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HARO SUR LA PRESSE Obama, Kouchner et Benoît XVI sur le gril
Le monde vu par Le Temps
Publié dans Le Temps d'Algérie le 08 - 02 - 2009

Dans un précédent article concernant la liberté de la presse en Occident par rapport à celle existante en Algérie, j'ai affirmé que la première était loin de pouvoir prétendre être libre de ses faits et gestes.
Aujourd'hui, il suffit de se pencher de nouveau sur l'actualité de ces derniers jours, voire semaines pour se rendre compte de ce travers. Ainsi, la plupart des médias parlent d'Obama, de Kouchner et… plus singulièrement du pape Benoît XVI. C'est normal direz-vous, car chacune de ces personnalités vient de se faire remarquer par des gaffes assez grossières. Soit.
Mais que peuvent-elles bien avoir en commun en dehors de cela ? Rien, à part le fait que la presse s'y intéresse parce qu'elles sont, chacune à sa manière, au cœur d'immenses enjeux que convoitent d'énormes lobbys. Mais en quoi cela concerne-t-il, mes direz-vous, la liberté de la presse ?
Eh bien tout simplement parce que, d'une seule voix et comme par hasard, la presse occidentale s'attaque à ces personnalités, non pas parce qu'elles ont fauté mais parce que le fait de les attaquer arrange, étonnamment, en cette période particulière, certaines forces occultes.
Et j'y reviendrais. 1)-D'abord Barak Hussein Obama. Lui au moins a eu, malgré tout, la «grandeur» d'avouer sans ambages : «J'ai foiré», lorsqu'il dit s'être trompé dans la désignation de deux membres de son gouvernement qui ont commis des irrégularités les mettant d'office out of the US government.
Hussein Obama en est sorti grandi, de façon assez inattendue pour ses détracteurs dont le but était de le désavouer par rapport à certains lobbys et d'essayer de montrer que ce premier président «black» n'est pas à la hauteur. Raté, semble-t-il mais on l'attend au tournant. Il n'a qu'à bien se tenir !
A l'évidence, son discours d'investiture ne plaît pas à tout le monde et surtout pas la main tendue aux dirigeants arabes. Mais aussi parce qu'il va privilégier, la crise aidant, et c'est légitime, les intérêts, d'abord internes, des Américains et donc délaisser de plus en plus la politique extérieure menée par ses prédécesseurs, tous des «va-t-en-guerre».
Cela évidemment n'est pas vu d'un bon œil, surtout par un certain allié chouchouté à outrance et qui vient, lui, de «gaffer grave» au Proche-Orient, sans que la presse occidentale ne le condamne. Comme par hasard là aussi ! 2)-Bernard Kouchner, le chantre du droit de poursuite humanitaire pour certains, renégat socialiste reconverti dans les affaires pour d'autres, a accepté la tutelle de la droite au pouvoir et un poste de ministre. C'est bassement terrestre, soit.
Aujourd'hui, sa moralité est mise à dure épreuve par Pierre Péan, un journaliste du Monde qui ne lui laisse aucun répit et lui cherche des poux. Mais il y a aussi des intérêts qui dépassent le cadre de la France, des ventes d'armes et autres consortiums non déclarés qui font que quelques présidents africains se sont sentis floués par ses consultations et ses conseils si chèrement rétribués et n'ont reçu Aaucun ascenseur en retour.
Résultat des courses, Bernard doit se justifier devant ses pairs et surtout face l'opposition qu'il n'arrive pas à convaincre. Ici aussi donc, on aurait du entendre «j'ai foiré !». Mais le personnage tente de se défendre maladroitement et… n'attaque même pas Péan en diffamation. Le gouvernement Fillon, de façon très hypocrite, fait mine de le soutenir alors que tout le monde sait que ce pavé dans la mare de l'Elysée n'est pas fortuit…
Des forces occultes là encore font appel aux médias… Pour régler des comptes ? Jeter le vilain canard noir hors de la basse-cour ? On le saura assez vite. 3)- Benoît sixteen enfin ! Là je peux vous le dire déjà, c'est de la grosse pointure ! De la haute voltige, un vrai thriller médiatique ! Pensez donc : un pape d'origine allemande ! Notre cher pape donc accumule pour sa part bien des gaffes. Et il n'en est pas à son premier impair.
Le fait-il exprès ? A mon humble avis, oui. Mais cette foi-ci, il semble avoir franchi le Rubicon et, partant, il vient de s'attirer toutes les foudres du ciel et se retrouve devant une levée de boucliers en tout genre. Sa dernière sortie est tout simplement «IMPARDONNABLE».
Eh oui, on peut tout attaquer, le Bon Dieu, Marie, Jésus, même Sem et les autres prophètes, toutes les religions mais jamais taquiner… la shoah ! Ah non, là mon vieux, tu risques gros ! On a même créé des lois sur mesure pour cela ! On a construit un mur et des barricades pour protéger ce capital incommensurable et qui n'a pas de prix tant ses dividendes sont énormes et inépuisables.
Une véritable poule aux œufs d'or !
