L'exposition de Ramdane Kacer, qui se tient jusqu'au 2 novembre prochain à la galerie Ezzouar'art (Alger), est originale et surréaliste. C'est un simple personnage sans visage, une silhouette en somme, que le talentueux artiste Ramdane Kacer a su avec doigté à le cloner dans diverses scènes de la vie quotidienne. Divers rôles et fonctions sont attribués à cette sorte de légende qui raconte son aventure et ses péripéties tantôt tragiques tantôt agréables au fil du temps. Le plasticien chevronné et doué ne se lasse pas de son personnage qu'il fait évoluer au gré de ses humeurs et de son imaginaire. Il le suit à travers différents moments et activités. Cette créature variable, tonique et dynamique se transforme dans le décor des diverses œuvres et dans chaque composition, elle est là pareille mais sans être la même. Un monde imaginaire Par sa maîtrise picturale et son personnage fantasque, Ramdane Kacer nous introduit dans son monde imaginaire bouffon et loufoque par moment, poignant et sombre par d'autres. Cette suite de tableaux avec cet unique personnage ressemble à une sorte de bande dessinée qui narre ses événements et faits. Comme technique, le plasticien utilise la gouache et le pastel. Sa palette suit les humeurs et états d'âme de cet être qui ne cesse d'évoluer au gré de ses caprices. Les couleurs sont parfois sombres et profondes, parfois gaies et claires. Au tons vert, jaune, rose, bleu, adhèrent les teintes les plus vives, notamment le rouge, le marron et le noir. Par moment, on a l'impression que ce personnage se joue de nous car, en le suivant, on a le tournis et on est surpris de ne pouvoir l'attraper. Cette fuite n'est-elle pas celle du temps qui est fugace et insaisissable. ? Il est à relever que l'artiste qui a suivi l'école des beaux arts durant cinq années et trois ans de formation en arts appliqués est aussi scénographe. A son actif, il cumule différents stages à l'étranger dont un à l'Ecole des Beaux-Arts en 1976 à Cuba, et aux Télévisions canadienne et polonaise. Une carrière prolifique En outre, il est membre de la fondation Asselah et de l'Unap et du groupe des 35 artistes peintres créé en 1971. Durant son parcours artistique, l'artiste a exposé dans de nombreuses galeries d'art en Algérie (Unpa, Samson, Palais des Raïs) et en France. Sa carrière prolifique le mène à partager son temps entre sa passion de la peinture avec sa profession de scénographe. Il travaille à la Télévision algérienne comme architecte décorateur pour la réalisation de plateaux de studios et de téléfilms. Sa participation aux décors d'une vingtaine de longs métrages est appréciable avec des réalisateurs tels que Hadj Rahim, Costa Gavras, Philippe Faucon et Merzak Allouache. L'exposition au titre suggestif «Sur les traces du rêve» témoigne de la parfaite maîtrise picturale de Ramdane Kacer. Un détour s'impose.
