L'ex-ministre des finances Abderrahmane Benkhalfa a apporté son soutien au gouvernement, notamment pour la démarche de recours au financement non conventionnel. Dans un entretien accordé au site spécialisé «Algérie Eco», Benkhalfa cite trois conditions qu'il faut suivre afin de réussir l'application de ce nouveau dispositif. Selon lui, il faut aller d'abord vers des investissements productifs et non aux projets destinés à la consommation interne, engager ensuite des réformes structurelles qui permettent aux banques d'intégrer les fonds qui circulent dans les circuits informels et enfin encourager les IDE. Pour Abderrahmane Benkhalfa, le financement non conventionnel fait partie des mesures annoncées depuis 2015 pour ajuster les ressources de l'Etat et ses besoins suite à l'effondrement des prix du pétrole. «L'Etat ne dispose plus de réserves suite à l'épuisement du Fonds de régulation des recettes et l'épuisement des épargnes disponibles. Le risque qui pourrait découler de l'application de ce type de financement, c'est qu'il soit appliqué pour une longue durée. Il ne faut pas non plus qu'il soit trop important», a-t-il ajouté. S'agissant de la définition des investissements productifs, il dira qu'ils ne concernent pas les écoles, les hôpitaux et les autoroutes. Il faut bien cibler, a-t-il insisté, le financement des investissements qui ont un retour avec des montants raisonnables à utiliser. Pour lui, l'accroissement de la masse monétaire, sans contrepartie comme préalable, générerait systématiquement une situation inflationniste. L'ex-ministre des Finances appuie la décision du gouvernement d'engager les réformes structurelles. Il dira à ce propos que les banques doivent élargir leur champ d'intervention et attirer l'argent de la diaspora algérienne à l'étranger, notamment par l'ouverture de comptes pour non-résidents. Plaidant pour la modernisation du système bancaire, il a appelé à une nouvelle gouvernance des banques publiques, à travers l'ouverture du capital au partenariat étranger. Le gouvernement est invité aussi à sortir de la politique de la dépense publique, à faciliter l'investissement national et international en allégeant la règle 49/51 pour redonner confiance au milieu des affaires.