Le métier de la pharmacie n'est pas un commerce Ces structures exercent dans l'illégalité et constituent, de ce fait, un danger pour la santé publique. S´exprimant en marge d´une conférence de presse, le Dr Lotfi Benbahmed, président de l´Ordre national des pharmaciens a indiqué que «l´Etat doit, impérativement agir pour lutter contre le trafic et la location des diplômes servant à l´ouverture de nouvelles pharmacies officines». Le métier de la pharmacie n´est pas un commerce comme les autres, mais un secteur stratégique puisqu´«il s´agit, avant tout, de la santé publique», a-t-il fait savoir lors d´une conférence de presse qu´il a animée hier au siège de son organisation à Alger. Evoquant la situation des pharmaciens hospitaliers, il dira que ces derniers «sont les parents pauvres du système de la santé publique du pays». M.Benbahmed a tiré la sonnette d´alarme contre l´utilisation frauduleuse des diplômes de pharmacie malgré son interdiction par la loi. En effet, 150 pharmacies officines et 30 laboratoires d´analyses ont étés proposés à la fermeture par l´Ordre des pharmaciens. «La lenteur des décisions concernant les propositions de l´Ordre des pharmaciens complique la tâche», a soutenu l´orateur qui s´exprimait en présence du vice-président de cette organisation chargé de l´industrie, Amir Touafek. Les lobbies mafieux sont derrière l´inapplication des décisions de la justice lorsque il s´agit de défendre l´intérêt des pharmaciens. Plus précis, le président de l´Ordre des pharmaciens avance que «la pénurie récurrente de médicaments en Algérie est une conséquence des intérêts occultes». La séparation des trois ordres (médecins, pharmaciens, chirurgiens dentistes), l´indépendance et le confort des Ordres, la désignation d´un magistrat, la formation continue des pharmaciens figureront parmi une panoplie de propositions émises par l´Ordre national des pharmaciens. D´autre part, pour mieux gérer les stocks en termes de qualité et disponibilité des médicaments, les hôpitaux doivent disposer de pharmaciens dans chaque service au lieu d´un pharmacien pour chaque établissement. Répondant à la question des pharmacies de garde dans les grandes villes, le président de l´Ordre des pharmaciens n´a pu que regretter cette absence. «En dehors des grands boulevards d´Alger, il n´y a pas de pharmacies de garde» a-t-il regretté.