Le général, qui vient d'être acquitté, aura à répondre dans d'autres procès à des accusations autrement plus sérieuses. Le tribunal a prononcé des peines de prison allant de quatre mois à six ans contre des membres de la famille Ben Ali. Ali Seriati acquitté. C'est le principal fait à tirer du procès de l'ancien chef de la sécurité de l'ex-président Ben Ali Jugé, hier, pour complicité et falsification de passeport qui ont permis la fuite de Ben Ali et de sa proche famille, le général Seriati est le seul des inculpés à avoir été acquitté. Cependant, il ne faut pas crier victoire trop tôt. Effectivement, le général Sériati fait l'objet d'autres poursuites judiciaires pour des chefs d'inculpation autrement plus graves. Complot contre la sécurité intérieure de l'Etat, incitation à commettre des crimes et provocation au désordre. Ali Seriati aura ultérieurement à répondre à toutes ces accusations. Homme-clé de la sécurité sous l'ancien régime tunisien, le général Sériati, n'a pas comparu seul hier devant le juge. 25 membres de la famille Ben Ali et de Leila Trabelsi ont, eux aussi, été jugés lors du même procès. Le tribunal a prononcé des peines de prison allant de quatre mois à six ans contre les membres de la famille Ben Ali et de son épouse Leïla Trabelsi, jugés pour tentative de fuite et possession illégale de devises. L'ancien directeur de la sécurité présidentielle tunisienne, Ali Seriati, était accusé d'avoir donné l'ordre de libérer 28 membres de la famille du président déchu et de son épouse arrêtés à l'aéroport de Tunis-Carthage, le 14 janvier, avait révélé le colonel Samir Tarhouni. Il a publiquement témoigné sur les événements du 14 janvier. Jour de la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali, lorsque celui-ci et des membres de sa famille avaient tenté de fuir le pays, emportant bijoux et argent. Le colonel de la Brigade anti-terroriste (BAT), M.Tarhouni était appelé à donner une version officielle des faits et mettre fin aux rumeurs sur ce qui s'était passé à l'aéroport. Le rôle de M.Seriati dans la fuite du dirigeant chassé par un soulèvement populaire, fait l'objet de nombreuses interrogations en Tunisie. Il est avant tout soupçonné d'avoir poussé le président Ben Ali à partir, dans l'espoir de prendre ensuite le contrôle du pays. Le procès qui s'était ouvert le 26 juillet dernier, avait été marqué par le témoignage de ce général. Selon Ali Seriati, le président tunisien souhaitait rester en Tunisie. Il aurait changé d'avis au dernier moment, encore que cédant aux supplications de ses enfants, explique le général Seriati. Les accusés, parmi lesquels plusieurs soeurs et neveux de Leïla Trabelsi, l'épouse de Ben Ali, ont été arrêtés à l'aéroport de Tunis-Carthage le 14 janvier, jour de la fuite de l'ex-président vers l'Arabie Saoudite. Ils étaient pour la plupart en possession de fortes sommes d'argent, en dinars et en devises, et de bijoux. Parmi ces personnes figure Imed Trabelsi, le neveu préféré de l'épouse du président déchu et le plus honni des Tunisiens, qui a déjà été condamné en juin à quatre ans de prison pour détention de stupéfiants. Après deux reports des audiences à la demande de la défense, le verdict a été prononcé dans la journée d'hier, selon une source judiciaire. Après deux reports des audiences à la demande de la défense, le verdict a été prononcé dans la journée. selon une source judiciaire. Les accusés risquaient de six mois à cinq ans de prison et encourent de très fortes amendes Mais ce n'est là qu'une étape dans le procès judiciaire ouvert contre le président déchu, ses proches et certains de ses collaborateurs. Effectivement, son acquittement ne met pas Ali Seriati au bout de ses peines. Acquitté cette fois-ci des accusations pour complicité et falsification de passeports, ses chances de l'être une seconde fois, lors du prochain procès, sont assez minces. Complot contre la sécurité intérieure de l'Etat, incitation à commettre des crimes et provocation au désordre (...) Loin de la petite falsification de passeport, on risque plutôt d'entrer (enfin) dans le vif du sujet concernant le régime de Ben Ali.