Dans une conférence de presse qu'il a animée hier au siège de son parti à Alger, le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, est revenu sur le processus des réformes en cours en Algérie, comme il a donné un aperçu succinct sur l'état organisationnel de son parti. C'est ainsi que le patron du FNA réitérera son avis au sujet des réformes politiques en cours, qui consiste dans les faits que son parti préfère aller vers la révision de la Constitution en premier lieu, ce dont découleront toutes les autres lois. Par ailleurs, il dira que le Parlement actuel n'est pas habilité à mener ces réformes compte tenu des réalités nationales, régionales et arabes. Défendant sa thèse, M. Touati précisera que la pyramide a été renversée en programmant une série de lois organiques qui seront au menu de l'actuelle session du Parlement, tout en exprimant des doutes quant à voir la prochaine législature approuver la nouvelle Constitution qui découlera de cette série de lois organiques. A priori, le conférenacier exprimera sa déception concernant cette série de lois ressorties de la dernière réunion du Conseil des ministres et qui n'aient pas été ficelées en collaboration avec toutes les parties concernées, notamment les partis politiques ayant participé à la première phase du dialogue autour des réformes qui s'est déroulée au siège de la présidence de la République, comme il était convenu au préalable. Tout en précisant que le changement dont a besoin le peuple algérien ne demeure pas dans les lois, le conférencier dira que certaines lois «ne sont là qu'un moyen de détourner l'opinion algérienne, puisque notre peuple a besoin de changement sur les plans de la justice sociale et l'équité voilà qu'on lui propose des lois qui n'aspirent à aucun changement, ne serait-ce que la loi organique obligeant les partis politiques à donner plus de place aux femmes dans les assemblées élues». Pour s'expliquer, M. Touati dira que c'est à la femme de décider de la pratique politique ou pas et c'est à elle d'investir un parti. A cette enseigne, le FNA n'a rien à envier aux autres, nous avons 18 élues et nous aspirons à mettre des candidates pour les prochaines élections dans les 1500 communes du pays : Pourquoi cette ségrégation ?» Par ailleurs, et sur les rumeurs qui font part d'un probable retour du parti dissous sur la scène politique, le président du FNA rappellera que la Constitution de 1990 avait interdit la création de formations politiques à vocation religieuse : «Alors pourquoi le FIS avait été agréé ? C'est une question qu'il faut poser au gouvernement et au Conseil constitutionnel qui étaient au pouvoir à l'époque», répondra l'orateur. En ce qui concerne les questions internationales et plus précisément le conflit libyen, le président du FNA condamnera la position floue de l'Algérie officielle et surtout le tâtonnement diplomatique qui démontre à plus d'un titre la faiblesse de la diplomatie algérienne, et tout en soutenant le peuple libyen dans sa quête pour la démocratie, le FNA s'est refusé de soutenir le Conseil national de transition (CNT) à l'instar de ce qu'ont fait d'autres partis, il dira néanmoins qu'il attend que les choses s'éclaircissent du côté de Tripoli pour prendre position.