Il faut se rendre à l´évidence: l´équilibre est rompu depuis longtemps. Il n´y a pas qu´un fossé qui se creuse entre riches et pauvres, le fossé ne se situe plus uniquement dans le domaine des revenus, il sépare encore plus dramatiquement les qualités de vie des nantis et des démunis. Il n´y a qu´à regarder les quartiers riches et les quartiers pauvres pour se rendre compte que les chances de survie ne sont pas les mêmes pour les uns et les autres. Les progrès industriels ont engendré un inconvénient majeur pour l´humanité: la pollution. Elle affecte tous les environnements et toutes les aires où s´effectuent les activités humaines. L´eau, l´air, la terre portent les stigmates d´une industrialisation sauvage, dont le but principal est la rentabilité. Quand l´homme a pris conscience des néfastes effets de son activité, il est déjà trop tard. C´est dans les années 60 que les observateurs ont pu observer les signes inquiétants de la pollution. Un court métrage tourné au Japon, La maladie de Minamoto, montre des enfants souffrant de malformations congénitales dues à l´accumulation de métaux lourds, comme le plomb et le mercure, dans l´organisme humain. L´homme, se situant au haut de la chaîne alimentaire, absorbe toutes les pollutions fixées dans les organismes des animaux dont il se nourrit. Il faut préciser que la baie de Minamoto recevait tous les rejets chimiques des industries avoisinantes. Depuis, les pays développés ont essayé d´apporter des solutions à leurs industries: ils se sont débarrassés des industries polluantes en les délocalisant vers les pays du tiers-monde qui rêvaient, depuis longtemps, du transfert de technologies: ce transfert a causé beaucoup de drames, comme la célèbre tragédie de Bhopal (Inde). Pour d´autres industries plus stratégiques, les pays développés ont multiplié les filtres dans les usines ou les stations d´épuration. Ils ont même supprimé certaines matières, comme l´amiante, dont les effets nocifs se font encore sentir chez ceux qui ont travaillé dans les usines de fibro-ciment. Cependant, les choix d´énergie, la multiplication de stations d´épuration ou les précautions de fabrication ne sauraient suffire, puisqu´à l´horizon se profilent déjà les effets inconnus des OGM, qui sont déjà imposés à certains pays du tiers, dont les administrations, corrompues ou non, ne peuvent s´opposer aux pressions des industries agroalimentaires américaines qui ont le monopole de cette nouvelle arme de la famine. Après le transfert des pollutions, les pays du tiers-monde risquent de voir leur environnement profondément affecté par des cultures que certains pays européens refusent. Espérons que dans la nouvelle mouture de la Constitution, en plus de la femme, l´écologie aura une place de choix.