L'euro montait un peu face au dollar lundi, à quelques heures de négociations cruciales entre la Grèce et ses créanciers européens, chargés de jeter les bases d'un accord lors d'une réunion à haut risque de l'Eurogroupe. Vers 10H00 GMT (11H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,1403 dollar, contre 1,1393 vendredi vers 22H00 GMT. La devise européenne se stabilisait face à la monnaie nippone, à 135,28 yens contre 135,29 yens vendredi. Le dollar baissait légèrement face à la devise japonaise, à 118,63 yens contre 118,74 vendredi. "Une nouvelle fois, et sans doute pas la dernière, c'est le jour du Jugement pour la Grèce et la zone euro", relevait Simon Smith, analyste chez FxPro. En effet, la Grèce va tenter lundi d'arracher un accord sur un nouveau programme de financement lui permettant de tourner la page de l'austérité, lors d'une réunion dont dépend son avenir dans la zone euro. "Je m'attends à des négociations difficiles", a déclaré le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, dans un entretien dimanche au magazine allemand Stern, tout en se disant "tout à fait confiant". La réunion des ministres des Finances de la zone euro, à partir de 13H00 GMT, pourrait ne pas suffire pour combler le fossé entre Athènes et ses partenaires. D'ailleurs, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a déclaré lundi avant le début des négociations, qu'il était "très sceptique" sur les chances d'accord lors de la réunion. L'enjeu est crucial pour la Grèce: il s'agit de trouver comment se financer à court terme, alors que son programme d'aide prend fin le 28 février, et avant d'envisager une solution pour alléger sa dette colossale de quelque 315 milliards d'euros, soit plus de 175% de son Produit intérieur brut (PIB). Faute d'un accord, le pays, qui ne peut emprunter qu'au compte-gouttes et à des taux prohibitifs, risque de se retrouver à court d'argent, avec le risque d'une sortie de l'euro. Un "Grexit" qui dans le pire des scénarios pourrait menacer la monnaie unique elle-même. La réunion de l'Eurogroupe intervient dans un contexte où l'économie de la zone euro donne quelques signes d'amélioration avec une croissance légèrement meilleure que prévu en 2014, grâce à la baisse des prix du pétrole et des cours de la monnaie unique en fin d'année. En effet, "la récente stabilisation de l'euro coïncide avec quelques signes timides de renforcement de la croissance économique en zone euro', commentait Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi. Sur l'ensemble de l'an dernier, le PIB a ainsi progressé de 0,9%, contre 0,8% attendu par la Commission européenne, selon les chiffres publiés vendredi par l'office européen des statistiques Eurostat. Ces chiffres positifs arrivent avant le début du programme de la Banque centrale européenne (BCE), qui va acheter à partir du mois prochain plus de 1000 milliards d'euros d'actifs, dont de la dette souveraine. "Une croissance plus forte en zone euro pourrait bien aider à court terme l'euro à être un peu moins faible mais nous avons des doutes sur le fait que cela va faire se renforcer la devise étant donné le fait que la BCE a indiqué qu'elle continuera sa politique monétaire ultra-accommodante au moins jusqu'à fin 2016", prévenait Lee Hardman. Les rachats d'actifs de la BCE, qui doivent débuter en mars à hauteur de 60 milliards d'euros par mois, ont pour but de stimuler l'activité économique par des injections de liquidités dans le système financier mais auront pour effet collatéral de diluer la valeur de la monnaie unique. Vers 10H00 GMT, la livre britannique se stabilisait face à la monnaie unique européenne, à 74,08 pence pour un euro, comme face au dollar, à 1,5394 dollar pour une livre, après être montée vers 07H30 GMT à 1,5440 dollar, son niveau le plus fort depuis début janvier. La devise suisse se stabilisait face à l'euro, à 1,0622 franc pour un euro, après avoir atteint vers 08H40 GMT 1,0647 franc, son niveau le plus faible depuis le 15 janvier, date à laquelle elle avait atteint un sommet historique après des annonces monétaires inattendues de la Banque nationale suisse (BNS). Le franc montait un peu face au billet vert, à 0,9315 franc pour un dollar.