Et surtout, on a cultivé et entretenu, depuis la déroute nazie et la découverte des horreurs allemandes – et tout le monde les condamne, y compris tous les musulmans, je tiens à le préciser, par mille et une manières – à travers le monde entier, un sentiment de culpabilité qui nous affecte tous, autour des massacres effroyables de personnes innocentes.
Des personnes, des populations entières ont été déportées, torturées, utilisées comme cobayes, et plus souvent qu'on ne pense avec la collaboration d'Européens bien assis... ! Cela personne ne le nie. Le nazisme ne doit plus exister (même si en Europe de plus en plus, on tolère des groupes qui s'en revendiquent et manifestent ouvertement, notamment en Allemagne, en Russie, aux Pays-Bas, etc.).
Le nazisme nous effraie, il est une leçon à méditer pour tout le monde, et tous les hommes épris de paix et de justice condamnent cette idéologie. Et sûrement davantage les peuples qui ont subi ou subissent encore le joug de la colonisation, des injustices, de l'exploitation et de tant d'autres maux contemporains.
A ce propos d'ailleurs, en août-septembre 2004, Le Monde Diplomatique a réalisé un intéressant dossier sur «Les génocides dans l'histoire». On peut ainsi y lire : «Dans la longue chaîne des génocides, celui des juifs par les nazis occupe une place à part. Décidé et annoncé par un Etat, mis en œuvre avec tous les moyens de celui-ci, il avait pour but d'exterminer tout un groupe humain – jusqu'au dernier de ses membres.
L'entreprise de destruction nazie concernait aussi les Tziganes, les malades mentaux, l'intelligentsia polonaise, les cadres soviétiques… Analyser la shoah, c'est mettre à nu le paradigme de tous les grands massacres de l'histoire.» Rien à dire donc là-dessus sauf qu'il ne convient pas, qu'il est même vil, honteux et peu glorieux d'en faire un fonds de commerce !
C'est comme si tous les peuples qui ont connu un génocide – et il n'en manque pas hélas ! – devaient chercher à en récolter des dividendes.
«Faut-il débattre sans fin pour déterminer si tel ou tel grand massacre mérite l'appellation de génocide ? Ne vaut-il pas mieux rechercher les points communs à tous ceux qui se sont produits à travers l'histoire ? De Gengis Khan à Pol Pot, des Indiens d'Amérique du Sud à ceux d'Amérique du Nord, en passant par l'Ukraine affamée par Staline et jusqu'à l'horreur du Rwanda. Expliquer ce qui fait basculer les sociétés humaines dans l'horreur, c'est les aider à résister.»
Calculs et dividendes
C'est ce qu'on peut encore lire dans ce grand dossier qui aborde également la question du négationnisme que nous allons évoquer plus loin avec la bavure de Benoît XVI :
On peut lire dans Le Monde Diplomatique : «On les appelle négationnistes : ils "oublient" l'extermination des juifs, notamment les chambres à gaz.
Mais la shoah n'est pas le seul génocide nié : c'est aussi le cas des massacres indonésiens au Timor oriental, du génocide arménien, du sort des Aborigènes d'Australie, du bilan sanglant du colonialisme belge au Congo, des Malgaches tués en masse par l'armée française en 1947, sans parler des dizaines de millions de victimes des famines provoquées par les politiques coloniales.»
Autant de génocides qui semblent ne préoccuper que peu de chantres de la justice et de la liberté. Allez donc savoir pourquoi !
Or si l'on se réfère aux écrits du Monde Diplomatique, alors il convient de reconnaître qu'il existe encore trop de pays, à notre sens, qui nient certains génocides. Sont-ils donc eux aussi des pays NEGATIONNISTES ? Je leur pose la question. Tout ceci n'a rien à voir évidemment avec les 1 million 500 000 Algériens – sur une population de moins de 9 millions d'habitants – morts durant la guerre de libération.
L'Algérie d'ailleurs se refuse de parler de génocide, car nous préférons parler de martyrs de la révolution en mémoire à leur juste sacrifice. Une cause dont nous sommes tous fiers et une révolution qui a suscité par ses actes bien des émules à travers les continents.
Mais revenons-en à notre cher saint père.
Rappelez-vous sa première grosse bévue : C'était lors de son discours du 12 septembre 2006, devant les étudiants de l'université de Ratisbonne en Allemagne, lorsqu'il choisit, comme par hasard (allez savoir pourquoi) cette fameuse citation d'un empereur chrétien du XIVe siècle qui représentait l'Islam comme «une religion où la raison n'a pas sa place» et que le Prophète Mohammed «a instruit de diffuser par le glaive la foi qu'il prêchait».
Des propos inquiétants car ce discours «gratuit» laisse entendre que l'Islam est à l'écoute de la violence intégriste. Ce faisant, le pape cultive l'amalgame, au point que la plupart des pays musulmans demandent alors des excuses et mettent le Vatican dans l'embarras.
