«Nous sommes déterminés à débarrasser la ville des sites du commerce informel. Une dynamique d'organisation du secteur sera engagée et rien ne sera laissé au hasard. «Nous agirons dans le cadre des lois. Les jeunes recensés auparavant seront intégrés dans un système d'organisation qui prévoit un segment aux activités de vente ambulante dans le strict respect des règles d'hygiène et commerciales», indique un responsable au niveau de la commune d'Oran qui ne manquera pas de souligner que force doit rester à la loi. Dans la ville, les commerçants informels (ferracha) chassés de certains sites ont repris leurs activités, notamment pour ceux versés dans la vente de fruits et légumes. La mission confiée aux secteurs urbains ne semble avoir eu qu'un effet éphémère et aujourd'hui tout est redevenu comme avant, au grand dam des habitants de certains quartiers qui s'étaient plaints des nuisances causées par ces activités. A Es-Seddikia, les habitants qui se sont plaints à plusieurs reprises aux responsables du secteur urbain des nuisances que leur cause le marché informel, maintes fois démantelé et maintes fois reconstitué, se disent désarmés. «On ne sait plus quelle autorité solliciter pour ne plus vivre le calvaire du marché informel. Il existe bien un marché couvert dans le quartier, nous ne voyons pas pourquoi les responsables du secteur tolèrent la présence de commerçants ambulants, installés sur la voie publique et de surcroît devant l'entrée de nos maisons», affirment des habitants de ce quartier précisant que des disputes sont quotidiennement enregistrées entre les commerçants de ce marché venu s'imposer à eux depuis janvier 2011. Des commerçants du marché couvert du Point du jour se disent abattus par la concurrence déloyale menée par une activité informelle qui s'est installée à l'entrée de cette structure. «Nous payons des charges et voilà aujourd'hui nous ne sommes même pas protégés. Notre activité est menacée et les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités. Comment voulez-vous travailler quand un jeune installe son étal à l'entrée du marché pour vendre les mêmes produits, ce n'est pas normal», affirme un commerçant. Le marché informel revient en force après chaque opération coup-de-poing Le même sentiment de dépit est affiché par les commerçants installés du marché parisien des Aurès (ex-la Bastille). «Nous sommes autorisés à vendre de 7h du matin à 13 heures. Tous les étals installés durant l'après-midi sont frappés d'illégalité. En principe, cette artère située en plein centre-ville est libérée à la circulation l'après-midi, mais que voulez-vous, nous subissons une concurrence déloyale et malheur à celui qui bronche. Toutes les activités de l'après-midi sont protégées par une mafia qui vit de racket. Nous payons nos charges, mais à 13 heures nous sommes sommés de quitter les lieux pour permettre à des individus qui font la même activité que nous de s'y installer. Ce n'est pas normal. Notre chiffre d'affaires est sérieusement menacé par ces activités informelles», affirment des commerçants de cette artère marchande dont les habitants continuent de subir la présence encombrante du marché. L'opération éradication du marché informel à Oran a été certes menée en douceur et aucun incident n'a été signalé. Mais cela n'a pas découragé les jeunes qui y sont versés à revenir comme au bon vieux temps, pour s'installer et reprendre leurs activités. Même les baraques installées au niveau de certaines rues, et démantelées durant le mois de Ramadhan ont repris du service. Elles ont même été reconstruites, ce qui fait dire à certains habitants de la ville que l'autorité de l'Etat semble battue en brèche. «Cette situation donne l'impression que ces activités sont couvertes par une autorité qui compromet à chaque fois les efforts des pouvoirs publics de mettre de l'ordre dans le secteur. Ce n'est pas normal, on a l'impression que ces activités reviennent toujours plus fortes après chaque opération coup-de-poing des services de sécurité», notent avec amertume des habitants.