de très grands résultats dans cette compétition. Ce qui est demandé aux Verts d'Algérie c'est de passer au moins le cap du premier tour. Cela était envisageable au moment du tirage au sort quand on a su que l'Egypte et les Emirats arabes unis faisaient partie du groupe de l'Algérie. Mais, depuis, les Emirats ont déclaré forfait et ont été remplacés par l'Islande, qui est, ni plus, ni moins, que le vice-champion d'Europe autant dire le vice-champion du monde puisque les Européens sont maîtres dans ce sport. «C'est un grand chamboulement pour nous, nous a dit Said Bouamra. Avec cette équipe d'Islande nos chances de passage au second tour sont vraiment minimes. Mais il s'agit de sport où tout peut arriver et au Qatar je sais que nos joueurs vont se battre pour créer l'exploit. En tout cas, ils ne pourront pas dire, en cas d'échec qu'ils ont été pal préparés parce que tout le programme de l'entraîneur national a été respecté à la lettre.» Cette déclaration, il nous l'a faite au moment où l'équipe nationale se trouvait en Slovénie avec deux matches amicaux en moins. Pas sûr que Reda Zeguili soit d'accord sur ce point avec son président.
