Le marché de gros en fruits et légumes de Sayada, dit Souk Ellil, situé près de la ville de Mostaganem, continue de susciter appétits et appréhensions tant l'illicite et le commerce informel règnent en maître. Au niveau de ce marché d'envergure nationale, c'est le désordre dans l'ordre qui s'installe quotidiennement. L'anarchie, la débandade, les dépassements ne sont que les causes de l'informel qui a atteint une situation critique où des milliards se brassent journellement au détriment de la réglementation en vigueur ce qui constitue une véritable évasion fiscale. Fréquenté régulièrement par des opérateurs venus de tous les coins du pays, les intermédiaires et intervenants de tous bords, tirent les ficelles pour s'inscrire en porte-à -faux, vis-à-vis des uns et des autres pour assouvir leurs appétits, au détriment de la loi et de la réglementation en vigueur. Tous les rouages sont employés avec une certaine complicité bien sûr, pour constater que la marchandise passe entre plusieurs mains, avant d'atterrir chez le détaillant. Les différentes opérations de contrôle ne sont guère persuasives, dans le sens où ces pseudocommerçants arrivent toujours à se tirer d'affaire. Au niveau de ce «temple», chacun arrive à trouver son compte, à part les mandataires-grossistes, qui exercent un tant soit peu dans la légalité, en s'acquittant de leurs redevances locatives, des droits et taxes y afférents. L'informel et une certaine désorganisation encouragent l'illicite. Il semble que les horaires d'ouverture et de fermeture ne sont pas appliqués. Si l'adjudication annuelle rapporte la somme de 7 milliards de centimes à l'APC, il n'en demeure pas moins que d'après le flux enregistré quotidiennement au niveau de ce marché, le chiffre d'affaires réalisé annuellement dépasse largement le double de cette somme, d'après les spécialistes de la question. L'exploitation du pont-bascule serait l'un des moyens efficaces pour mettre fin aux intermédiaires et détenteurs de bascules, une des causes principales de cette désorganisation, mais l'APC ne semble guère préoccupée par ce problème, alors que ce pont-bascule, qui nécessite une simple réparation, a été acquis pour la somme de 300 millions et qu'à ce jour, il n'a pas fonctionné, ce qui entraîne nombre de questions. Plus d'une centaine de personnes exercent l'activité de balancier et aussi d'intermédiaires à l'occasion. Derrière cette bascule se cachent plusieurs bénéficiaires. Au niveau de ce marché de gros de Sayada, beaucoup d'affairistes véreux font la loi des prix. L'entreprise de la gestion du marché Enagfel semble dépassée par les événements; la multiplication des commerces de quatre saisons, de casse-croûte, et autres commerces de fortune, qui poussent comme des champignons, fait que les conditions d'hygiène et de salubrité sont très douteuses. Enfin, à l'ombre de cette anarchie, tout le monde trouve son compte au détriment du Trésor public.