«Qui t´accuse ou te loue sans sujet, n´importe: il ne t´aime pas.» Proverbe algérien «One, two, tree, viva l´Algérie», est devenu notre devise, notre slogan, notre marque déposée et surtout notre symbole. On l´a ressenti avec la qualification de l´EN en Coupe d´Afrique et en Coupe du Monde. Ce slogan, moitié en anglais, moitié en français, s´est imposé pour devenir le symbole de l´Algérie, au point où la chanteuse gréco-française, Diam´s, convertie récemment à l´Islam, a composé une chanson à la gloire de cette devise de supporters et l´a interprétée en direct lors de la cérémonie des NRJ Music Award 2010, en compagnie de la plus célèbre exploratrice, Dora. Si l´Algérie est chantée en Afrique et sur scène en direct sur TF1, ce n´est pas en référence du film de Nadir Moknache Viva Laldjerie¸ mais bien pour ce slogan très facile à chanter et très pratique à scander. Pourquoi Nadir Moknache n´a pas repris ce slogan à sa juste valeur, mais a présenté dans son film un pays comme une maison close, une société comme un volcan et ses habitants comme des diables affamés de chair. Le réalisateur a surtout évité toute polémique en changeant le nom de l´Algérie à Laldjerie, en référence à son égérie Biyouna qui reprend même le nom de Mme Aldjeria dans Délice Paloma. L´Algérie de Moknache n´est pas celle de l´Algérie. Il a même pris la peine d´enlever linguistiquement l´Algérie du titre en écrivant l´Algérie avec un DJ et en collant le L avec le mot (Laldjerie) et pas avec G (Algérie). Quand Tewfik Hakem, l´interroge dans Mad in Algéria dans le making-of du film sur le choix de cette devise scandée dans les stades de l´Algérie, Nadir Moknache se dérobe et ne trouve pas la parade. Car même s´il choque par les mots, il n´a pas le courage de choquer par les idées. One, two, tree, viva l´Algérie est devenue la devise de tout un peuple et quand Saâdane l´évoque dans le documentaire ennuyeux de Abdelhafid Chaïb diffusé samedi sur Canal Algérie, et repris par tout un peuple, on comprend mieux l´impact de cette phrase sur la mémoire d´un peuple. Chaque génération avait sa devise, celle-ci était celle de la génération des années 80-2000. Celle de la victoire contre l´Allemagne à Gijon, celle de la victoire de Boulmerka et de Morcelli à Tokyo et bien sûr celle de la victoire en Coupe d´Afrique de l´EN en 1990. Cette génération, qui a fait oublier cette devise nationale initiée par Boumediene: «La révolution par le peuple et pour le peuple», a trouvé la parade en initiant un slogan qui s´écarte de la langue du colonisateur et qui se rapproche de la langue internationale. Ainsi on ne dira pas un, deux, trois, mais one two, tree, pour épouser la rime avec Algérie. C´est pour toutes ces raisons politiques, linguistiques et sociales que le film Viva Laldjerie de Nadir Moknache ne sera jamais diffusé sur une télévision algérienne quel que soit son statut. [email protected]