Plus tard, Benoît XVI s'est mis à dos tous les homosexuels en affirmant que leurs pratiques (confusion des sexes) sont une menace aussi grave pour l'humanité que... les changements climatiques. Ce qui a autorisé aussitôt la presse occidentale à s'élever en chœur contre cette sentence pourtant connue de l'Eglise, comme l'avortement, l'euthanasie qui divise actuellement l'Italie catholique, etc.
Pourquoi donc ? Quels milieux influents, quels courants inavoués se cachent derrière le vaste mouvement homo qui, chaque année, a son «14 juillet» dans toutes les grandes capitales européennes : la fameuse «Gay parade» ? La question ne mérite plus d'être «travestie» trop longtemps.
Autres mœurs, autre méthode : Benoît XVI, probablement inspiré par l'un de nos ancêtres et compatriote «saint Cyprien, le pape sans tiare» et le «père fondateur de l'Eglise en latin», a réhabilité en juillet 2007 la messe «tridentine» en latin et qui pourtant fut abandonnée pendant le concile du Vatican II (1965).
Il a ainsi occasionné des remous terribles au sein de la Curie romaine et divisé une partie de ses membres. Certains prélats se demandent encore si ce n'est pas fait exprès, pour s'attirer la sympathie du courant dissident mené par Monseigneur Lefèvre, cet évêque français qui a aussi fait parler de lui lors de son excommunication en 1988 par Jean-Paul II.
Etait-ce le prélude à cette autre et très récente décision qui met depuis quelques semaines le Vatican sous les feux de la rampe ? Et qui attise toutes les rancœurs et oblige de plus en plus de gouvernements occidentaux à déclarer publiquement leur «appartenance» politique au nom de leur foi chrétienne ?
Pourquoi, en effet, Benoît XVI a-t-il décidé, le 21 janvier dernier, de lever l'excommunication qui pesait sur quatre grands dissidents : Bernard Fellay, le supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X, Bernard Tissier de Mallerais, Alfonso Galaretta et... Richard Williamson (prélat britannique hyper médiatisé), le plus célèbre des quatre mousquetaires intégristes, depuis qu'il a donné une interview à la TV suédoise, entretien qui a eu l'effet d'une bombe et dont les retombées collatérales résonnent toujours dans les dédales du Vatican.
Ce qui est reproché à sa sainteté, ce n'est apparemment pas tant le fait qu'il a essayé de rassembler et de réunir sous son giron ces «brebis égarées», non car c'est son devoir et son rôle de pardonner, mais c'est surtout d'avoir «réintégré» le prélat britannique à la «grande gueule», au risque de gêner des millions de fidèles catholiques progressistes et surtout de compromettre le «dialogue judéo-chrétien» qui a déjà beaucoup de mal à se relancer. Ce prélat par qui semble-t-il tous les malheurs arrivent, ce prélat «maudit» et ses propos négationnistes vis-à-vis de la shoah (voir dans le texte plus haut)... est une grosse casserole pour l'Etat du Vatican! Et tout est dit!
J'invite donc nos lecteurs à suivre de près les événements prochains qui ne manqueront pas d'intervenir rapidement suite à cette saga papale du IIIe millénaire. Car même si tout le monde condamne les propos négationnistes du prélat britannique, personne ne cherche à lui nuire, à le poursuivre en justice, comme on le ferait d'un journaliste d'opinion ou d'un simple quidam.
A Williamson, on demande seulement de se renier et d'affirmer que la shoah a bien existé. Mais lui conteste toujours les chiffres avancés et le fait que des milliers, des millions de personnes ont pu être gazées dans les chambres à gaz nazies. Lui dit que cela n'est techniquement pas possible. Williamson s'en tient ainsi à sa vérité historique et préfère regarder les faits rationnellement et ne pas laisser la place à l'émotion.
Autre fait singulier : cette interview qui devait être diffusée par la TV suédoise (encore le hasard ?) trois semaines auparavant, l'a été le 21 janvier 2008, au moment même où le souverain pontife annonçait la levée de l'excommunication des quatre dissidents... Ne criez surtout pas au complot !
Ne vous posez aucune question par ailleurs quand vous apprendrez que le Vatican n'était pas au courant de cette interview et des propos de Williamson.
Ce dernier avait pourtant déjà créé un précédent, 20 ans auparavant. C'était au Canada quand il niait déjà l'existence des chambres à gaz... C'est lui même qui le réaffirme aux journalistes suédois. Alors qu'en penser ?
Benoît XVI, le «Panzer Kardinal» comme l'appelaient ses compatriotes, est, à notre humble avis, trop fin politique et trop bien secondé par de nombreuses «éminences» grises. Il ne peut logiquement pas se permettre de telles «bourdes».
A moins... qu'il n'ait eu, en ce début d'année, l'envie ou le besoin de tester les capacités réelles du judaïsme, comme il avait probablement voulu le faire avec l'Islam, en septembre 2006.
L'histoire le dira probablement, car comme en politique, en religion aussi le but est de dominer. Pourtant, aujourd'hui, plus que jamais, les dialogues interreligieux s'imposent. Et chacun doit mettre de l'eau dans son vin. Surtout quand il est bénit.


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