Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb a plaidé, jeudi à Rome, pour le passage à un partenariat plus large que celui limité au commerce entre l'Algérie et l'Italie. Le ministre a appelé les hommes d'affaires italiens à accompagner l'Algérie dans sa nouvelle stratégie industrielle qui vise à donner une impulsion aux différentes filières industrielles à travers le développement dans une double logique d'import-substitution et de mise en place de vraies relations industrielles. «Notre ambition est d'attirer les leaders dans un partenariat gagnant-gagnant et d'offrir aux PME et à toutes les entreprises innovantes étrangères les conditions de leur épanouissement dans notre pays», a-t-il souligné. Le partenariat entre les deux pays devrait «dépasser le modèle dans lequel il est enfermé actuellement», qui repose quasiment sur l'exportation par l'Algérie des hydrocarbures et son importation de produits finis, semi-finis et d'équipements. «Ce modèle me semble avoir atteint ses limites. Il faut aller plus loin et imaginer des partenariats stratégiques où les entreprises italiennes ne se contentent plus simplement de vendre leurs produits en Algérie, mais s'y engagent pour développer, aux côtés des entreprises algériennes, des activités productives, créer de la richesse et des emplois et trouver, en retour, des perspectives d'expansion nouvelles», a-t-il souhaité. L'Algérie et l'Italie doivent orienter davantage leur action vers la mise en œuvre de partenariats stratégiques dans des secteurs-clés qui auraient un large effet entraînant sur les PME, l'université et la recherche dans les deux pays. Le ministre a rappelé, dans ce sens, le projet signé récemment avec le groupe italien Danieli pour la réalisation des laminoirs du complexe sidérurgique Bellara (Jijel) appartenant au groupe algéro-qatari Algerian Qatari Solb (AQS). Ce projet peut être entouré de PME dans le but de faire «des remontées dans la branche sidérurgique». L'Algérie, qui s'est lancée dans l'industrie mécanique, «a besoin des partenariats italiens connus par leur meilleure expertise dans ce domaine pour créer aussi un tissu de PME encadrant l'activité mécanique», a-t-il soutenu. La Task force limitée Il a suggéré, par ailleurs, le remplacement de la Task force, créée en 2013 pour coordonner le développement des relations économiques algéro-italiennes, par un autre mécanisme. Selon l'APS, il a proposé la mise en place d'une nouvelle structure pour le suivi des projets de partenariat algéro-italien. Tout en estimant que la Task force a montré ses limites, ce nouveau mécanisme «va dans le sens de l'accompagnement depuis la prise de contact des entreprises jusqu'à l'aboutissement des projets d'une manière plus pragmatique et plus pratique», a expliqué M. Bouchouareb à la presse à l'issue d'une séance de travail avec la ministre italienne du Développement économique, Federica Guidi. «J'ai fait la proposition et Mme Guidi y adhère pour la mise en place de ce mécanisme qui sera du niveau de l'importance des projets identifiés», a-t-il affirmé. Ainsi, une quinzaine de projets qui sont en cours de discussion ou de réalisation seront pris en charge par ce mécanisme projeté, selon le ministre, transmettant à la ministre italienne le souhait de l'Algérie d'être accompagnée dans différentes filières industrielles, notamment la sidérurgie-métallurgie, la mécanique et l'électricité qui constituent des domaines essentiels dans la nouvelle stratégie industrielle du pays. Bouchouareb a rappelé, à l'occasion, les différentes mesures prises par le gouvernement pour améliorer le climat des affaires notamment. Parmi ces dispositions, il évoquera la réforme du code des investissements avec pour objectif de le rendre «plus fluide et compétitif» à l'image de ce qui se fait dans le monde, de lever toutes les entraves bureaucratiques qui freinent l'acte d'investir et découragent l'investissement étranger. Cinq sociétés mixtes créées Le Forum économique algéro-italien, tenu mercredi à Milan (Italie), a été couronné par la signature de cinq protocoles d'accord augurant la volonté de transcender l'aspect plutôt commercial des relations économiques en allant vers un partenariat dans les secteurs «nobles» de l'industrie. «C'est une rencontre que je juge du plus grand intérêt pour le renforcement et la densification des relations économiques entre nos deux pays», a souligné le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, lors de son allocution au forum économique algéro-italien tenu à Milan en présence de près de 200 opérateurs économiques des deux pays. Une délégation composée de dirigeants d'entreprises et de banques, de représentants d'organisations patronales et de hauts cadres de son ministère et d'organismes économiques nationaux a accompagné le ministre en Italie. A propos des cinq protocoles d'accord signés pour la création de sociétés mixtes dans le secteur industriel, il s'agit d'un protocole d'accord entre le groupe public algérien Divindus (Divers industrie, issu de la dernière reconfiguration des Sociétés de gestion des participations) et le groupe italien Siti-B and T et une société espagnole Kerben pour la fabrication de produits de céramique. Le deuxième protocole d'accord concerne la fabrication de bennes et de remorques pour les véhicules industriels par la création d'une société mixte entre le groupe Ival spa et le groupe italien Gervasi. Le groupe privé Ival a également signé un autre protocole d'accord avec la société italienne BOB systemi pour la fabrication de systèmes hydrauliques de levage. Le quatrième protocole d'accord a été conclu entre le groupe Hasnaoui et le groupe italien Telnachem pour la fabrication de produits destinés à la construction de cimenteries et au béton. Quant au cinquième protocole d'accord, il porte sur la création d'une société mixte entre la société algérienne de production de transformateurs électriques Electro-Industries sise à Azazga, Tizi Ouzou et une société italienne pour la fabrication de transformateurs de grande puissance.